“C'est un album plus que correct avec un AP toujours dominant et également dominé par son étonnante productivité de 2020”
1 Dreadnaught II 13:34
2 Wide Plains 9:09
3 Lingam 11:12
4 Hall of Mists 13:50
5 Orange is The New Brown 8:20
6 High Ridge 12:16
7 Alignment 6:20
(DDL 74:42)
(England School's E-Rock, Electronica)
C'est comme un chant des étoiles qui tombent comme les feuilles d'un arbre virevoltent en cercles stationnaires. Les arpèges sont pris dans un tourbillon statique et brillent de leurs tonalités de colibri électronique en ouverture de Dreadnaught II. Des cui-cui se mêlent à cette danse sphéroïdale ainsi que des effets de vieux films de science-fiction et des cliquetis de percussions, invitant les percussions à rejoindre la spirale minimaliste quelques secondes après la 3ième minute. Une ligne de basse lourde et enveloppante, des wooshh de synthé et une panoplie d'effets plus percussifs que sonores s'ajoutent tour à tour à ce vortex musical qui aimera nuancer sa course, jouer avec sa vélocité dans ce qui devient peu à peu un solide rock électronique de la England School. Ouf!! Tout un départ que ce Dreadnaught II, qui n'a rien d'une suite à Dreadnaught que l'on retrouve sur l'album du même nom, paru 2 mois plus tôt. Moi j'y accrocherais Reckoning tout de suite après pour un délicieux moment de MÉ de plus de 25 minutes. C'est avec l’apparence d'une suite qui n'en n'est pas vraiment une que Andy Pickford conclut une de ses années les plus prolifiques avec quelque 20 parutions en 2020. ÉNORME!! Et sa base de fans, grossissant toujours un peu plus, répond présent. C'est une excellente nouvelle puisque c'est vraiment un type génial et un très bon mélodiste. ALIGNMENT pour qui, pourquoi? Eh bien, c'est scientifique puisque le 21 décembre dernier était la date où Jupiter et Saturne se retrouvaient côte à côte dans le ciel. Un évènement rarissime qui a inspiré AP au point qu'il en compose un album. Sauf que ce tout dernier album de 2020 n'a rien de science-fiction. Mis à part quelques collages de sons ici et là, ainsi que des airs de synthé inspirés par des thème d'émissions de TV des années noir et blanc, comme dans Dreadnaught II et le bouillant Orange is The New Brown. L'alignement dans cet album se situerait plutôt au niveau de la texture sonore qui est constituée de multicouches d'instruments, de lignes de rythmes et de synthé, fort de ses arrangements orchestraux, qui s'alignent dans une férocité musicale propre à la signature de Andy Pickford. Et comme toujours…il y a des bijoux! Notamment ce Dreadnaught II! Et dernier conseil; il vaut mieux télécharger cet album en 24 Bits, sinon on risque de ramer dur pour y déceler toutes les subtilités musicales de ALIGNMENT.
Ça m'a pris quelques écoutes avant d'accrocher aux basse-pulsations dansant avec des crépitements de bûche en flammes et aux bondissements caoutchouteux de Wide Plains. Surtout que le synthé dessine une douce mélodie aussi New Age que ces étoiles défilant dans un panorama hivernal. La mélodie devient un voile qui valse comme Blanche-Neige avec ses 7 nains, chaque nain étant un élément rythmique, dans une chorégraphie cinématographique à donner des frissons. Un peu comme dans Dreadnaught II, Andy roule sa structure en y annexant un truc ou deux qui captivent l'ouïe. Ça m'a pris quelques écoutes et je n'en démordais plus… Ah ces violons pleureurs! Ligne de basse vrombissante qui palpite avec un effet de lasso nous revenant en pleine face et ligne d'arpèges séquencés pulsatrice en mode musique de danse, Lingam ne perd pas de temps pour établir son pictogramme Électronica. Dans un tissu musical hyper dense, le son possède ce goût rétro des années 90 avec un débit casse-cou et ses épisodes de stop'n'go liés à des percussions rebelles et endiablées. Toujours très attentif aux détails, Andy tisse des arrangements Funky-Dance avec un chœur de trompettes et de saxophones jouant en arrière-plan, ramenant un peu de Earth, Wind and Fire dans nos souvenirs. C'est avec des effets et des bruits de sous-marin tintant sur une structure gargouillante que Hall of Mists fait entendre les charmes d'une guitare acoustique sur les flancs de sa mélancolie. La musique survit dans ses multicouches d'instrumentations d'où on peut discerner des rafales de percussions, autant acoustiques qu'électroniques, des nappes orchestrales, dansant à contre-courant d'un rythme créé pour faire danser notre imagination, et des gémissements de guitare/synthé qui nous procure quelques frissons. Orange is The New Brown propose un furieux rock électronique pour une imagination mûre. La mélodie synthétisée flirte avec ces étranges airs de science-fiction des années 60. High Ridge suit la logique de Dreadnaught II. Moins puissant, voire moins violent, ça reste une spirale statique bien dirigée par des percussions et des séries de riffs de guitare qui encadrent une mélodie grand-guignolesque qui me fait penser à la démarche de Zazou dans Fusée XL5. Un titre un peu long par contre. Une note de piano qui tombe et la pièce-titre de ce plus récent album de Andy Pickford se met à tournoyer dans un vortex rempli d'arpèges scintillants qui défilent comme des séquences que l'on dribblent aussi dans une spirale dont le guide est ce piano et cette mélodie envahissante qui fait le tour de ALIGNMENT. On ne pouvait trouver un meilleur titre pour terminer un album plus que correct avec un AP toujours dominant et dominé aussi par cette étonnante productivité de 2020.
Sylvain Lupari (19/02/21) ***½**
Disponible au Andy Pickford Bandcamp
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