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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ALPHA LYRA: Between Cloud and Sky (2016) (FR)

“Voyager, rêver et planer entre les nuages; mes oreilles ont dévoré Between Cloud and Sky”

1 Dancer in the Blue 5:32 2 War Memory 14:18 3 Between Cloud and Sky 13:12 4 Before the Storm 17:22 5 Cumulus Song 9:28 6 Summer Day 4:22 Alpha Lyra Music

(CD 64:33) (V.F.) (Ambient and Floating beats)

Voyager, rêver et planer entre les nuages! C'est exactement la sensation qui nous tenaille lorsque nos oreilles absorbent peu à peu les 64 minutes de BETWEEN CLOUD AND SKY. Fidèle à sa signature, Christian Piednoir livre une œuvre ambiante aussi étonnante que son très beau From Berlin to Paris avec juste assez de structures de rythme ambiant pour éviter un total voyage vers l'anesthésie. Comparer ce dernier opus d'Alpha Lyra avec les hypnotiques rythmes tranquilles et les ambiances énigmatiques du célèbre Structures from Silence de

Steve Roach, quoique des similitudes peuvent être aussi faites auprès de Soil Festivities de Vangelis, ne serait qu'un simple pas à franchir. Sauf que cet album est nettement plus musical tout en étant aussi très onirique. C'est comme fureter de l'autre côté de la nuit où tout le monde dort. Et pourtant nous sommes dans des nuages. Christian Piednoir amène l'auditeur à un autre niveau avec une nuée de lignes de synthé qui convergent comme un immense vaisseau ambiosphérique à travers des eaux astrales où chaque sillon dévoile les charmes soniques de ses secrets. Un grand opus qui se colle à merveille à un exercice de méditation. À un sommeil dur à trouver où ses tourments trouveront le confort dans l'étonnante musicalité de cette œuvre qui redéfinit le sens de musique d'ambiances. Un peu comme Structures from Silence l'avait fait à l'époque.

Et ça débute avec la délicatesse de Dancer in the Blue. Le rythme est lent et semble ardu, comme un ermite qui gravit une longue colline en portant le poids du monde sur ses frêles épaules. Pas par pas, il escalade une échelle d'une passive intensité. Des carillons sonnent derrière un voile qui amortit leurs tintements. Des larmes de synthé ondulent comme ces bras des gracieux mouvements du Tai Chi Chuan, épousant la lente courbe des vagues d'un synthé qui ondoient en symbiose avec les chants fredonnés par les anges. Délicat et tellement poétique! Et ça donne le coup d'envoi à un très bel album où chaque titre nous amène dans les profondeurs du lyrisme d'Alpha Lyra. Des pétillements de carillons se dorent les tonalités sous les lentes courbes de drones envahissants, et assez musicaux, qui ouvrent War Memory. La courbe de ces longs bourdonnements valse lentement avec la divinité des chants astraux, alors que tout doucement ce navire ambiant dérive entre les couches de la stratosphère. C'est là qu'une délicate structure de rythme fait miroiter trois ions séquencés qui sautillent en tentant de déjouer leurs ombres. Le mouvement est magnétisant avec ces teintes de rythme ambiant qui changent de tons et de vélocité tout en conservant une approche toujours ambiante. On dirait un gnome qui gambade furtivement à la recherche d'un quatrième ion qui se transforme au gré des fantaisies de son créateur. Car même si l'approche reste tout de même assez sérielle. La façon dont Christian Piednoir joue avec la réflexion de ce rythme, dont les variances jailliront encore mieux dans Cumulus Song, est aussi séduisante qu'hypnotique.

Les lentes vagues de synthé sont aussi très enveloppantes et envahissantes dans le très ambiosphérique Between Cloud and Sky. Ses 4 premières minutes sont sculptées dans une phase d'ambiances profondes porteuse des secrets du sommeil avec des perles soniques qui scintillent derrière un dense rideau velléitaire. C'est comme un vaisseau qui dérive sans gouvernail sur une mer secouée de vagues tranquilles. On dirait une armada de voiliers qui flotte dans les cieux où les dieux jouent de la flûte et les anges fredonnent. Alors que le mouvement s'éclaircit, une délicate pulsation forge peu à peu une structure de rythme aussi ambiant que dans Dancer in the Blue mais nettement plus éthérée. Des pulsations et des battements feutrés brodent une structure aussi délicate que les ambiances en détachant leurs ombres qui se sauvent avec une parure plus dorée. Leurs reflets scintillants s'accrochent aux immenses voiles de larmes d'un synthé dont la muraille d'orchestration astrales porte ces chants si paradisiaques aux portes des nues. Before the Storm est aussi immensément enveloppant avec de lentes nappes nimbées de voix astrales qui flottent à la dérive entre deux stratosphères. Le genre me rappelle Chronos de Michael Stearns pour ces nappes orchestrales qui se meuvent comme un lent troupeau de nuages. Ces troupeaux et ces voix élégiaques bercent aussi le rythme tranquille de Cumulus Song qui est tissé dans les ritournelles d'une ligne de séquences où six ions gambadent avec leurs ombres scintillantes. Le mouvement épuise ses 9 minutes avec un beau crescendo, tant dans les tons que la puissance sereine du rythme. Ça donne l'effet d'un perpétuel canon rythmique, finement saccadé en passant, que les étreintes d'un synthé caressent avec des chants qui roucoulent comme des trompettes astrales. Ça fait très Steve Roach, mais avec une touche éthérée qui est moins sibylline que le synthésiste Californien. Summer Day conclut avec ces délicates vagues de synthé qui roulent dans les profondeurs du néant. Des solos siffleurs accompagnent cette lente valse agonisante pour la conduire vers des oracles soufflés par une chorale séraphique. Ça me fait penser à la finale du film La communauté des anneaux de Peter Jackson.

Mes oreilles, et mes yeux assoupis dans un océan de rêves, ont dévoré BETWEEN CLOUD AND SKY. Une œuvre intimiste, de par sa nature tranquille qui nous plonge dans une introspection, avec une séduisante richesse en sons et en tons où les rythmes délicats et les envahissantes ambiances de Soils Festivities et Structures from Silence se fondent dans les empreintes d'Alpha Lyra. Un très bel album qui niche dans mon iPod, section musique de nuit!

Sylvain Lupari (16/01/16) ****½*

Disponible au Alpha Lyra Bandcamp

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