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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ALLUSTE: Beyond the Infinity (2020) (FR)

Les sons d'Alluste sont tellement chaleureux qu'on se laisse facilement bercer par sa musique ... comme ici

1 The Little Bridge 11:40

2 Beyond the Infinity 9:19

3 Purpoise Dreams 5:38

4 Broken Multisphere 7:45

5 The Dream will Never End 5:24

6 The Battle of Mankind 20:46

(DDL 60:33)

(New Berlin School)

C'est avec des séquences bondissant comme des chevreaux voulant jouer au mâle dominant que débute The Little Bridge. Le mouvement est serein, même que des effets percussifs limpides déboulant par cascades et une autre ligne de rythme entrecoupée en plusieurs segments harmoniques nous rappellent que Alluste est devenu un maître dans la manipulation du séquenceur. Pas compliqué pour deux sous, The Little Bridge évolue avec cette tonalité de Tangerine Dream des années Johannes Schmoelling. Surtout avec dette délicate mélodie morphique sifflotée par un synthé dans les teintes de flûte. Gardant constamment le même cap, le titre associe sa structure de rythme à des percussions sobres alors que le séquenceur fait dribbler aléatoirement ses ions sauteurs. The Little Bridge donne le ton au second album du musicien Italien en 2020. Structuré sur 6 titres qui auraient pu survivre dans une seule mosaïque texturale, BEYOND THE INFINITY est un autre très bel album où mon ami Piero se surpasse continuellement au séquenceur. Ici, les rythmes sont structurés avec des mouvements en parallèles et d'autres entrecroisés dans des structures rythmiques constamment attaquées par des hordes d'ions sauteurs qui attirent inlassablement notre écoute. Les mélodies sont tissées par des claviers romantiques et rêvasseurs, tandis que l'art de développer des solos de synthé est devenu un automatisme chez Alluste. Et si je ne m'abuse, il faut remonter en 2008 avec l'album Constellation pour entendre un de ses titres avec les 20 minutes, Kaldyuis. Donc, un album en deux tons et en deux teintes qui présentent une première partie totalement exquise et ce long titre, The Battle of Mankind, qui demande amour et esprit de découverte.

L'ouverture de Beyond the Infinity s'inspire de la finale The Little Bridge avec un luxurieux banc de brume rempli de wooshh. Un piano rêveur impose sa présence par ses douces notes qui voltigent dans un décor cosmique plus obscur. La structure de rythme qui suit propose une vision de Berlin School très près du titre d'ouverture alors que le synthé orne ce mouvement ascendant de solos prismatiques. C'est doux dans la forme et Alluste ajoute des effets percussifs à cette structure qui ajuste silencieusement une forme d'intensité qui explique son explosion autour des 7 minutes. Un très beau titre que mon ami italien rend encore plus attirant lorsqu'il ouvre la porte du séquenceur pour lancer une poignée d'ions sauteurs admirablement bien dribblés. Purpoise Dreams reste dans la même texture mais avec plus d'ornements tonals, notamment les solos, qui ne nuisent pas à son apprivoisement. Un titre qui fait très Chris Franke! Idem pour Broken Multisphere, qui est une belle réflexion s'amorçant avec un bouquet de brume spectrale et des riffs qui s'épanouissent avec une vision plus musicale. Le clavier tisse une approche de genre tic-tac alors que les riffs fleurissent toujours un peu plus dans un contexte où le rythme fait gambader ses ions et que des arpèges imitent dans un latente évolution de rythme ambiant qui restera plus hypnotique qu'explosif. The Dream will Never End est une belle ballade électronique avec un clavier qui nous fait rêvasser. Et c'est une fois le banc de brume attendri que ces arpèges miroitants percutent doucement sur nos tympans. Douce et fantomatique, en raison de cet obscur décor, la mélodie approche le mouvement sautillant du séquenceur. Un sifflement éveille le décor et le rythme qui est devenu la source de la mélodie dans une structure cherchant constamment son point d'explosion.

C'est un doux ronflement qui nous annonce la levée de The Battle of Mankind. Des lignes et des ondes sibyllines dessinent des graffitis sur le mur des ambiances devenues un peu plus angoissantes. C'est un peu comme si nous étions dans un labyrinthe souterrain à errer dans des corridors exaltant les vestiges d'horreurs du passé. Des gémissements de fantômes ou de poltergeists vont et viennent à travers des portails du temps. Le séquenceur a pris l'habitude d'exorciser ces ambiances avec des bouts de rythmes mélodiques qui venaient et partaient dans la même assiduité que les spectres errants. Il raboute ces bouts de mélodies pour façonner une structure fantôme qui capte et maintient le niveau de notre intérêt. C'est autour des 9 minutes que ce rythme explose dans une lourdeur à vider toutes traces fictives ou non de The Battle of Mankind. Lourde, la structure accélère néanmoins sa puissance, comme ces trains chimériques du style Berlin School. Derrière, la brume et ses ressources ensorcèlent avec des voix lointaines et des airs flûtés timides et évasifs. Le titre change de peau pour une 3ième fois un peu avant la 13ième minute, devenant plus fluide et vif, avant de fléchir pour une 4ième fois pour emprunter une vision plus fantomatique et plus évasive. Ce dernier changement nous amène nulle part, un peu comme si Alluste se cherchait dans ses labyrinthes du temps qu'il devra aussi apprendre à maitriser. Et considérant tout ce progrès réalisé depuis Constellation, ce n'est qu'une question de temps pour que le musicien Italien maitrise avec art et grâce toute les finesse de la MÉ de style Berlin School progressif.

En attendant, on réécoute les premières 40 minutes de BEYOND THE INFINITY parce qu'il y a des petits bijoux de mélodies, des perles au niveau des arpèges et tout un art au niveau du séquenceur!

Sylvain Lupari (20/01/21) *****

Disponible au Alluste Bandcamp

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