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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Yaary & Moonbooter: DELTA EVOLUTION (2020) (FR)

Fortement influencé par les débuts de la French School, Delta Evolution est également parfumé par la vision teutonique de 2 garçons de Berlin ...

1 Automata 5:41

2 Inside Vector Field 8:13

3 Macroscopic Change 9:12

4 Singular Homology 7:41

5 Major Seventh 4:53

6 Nabla 5:50

7 Simplicial Complex 5:36

8 Macroscopic Change (Reprise) 5:19

9 Uncertainty 5:21

10 Sunset at Delta Town 4:23

(CD-R/DDL 62:07)

(E-Rock, Electronica & Romance)

Pour les besoins de cette chronique, les titres 2, 4, 6, 8, 10 ont été composé par Bernd Moonbooter Scholl, alors que les titres 1, 3, 5, 7, 9 l'ont été par Erez Yaary. Et c'était la toute première fois que mes oreilles rencontraient sa musique.

Pour être honnête, je n'étais pas vraiment certain d'aimer cet album après la première écoute. Trop disparate avec des styles qui se confrontent dans un univers où le rock électronique et la dance-music de Moonbooter transcendait sur son compagnon du temps d'un album. Il y a cette ouverture aussi de Automata qui a détruit mes conduits auditifs en ne laissant aucune place au silence. J'appuie sur écoute que déjà les séquences, et des ombres en caoutchouc, voltigent sèchement d'une oreille à l'autre. Le débit entre le rock et ce mode dance-music est tangible avec cette ligne de rythme statique papillonnante qui mord le bout de mes oreilles. Il y a aussi cette lointaine sensation de course automobile dans cette ouverture qu'un clavier ramène dans une dimension plus synth-pop en faisant danser nerveusement ses arpèges. Des effets sonores? Il y en a à profusion. Ils sont mastiqués par des synthés qui tissent une texture saccadée alors que d'autres imitent vaguement le bruit d'une autoroute où les environs d'une piste de courses avec des émerveillements et des encouragements dans les effets vocaux. Suis-je dans un nouvel Autobahn? Un mélange entre cet Autobahn et le Tour de France de Kraftwerk? Possible que le groupe de Düsseldorf ait un ascendant sur cet album, surtout après avoir entendu la deuxième partie du trop séduisant Macroscopic Change et une partie de Singular Homology. Mais ce que je n'ai pas encore écrit, c'est que tout au long de cette première écoute, il y avait des moments magiques qui m'ont arraché au bouquin que je lisais. Un livre, Un(e)Secte de Maxime Chattam, que j'ai finalement rangé pour mieux écouter Macroscopic Change Reprise et la suite de ce DELTA EVOLUTION.

Le rythme très entraînant de Automata se fond dans un océan cosmique où les vagues roulent jusqu’à écumer sur l'ouverture de Inside Vector Field. Le clavier, appuyer par la ligne de basse et un mouvement du séquenceur, se met en mode tension. Cette ouverture cinématographique, idéale pour un film à suspense, termine son long axe musical pour se structurer en mode Électronica avec des pulsations aussi affolées que des clameurs muettes. Les séquences papillonnent et leurs grosses ailes de libellules vibrionnent dans une texture de lourdeur et de lenteur pour ce titre qui serait sans histoires, sans ces arrangements qui lui donnent une texture autant romantique que cosmique. Trop lourd pour voler et exploser, Inside Vector Field fait place à ce violon larmoyant qui me fait tant penser à du Thierry Fervant. La harpe émiette ses fragiles notes dans une denses texture orchestrale qu'une délicate flûte réanime pour un second tour. Ces ambiances s'éveillent avec une structure pulsant de saccades inégales autour des 4 minutes. Le ton du clavier est celui d'un petit verre de cristal pur dont l'intérieur est bosselé. Peu à peu, ces éléments se regroupent pour donner une magnifique rumba électronique dont le son fait tellement vintage, genre Neu! pour le rythme, Jean Michel Jarre pour la rumba et Fervant pour les harmonies se perdant dans une falaise sans fond. C'est la transition entre chaque titre qui fascine dans cet album. À tour de rôle, Erez Yaary et Bernd Scholl offrent une composition. Et on sent que Moonbooter veut à tout prix remonter le courant de son ami. C'est ainsi que Singular Homology nait des orchestrations de Inside Vector Field pour se développer en ce rock timide et un Électronica qui est effrayé par la lourdeur et les frappes tonitruantes des percussions. Et possiblement par ce synthé qui crache une splendide mélodie qui nous informe des heures plus tard qu'on a écouté DELTA EVOLUTION aujourd'hui. C'est du très bon et surtout très créatif Moonbooter qui s'acquitte très bien de sa tache d'accompagner les quelques 31 minutes du mini-album Delta de Erez Yaary. Major Seventh? On dirait une suite de Macroscopic Change avec son ouverture lourde de tristesse avant qu'un séquenceur fasse pulser des dizaines d'ions dans un cercle progressant sur un trajet linéaire. Les arrangements sont très beaux avec une vision astrale qui découd notre étonnement. Les violons forcent les larmes sur ce qui devient un lourd matraquage par les séquenceur.

Nabia est du Moonbooter de grand cru. Son débit est sec et circulaire, ainsi que tamponner avec force par ce maillage de séquences et de percussions. Une belle mélodie frivole accroche ses arpèges ici et là, autour de cette membrane serrée en saccades qui s'accroche si bien aux percussions. C'est du gros rock électronique avec un léger, mais léger, gout pour du Techno pour zombies cryogéniques. Et ce rythme aussi lourd que lent et nappé par une belle texture stroboscopique se jette dans Simplicial Complex où Erez Yaary étonne dans son veston de Moonbooter. Un Moonbooter qui retravaille la partie harmonique de Macroscopic Change (Reprise) dans une de ses structures de danse lente et romantique. Uncertainty nous sort de l'enchantement avec un titre sculpté en mode danse du musicien Allemand. Bien que composé par Erez Yaary, le titre possède ce cachet de rythme du Disco où une masse d'ombres dansent sur les gestuels d'un DJ sympathique et de sa sculpture spectrale jouée sur Theramin. Il y a des parfums de Jean-Michel Jarre, surtout au niveau des percussions, sur ce titre qui termine ses soubresauts de danse dans les espaces cosmiques de Sunset at Delta Town. Les orchestrations sont molles et font glisser les nappes de violons entre des étoiles et des pépiements cosmiques dans une finale sobre pour un album autant haut en couleurs.

Finalement, c'est un pari merveilleusement relevé par Moonbooter que la conception de ce DELTA EVOLUTION. Trop court pour un véritable album sur MellowJet Records, le musicien Allemand termine la vision de son confrère Israélien en ajoutant une trentaine de minutes de musique qui s'introduisent sans que l'on sans doute entre chacune des compositions qui forment l'album Delta. Fortement influencée par les balbutiements de la French School, DELTA EVOLUTION est un album qui devrait vous convaincre assez facilement de répéter ce premier geste que vous avez fait pour l'écouter. Soit d'appuyer à nouveau sur écoute…

Sylvain Lupari (10/06/20) *****

Disponible chez Mellow-Jet Records

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