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Writer's pictureSylvain Lupari

Alpha Wave Movement System A (2015) (FR)

Updated: Nov 3, 2022

Que puis-je dire si ce n'est qu'AWM a toujours cet art pour séduire ceux qui aiment encore entendre de la grande MÉ cosmique

1 Cryptic Signals 8:19 2 Theta Space 10:10 3 Asymmetrical Freefall 8:11 4 Journey the Existential Plane 9:01 5 Omniverse 16:28 6 Dark Space Distant Islands of Light 5:56

HRR150101 (CD/DDL 58:09)

(Cosmic EM)

Qu'est-ce que le SYSTEM A? Pour Gregory T. Kyryluk c'est une région où s'entremêlent un réseau de routes tonales où les champs stellaires sont la force motrice afin de créer des élégies. C'est aussi un monde de contrastes où les particules de matières cryptiques se mélangent aux modulations électroniques et aux lointaines pulsations provenant des murmures des Pulsar. C'est aussi la toute dernière fable électronique d'Alpha Wave Movement qui signe ici un des beaux albums de MÉ cosmique où les rythmes, majoritairement ambiants, et les ambiances, teintées de paradoxes, dégagent un délicieux bouquet sonique qui transcende les frontières du SYSTEM A.

Et ça débute avec des souffles et des bruits parasitaires qui ouvrent les sombres ambiances de Cryptic Signals. Des murmures quasi humains, des brises caverneuses et d'étranges bruits intergalactiques ornent ces ambiances d'une approche extra-terrestre qui grouille d'originalité. C'est sombre et c'est ambiant. Ça débute le long périple dans le SYSTEM A. Il faut attendre à Theta Space pour se mettre un peu des rythmes du dernier album d'Alpha Wave Movement dans les oreilles. Et ça débute par une chute d'eau et des vents d'Orion qui soulèvent la sérénité de quelques accords pensifs. Des perles de cristal jaillissent d'entre les vents. Leurs gazouillis se perdent dans les lointaines horizons alors que la mélodie très contemplative de Theta Space se réfugie dans de sourdes impulsions qui tracent un rythme ambiant et ascendant. C'est du lounge cosmique où la tranquillité tournoie sous les morsures d'un synthé aux ambiantes harmonies acétifiées alors que le rythme étend plus son emprise avec des séquences qui claquent délicatement, comme des coups de ciseaux dans la brume. Asymmetrical Freefall propose un délicat rythme plus vivant. Un genre de hip-hop cosmique avec des soubresauts qui figent sur place. Délicat et un brin saccadé, il rompt les ossements de son squelette filiforme dans une forme de danse astrale où chantent des mélodies évanescentes et rôdent des nuages de brume qui valsent comme les poussières des os émiettés par cette fascinante danse désarticulée. Les ambiances et le genre de structure de rythme finement convulsif dégagent une impression d'entendre du Steve Roach, Western Desert, avec des arpèges aux tonalités de prismes éraflés qui scintillent sur un rythme aux malicieuses saccades éthérées. Un rythme plus ambiant que dansant qui est construit autour d'un maillage de séquences, dont certaines sont habillées en tonalités de percussions, et de pulsations sourdes, qui martèlent une structure de techno morphique en parallèle, et d'autres résonnantes qui tambourinent dans l'ombre de toute cette orchestration rythmique qui épouse une véritable structure asymétrique mais étonnement en symbiose. Le synthé est magique. Il inonde nos sens d'une délicate brume morphique. C'est sans doute le meilleur titre ici.

Avec sa structure en spirale, où virevolte des séquences à contre-courant, Journey the Existential Plane reste le titre le plus complexe sur cet album. De délicats arpèges en ouvrent une introduction dont le rythme très harmonique monte et descend comme une spirale oscillatoire qui serpente des corridors peints de voix nasillardes et de vents menaçants. On ne peut dire que c'est ambiant parce que le rythme déploie une approche finement saccadée où tous les éléments, tant rythmiques qu'harmoniques, se confrontent dans des sens opposés, tissant des paradoxes nuancés qui s'arriment aux lourds murmures des séquences et des percussions basses. Tout est en suspension et les ombres des synthés flottent et grognent comme des spectres menaçants sur une structure relativement ambiante qui nous garde sur le qui-vive à cause d'une instabilité qui torture des phases de rythmes qui ne se rendent jamais à la pleine mutation. Il y a des fragrances de Software ici, notamment avec les chants des séquences limpides qui scintillent, virevoltent, flottent et découpent cette incohésion avec une approche tellement onirique, étendant leurs charmes électroniques dans des ambiances absconses où les ténèbres grognent sur les ombres des discrètes mélodies évanescentes d'un synthé et de ses souffles ténébreux. Omniverse propose une dense intro ambiosphérique avec des vents astraux qui caressent et charment bien plus que ceux de Journey the Existential Plane. Une belle mélodie céleste perce les nébulosités astrales et son chant irradie avec ceux des oiseaux et des couches de synthé qui sifflent comme des étoiles filantes. Le synthé extrait une brume onirique de ses fils et boutons, dessinant un moment de pure contemplativité qui perdure jusqu'à ce que nous atteignons un ruisseau sonique où chatoient des clapotis de verre sur des tambourinements doux. Gregory T. Kyryluk dessine ici des purs moments d'extase méditatif avec un rythme doux qui berce les chants lyriques d'un synthé intensément enveloppant. Nous restons dans les phases d'un cosmos assez ténébreux avec Dark Space Distant Islands of Light et son rythme ambiant qui peine à circuler, à osciller dans espaces où les vents soufflent les lamentations des abîmes. C'est sombre, très ambiant et surtout très contrastant après les 45 dernières minutes de SYSTEM A. Mais c'est logique et ça boucle la boucle dénouée avec Cryptic Signals.

Sylvain Lupari (10/01/15) *****

Disponble au Harmonic Resonance Recordings Bandcamp

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