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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ARCANE: Omega (2020) (FR)

Un album trop beau, juste pour que nous puissions vivre des moments heureux avant de réaliser que c'est le chant du cygne d'une légende

1 Omega-pt.1 (19:40)

2 Omega-pt.2 (5:41)

3 Omega-pt.3 (16:37)

4 Omega-pt.4 (9:11)

(DDL 51:10)

(Berlin School)

On connait tous Paul Lawler pour son abracadabrante histoire de lien spectrale entre Arcane et Tangerine Dream. Le 11 Décembre, il lâcha une petite bombe sur les réseaux sociaux! OMEGA sera le dernier album de Arcane, à tout le moins pour un bon bout de temps, et propose un style de MÉ hybride en liant le style des années 70 et 80 dans le genre Berlin School. Tout pour attirer l'aficionado de Berlin School en nous! Et connaissant l'histoire de Arcane, serait-ce un album marqué du sceau Tangerine Dream? On ne perd pas de temps pour connaître la réponse!

L'ouverture de Omega Part 1 nous situe dans une grotte près d'un océan et de sa bruine qui flagelle notre tête vide et nos sens en attente d'un prochain festin sonore. Ça débute par une flûte obsédante et des notes de piano qui se fanent dans une ligne de synthé acuité. Une attente expectative s'installe en même temps que les sons s'acheminent avec la parcimonie d'une appréhension qui justifie notre avidité. Le séquenceur s'extirpe en même temps que les chants de baleines intersidérales autour des 3 minutes. Le mouvement est fluide et coule avec une approche harmonique chtonienne que des accords de guitare ornent d'une essence de Edgar Froese sortant de son hibernation. Peu à peu, Omega Part 1 nous fait entrer dans le Palais cosmique de feu Edgar avec des échantillonnages et des airs qui flirtent entre A Dali-Esque Sleep Fuse et It Would Be Like Samoa de l'album Stuntman. Monte et descend, le rythme accélère la cadence pour imiter ces trains rythmiques de la Berlin School, filant droit devant sous des artifices sonores estampés du sceau Froese avec quelques clins d'œil à la musique de TD. Le son du séquenceur fait très analogue sur une structure qui me semble près des années 80. La guitare ne lance que des riffs dans un cortex de voix chtoniennes pour laisser son espace vide à une splendide flûte et son chant ambiant dans un premier pont atmosphérique qui débute autour des 10 minutes. Une onde réverbérante s'élève afin de réinitialiser la structure rythmique 3 minutes plus loin. Plus pulsative, elle accueille à nouveau des parfums de flûte dont les harmonies font de cette transition un passage qui ressemble étonnement à It Would Be Like Samoa. Disons que c'est un gros 19 minutes qui remplit ses promesses. Omega Part 2 propose un bon rock électronique entraînant avec une structure sphéroïdale dont les boucles harmoniques sont recouvertes de pads lumineux. Les percussions se joignent à cette mélodie rythmique tournant en boucles, initiant la part du synthé qui développe de très bons solos. Les effets percussifs qui font écho aux percussions, cette ritournelle mélodieuse qui obsède et la tonalité vibrante du synthé dans ses solos expliquent pourquoi la musique électronique est si belle!

Omega Part 3 est composée dans le moule de Omega Part 1, soit avec des échantillonnages de Tangerine Dream qui visitent cette fois-ci la période Tangram. Tout d'abord, c'est la partie de Johannes Schmoelling au piano qui est repiquée ici. Elle suit un lit de réverbérations remplis de matières organiques, comme des wooshh et des waashh remplis de bruines. Un drap flottant de sa couleur prismatique initie la première phase de rythme qui est conçue pour transporter des harmonies flûtées et une fusion de ligne et d'effets aux parfums de bruines musicales. Le Mellotron domine ce segment avec des effets de voix et des airs d'une flûte enchanteresse jusqu'à un second pont atmosphérique qui nous guide par la suite vers une étonnante finale où la seconde moitié de Tangram et de Mojave Plan fusionne dans une phase enflammée. Cette une ouverture à la White Eagle qui amorce Omega Part 4. Le banc de voix brumeuses escorte une ligne de synthé nasillarde qui trace de beaux soupirs empreint d'ésotérisme. La flûte revient prendre sa place bien installée sur une nappe remplie de tonalités denses. Le séquenceur s'en extirpe pour créer un rythme légèrement zigzagant, question d'éviter les trappes des accords résonnants. Des riffs de guitare et une harmonie séquencée s'incruste dans ce titre où tout tourne désormais autour de ce rythme mélodieux où des effets de Le Parc en ornent les courbes.

Ce dernier rendez-vous avec Arcane se fait sous le signe de sa légende. OMEGA revient à ses racines, alors qu'un passage de notre univers vers un univers parallèle rendait les communications entre le groupe de Edgar Froese et celui de Max Richter complaisantes. Un très bel album. Un dernier trop beau, juste pour que l'on vive quelques moments heureux avant de comprendre qu'il s'agisse d'un chant du cygne d'une autre légende.

Sylvain Lupari (06/01/21) ****½*

Disponible au Paul Lawler Music Bandcamp

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