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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Wellenfeld Eiswelten (2023) (FR)

Peu importe les styles et les visions, la musique reste aussi rythmée que mélodique

1 Eiswelten 8:50

2 Whitout 9:23

3 Snowstorm 6:52

4 Antarctica 8:33

5 Eisschild 10:19

6 Deception Island 4:38

7 Expedition 8:00

8 Qaanaaq 8:36

(CD-(r)/DDL 65:15)

(E-Rock, EDM, New Berlin School)

EISWELTEN pour monde de glace! Et il y a un lien à faire ici entre l'écho des séquences limpides et cristallines, la texture des rythmes et atmosphères qui composent autant les rythmes que les mélodies séquencés de ce nouvel album de Wellenfeld. Un opus offert soit en format CD-(r) qu'en téléchargement sur le site de MellowJet Records qui s'éloigne des hymnes cosmiques à la Pyramid Peak pour faire place à un décor plus cinématographique. Pour le reste, la musique coule sur son style usuel avec des rythmes harmonieux auxquels se greffent des mélodies séquencés qu'on peut siffloter comme danser. La pandémie et les graves inondations en Allemagne qui ont interrompu les activités du label de Bernd Moonbooter Scholl ont creusé un écart de quelques 30 mois entre les parutions de The Journey of Voyager 1 et ce nouvel album de Wellenfeld. Et pourtant, mis à part les contextes qui dépeignent les ambiances de ces 2 albums, c'est comme si c'était hier que Andreas Braun, qui est seul dans cette aventure depuis 2022, a délaissé les pistes de Voyager pour celles un peu plus froides de ce féérique monde de glace. Donc, la recette est la même! Du New Berlin School avec des rythmes mélodieux conçus sur des enchainements de structures de séquences, de basses séquences, de percussions en mode techno et de ces boom-booms qui invitent les genres EDM et/ou IDM à faire danser nos jambes. Dans une vision de musique électronique (MÉ) minimaliste, le musicien-synthésiste Allemand exploite un filon harmonique, ses reflets rythmiques et ses nombreuses modulations qui se retrouvent sur la majorité des 8 titres de cet album qui nous visse les oreilles à nos écouteurs.

Autant vous y faire, la structure de la pièce titre laissera ses traces dans tout l'album. Une belle mélodie, piégée sur un clavier et ses ondes glaciales, fait tournoyer ses arpèges sur un long fil d'arc. Des souffles et des solos de synthé y laissent une empreinte de morosité que des cliquetis percussifs alimentent d'une vision rythmique qui ne serait tardée. Ce sont les percussions qui en établiront la forme. Elles arrivent autour de la 90ième seconde et leurs coups doubles pulsatoires se jumellent aux cliquetis. Graduellement, le rythme étend sa forme autour de ces sinueux et langoureux solos de synthé qui ont ce parfum sonore de Tangerine Dream des années Logos. Cette ouverture onirique borde les 3 minutes avant que le séquenceur transforme la mélodie en hymne cadencé et que les percussions ajoutent des pulsations technoïdes, genre boom-booms, donnant un entrainant élan rythmique à Eiswelten. Cet élan se multipliera en impulsions rythmiques, enjolivées par de fines modulations, qui seront entrecoupées par de brèves phases sans percussions ni boom-booms, gardant l'auditeur en équilibre sur un fragile fil de danse et de méditation astrale où le synthé et les orchestrations maintiennent ces airs de rock électronique et même de danse. D'une nuée de brumes et de soupirs élégiaques nait la mélodie ascendante de Without. Elle gravite et ondule dans un décor séraphique où les horizons prennent une teinte ocrée, empruntant un mouvement de valse cadencée sur une distance de 150 secondes. De vives pulsations percutantes et résonnantes attirent ce rythme lyrique vers du solide EDM. Une ligne d'arpèges plus mélodieuses se dénoue par saccades et de effets de percussions un brin organique complètent le décor de ce titre qui propose de belles modulations dans son rythme, autant harmonique que pour la danse. Taillé sur des percussions et des basses pulsations, le rythme de Snowstorm offre un débit peu plus rapide. On peut dire que la structure est entrainante avec un mouvement qui va en zigzagant. Outre ses orchestrations et ses effets de brume, le synthé exploite un filon mélodieux qui s'appuie sur une ligne d'arpèges séquencés. Antarctica débute avec une lente introduction atmosphérique ayant une teinte cinématographique légèrement ténébreuse. Des ombres résonnantes sillonnent son horizon sonore, jetant un léger voile d'apocalypse qui se réfugie plutôt bien dans les orchestrations lunaires. Le titre développe une structure rythmique qui tangue entre celle de Without et la Eiswelten, sans verser dans le style musique de danse.

Eisschild propose toujours une forme de rythme ondulatoire mélodique qui coule avec plus de vélocité ici qu'ailleurs dans les 4 premiers titres de EISWELTEN. Le séquenceur marie les modes rythmiques et harmoniques, alors que le synthé souffle de joyeux pads de mélodie, un peu comme un marcheur sifflotant des bribes de mélodie par une dimanche ensoleillé. Des percussions et des boom-boom modérés restructurent ce rythme qui abandonne son initial structure de rythme à cette mélodie cadencée qui coule très bien entre les percussions. Andreas Braun insère de belles modulations au mouvement harmonieux et ascendant du séquenceur, déjouant les pièges de la redondance de l'art de la musique minimaliste. Les solos de synthé abondent dans une seconde partie qui est nettement plus en mode Berlin School des années vintage de par la tonalité très Edgar Froese du synthé. Une mélodieuse ligne d'arpèges séquencés qui tournoie dans un mouvement autant rythmique que mélodieux, des pads de synthé illuminés d'une couleur bleu glacial, percussions technoïdes et des pulsations boom-boom sont les principaux éléments qui constituent l'hymne rythmique de Deception Island. Une nappe de voix éthérées complètent un décor qui flirte plutôt bien avec les origines du titre de l'album. Après une ouverture d'ambiances méditatives qui borde les 3 minutes, Expedition se met en marche avec une ligne de basses séquences ascendante. Ce mouvement déploie son long et continuel va-et-vient auquel se greffe une seconde structure, plus harmonique, d'arpèges séquencés qui roule et dansotte en mini cercles serrés sur cette oblongue ossature de rythme minimaliste. Les percussions débarquent 1 minute après l'essor rythmique, entraînant Expedition dans un bon rock électronique qui sera entrecoupé par de courtes phases sans elles. Le silence entre ce titre et l'éclosion de Qaanaaq donne l'impression que ce titre est une extension de Expedition tant le mouvement du séquenceur emprunte sa tangente harmonique. Les percussions en mode techno et les boom-booms dynamisent le titre pour une phase de Hip-Hop et/ou de EDM nouée de spasmes et de soubresauts robotiques. Et peu importe les styles et les visions offert par Wellenfeld dans ce EISWELTEN, la musique reste aussi rythmique que mélodique. Il ne reste plus qu'à souhaiter ne pas attendre 30 mois avant que le projet de Andreas Braun revienne avec un nouvel album!

Sylvain Lupari (27/04/23) *****

Disponible chez MellowJet Records

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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