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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ANDY PICKFORD: Vanishing Point (2021) (FR)

Toujours audacieux, AP traverse les âges pour ramener de vieilles habitudes et...

1 Don't Look Now 7:20

2 Holistic Summer 5:20

3 Vanishing Point 4:34

4 Pocket of Dreams 4:26

5 The Lie Remains the Same 9:54

6 Unidentified Aerial Pißenfürze 5:21

7 Shimmer 6:02

8 Phoenix Rising 5:22

9 Sublime Mutation 4:49

10 Long Time Gone 7:20

11 Shine 6:02

12 Horizon 6:24

(DDL 72:59)

(England E-Rock, Electronica)

Dans son texte sur Bandcamp, Andy Pickford explique qu'il n'avait plus ce désir de poursuivre encore plus l'expériences des longs titres, comme dans sa série RadioSilence. Et c'est pourquoi il a conçu une longue mosaïque musicale de 73 minutes afin de s'exorciser des ambiances de RadioSilence. Conçu entre cette série et le remastering de Terraformer, VANISHING POINT nous ramène à l'époque des années 90 avec une librairie musicale qu'il a conçu et amassé entre cette période et aujourd’hui. Il a mis ces tonalités en boucles pour les insérer aléatoirement sur les 12 structures de son tout nouvel album. Le résultat est toujours séduisant avec une fusion entre les vieux hymnes de rock électronique des années 80-90 habillés de modernité en une vision Électronica contemporaines, exploitant à merveille les zones grises d'un univers futuriste qui n'arrive juste pas à se défaire de son look ancestral.

Don't Look Now nous met tout de suite dans les ambiances avec un bon rock trempé dans l'Électronica, de par sa structure rythmique et ses séances de percussions pétaradant comme une mitraillette. Percussions claquantes d'énergie, ligne de basse pulsant nerveusement et lignes de synthé prismatique sont les principaux éléments qui donnent une vision de rock chtonien à ce titre dont la nappe de voix absente obsède les sens. L'introduction théâtrale de Holistic Summer nous conduit à un down-tempo et ses éléments circulaires qui échappent toujours un truc pour en faire la star de 10 secondes. La ligne de basse, incroyablement efficace dans VANISHING POINT, guide nos oreilles vers des portions qui ne restent jamais sur place. Et cette structure évolutive privilégie ces bribes de mélodies synthétisées qui n'hésitent jamais à changer de forme. Des riffs à l'agonie, tournant plus en formes de boucles que de saccades, nous guide vers la pièce-titre. Vanishing Point nous sert un gros rock mou dans une structure circulaire qui tournoie avec cette impression d'appartenir à une tribu de hippies cultivant son propre haschich. C'est le premier titre de l'album à nous accrocher dès la première écoute. Pocket of Dreams suit avec une structure encore plus molle et une voix dans un vocodeur éraillé avec les années. Des perles sonores et des tintements ornent cette lourde mélodie ambiante avec des effets de réverbérations et d'électricité magnétisante qui ralentit encore plus la valeur des textes. C'est du AP fantomatique à son meilleur dans cette zone grisâtre où il recule aussi loin que ses effets de Binar. On reste dans le domaine des voix difficiles à décoder avec The Lie Remains the Same qui semble se nourrir du même grain rythmique que Vanishing Point, avec plus d'effets au niveau des percussions, sans oublier cette grandissante chorale chthonienne. La seconde partie se défait de sa peau traînassante afin de nous plonger dans un bon rock électronique orné de ces caquètements de canards qui servent aussi d'éléments percussifs. Tout s'invente dans l'univers Andy Pickford!

Unidentified Aerial Pißenfürze débute avec une série de spasmes sonores qui forment un cercle grouillant de nervosité. Nous sommes dans un genre de rock électronique trainant sa peau de drum’n’bass dans une structure hyper saccadé. Des échantillonnages de trompettes et un travail compliqué d'algèbre rythmique sont des liens dichotomiques qui s'affrontent dans ce titre pas fait pour dormir. La courte introduction de Shimmer semble aussi viser cette objectif, sauf que le titre nous entraine dans la période Glitch de l'Électronica. Dans un décor d'électro-acoustique grésillant de bruits gris, nait un très beau down-tempo habillé de futuriste avec une flûte sifflotant cette mélodie méditative et des castagnettes électroniques. Ces deux éléments contradictoires tissent les principaux charmes d'un titre en noir et blanc qui aime jouer avec sa vélocité, histoire de nous tenir sur un qui-vive. C'est avec des bruits blancs façonnant une horloge irréelle qui Phoenix Rising prend vie. Autre structure en noir et blanc, son rythme est anémique avec d'intense difficultés à lui donner des impulsions. Ça reste dans un genre de rock psybient planant qui orné de bons effets percussifs et traversé par une mélodie alien qui prend l'ascendance sur Phoenix Rising. Et plus j'y pense et plus je vois, j'entends plutôt, une concordance entre le titre et sa musique. Et j'ai toujours trouvé ça génial chez un artiste! Sublime Mutation semble sortir des out-takes de Phoenix Rising, mais dans une vision plus pop. Bien que la pièce-titre est accrocheuse à la première écoute, je n'avais toujours pas entendu ce petit bijou de tendresse propre aux albums d'Andy. Et bien c'est fait avec Long Time Gone. Titre lent avec des violons flottant comme de la soie et des percussions aux frappes lourdes et lentes, AP sort la guitare pour structurer une belle mélodie dans la forme d'un solo qui échange ses harmonies afin d'être chantonner par le synthé. Très beau titre avec des arrangements tout autant sublime (que penser de ce saxophone perdant ses larmes dans une guitare) qui fait fondre ma carapace de dur. Shine reprend subtilement la route des rythmes composites de VANISHING POINT avec un é-rock servant de base aux arrangements d'un mini Big Band Orchestra. Les contraires s'attirent dans cette vision électronique qui écoule ses derniers moments dans un sanctuaire d'ambiances, même avec ce ruisselet d'arpèges scintillant qui disparait dans les effets ouvrant Horizon. Ce dernier titre expose un bon é-rock tout ce qu'il y a de plus harmonieux avec une texture de mélodie sur le lit grouillant du séquenceur et de percussions qui ajustent le rythme en conformité avec la vision émotive et émotionnelle de Horizon. Un titre typique à AP pour la conclusion de bien de ses albums.

VANISHING POINT vous propose du très bon Andy Pickford qui refuse de vieillir. Toujours aussi allumé et audacieux, il réussit à franchir les années tout en y retournant à sa guise afin de sortir un truc, une texture oubliée, auquel il donne une autre dimension. C'est ce qui fait sa richesse après toutes ses années. C'est un album qui est plus à la recherche de ses textures sonores auxquels se greffent de bonnes structures de rythmes et de mélodies dans lesquelles Andy excelle toujours pour en soutirer le meilleur, même du truc le plus banal.

Sylvain Lupari (23/07/21) *****

Disponible au Andy Pickford Bandcamp

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