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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Alpha Wave Movement Archaic Frontiers (2014) (FR)

Updated: Nov 3, 2022

Un très bel album où AWM dessine des visions que nous pouvons facilement ressentir et même voir

1 Cloud Sculptures & Desert Dust 10:25

2 Natural Light 7:44

3 Wunder 5:59

4 Storyteller at the Mesa's Edge 8:29

5 Quiet Realm 5:20

6 Promised Lands 7:15

7 Red Earth Reverie 8:42

(CD-R/DDL 53:58)

(Ambient, Cosmic Rock)

Comment décrire la musique de Alpha Wave Movement sans faire de liens avec Steve Roach? Belle et extrêmement enveloppante, avec une délicate approche ambiante teintée de ces lignes de synthé qui chatouillent autant qu'elles agressent la passivité des paysages sonores, la musique de Gregory Kyryluk est fortement imprégnée de cette West Coast School tel que défini par Steve Roach ou encore Robert Rich. Composé entre 2009 et 2014, ARCHAIC FRONTIERS est plus terre à terre et n'a que de touches cosmiques des vents astraux et étoilés. C'est plutôt un album qui s'abreuve plus de cette ambiance mythique où les rythmes tribaux étendent leurs emprises méditatives dans des ambiances ésotériques qui font chanter les poussières des terres habitées par les imposantes sculptures que sont les arches et monolithes des déserts américains. C'est un très bel album rempli par des mouvements clames qui entrent entre nos oreilles comme les vents des plus chauds et musicaux qui caressent et moulent ces superbes architecture de château piégées dans des montagnes de sables.

Et dès les premières larmes de synthé qui se recueillent dans le fond d'une grotte et de ses suintements solitaires, Cloud Sculptures & Desert Dust nous entraîne dans les ambiances des déserts américains. Et comme précité plus haut; on ne peut parler de AWM sans faire un rapprochement avec l'univers de Steve Roach. Les premiers instants de Cloud Sculptures & Desert Dust sont d'un calme absolu. Les larmes de synthé s'enlacent dans un fascinant coït sonique, réchauffant les esprits ésotériques qui tranquillement s'éveillent aux sons des délicats tam-tams. Une insidieuse ligne de séquences s'invite à la danse des esprits pensifs et fait miroiter ses ions qui sautillent et serpentent dans des tonalités de verres chantants. Le rythme se dégêne sans être déplacé. Il palpite avec une agressivité contenu par les étreintes d'un synthé qui se fait plus larmoyant avec des pleurs et des gémissements qui se confondent avec des lignes plus musicales, dépeignant avec justesse le combat des poussières du désert contre la force des vents passifs. Les ondes astrales de Natural Light sont plus lumineuses. Elles flottent comme des soupirs angéliques sur une introduction très méditative. Sauf que Natural Light s'extirpe de cette emprise morphique pour offrir un délicat rythme qui sautille de façon très harmonique. Des percussions shamaniques énergisent cette impulsion rythmique qui devient alors plus accéléré. Haletant sous son rythme chevrotant, Natural Light devient un genre de course stationnaire dont le débit passif accepte volontiers les multiples caresses d'un synthé aux aussi nombreuses approches, tant harmonieuse qu'éthérées. Wunder est ma perle! C'est une superbe mélodie éthérée avec des teintes claires qui chantent comme les voix des anges sur un fin rythme tribal. Avec ses larmes de synthé qui chantent autant qu'elles pleurent et sa mélodie qui fait tinter ses arpèges dans le cristal des larmes des êtres solitaires; Wunder est un titre accroche-cœur qui va vous donner des frissons garantis. Un titre ambiant aussi tribal que spirituel Storyteller at the Mesa's Edge fait chanter des vents qui soufflent au travers les obstacles des pierres géantes du désert. Les poussières de sables s'illuminent et s'embrasent. Leurs tonalités de carillons pétillent dans de denses courants aériens où les ondes des synthés partagent leurs mouvements avec des voix astrales qui flottent sur un lit de fines percussions manuelles. Malgré sa fragile membrane d'ambiances nocturnes, Quiet Realm dégage un innocent carrousel mélodieux avec un chant carillonné qui traîne sa solitude dans de soyeuses nappes de synthés aux fragrances d'ambiances solitaires. Court et aussi beau que Wunder. Promised Lands, un peu comme Natural Light d'ailleurs, offre une structure de rythme finement saccadée avec de délicats riffs chevrotant qui soupirent sur 3 accords dont la récurrence forge un genre de transe spirituelle ascensionnelle qu'une belle voix éthérée confirme de ses chants célestes. Des percussions soutiennent la base du rythme hypnotique tout en en modifiant son parcours par de subtiles frappes qui accélèrent ou ralentissent la cadence, donnant ainsi plus de visibilité à une belle ligne de séquences et ses harmonieuses cabrioles qui sautillent dans d'enveloppantes brumes mystiques. Comme des vents contraires à une turbulence terrestre, Red Earth Reverie clôture ARCHAIC FRONTIERS avec des vents lourds qui peinent à contenir un rythme lent mais très présent. La toile ambiante, et ses vents qui murmurent autant qu'ils étreignent, reprend les grandes lignes des rythmes pensifs qui nourrissaient les odes ambiances et tribales de Steve Roach et Kevin Braheny dans Western Spaces.

Encore une fois je me suis laisser charmer, envouter même, dans les délicieux filets harmoniques d'une musique que seule la raison semble définir. Gregory Kyryluk, et ce peu importe ses habits, est assurément l'un des secrets les mieux gardés de cette latente invasion américaine qui tranquillement déborde des portes de la perception. Avec ses ambiances méditatives secouées de délicats rythmes, tant harmoniques que tribaux et abstrus, ARCHAIC FRONTIERS est un très bel album où Alpha Wave Movement dessine des visions que l'on peut facilement sentir et même voir avec une musique est au service de l'imagination.

Sylvain Lupari (29/03/14) *****

Disponible au Harmonic Resonance Recordings Bandcamp

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