“Sans fausses notes, ce 8ième album solo de Axess suit les routes de Seashore avec un mélange de EDM et de Berlin School”
1 Prelude 6:27
2 Elastique 12:22
3 Resonance Part 1 & 2 11:43
4 Zen 10:30
5 Shut your Eyes 5:42
6 Salvation 7:04
7 Meditation 9:45
8 I keep Walking 7:06
(CD/DDL 70:42)
(EDM & Berlin School)
Seashore marquait une nouvelle étape pour Axel Stupplich en dirigeant sa musique vers les ambiances Chill, ce qu'on appelle dans le langage de la MÉ contemporaine de l'ambiant. Un ambiant mélodieux qui nous fait danser mollement, la tête dans les nuages. ZEN suit les traces de cet album, mais avec une nette tendance pour le Berlin School. Un retour aux sources, comme dans les années First Light à Time Traveller, pour ce sympathique musicien allemand qui aime aussi partagé ses vibrations ésotériques avec Pyramid Peak.
C'est dans les douceurs oniriques du Cosmos que s'amorce cette nouvelle aventure EDM de Axess. Prelude fait tinter ses prismes musicaux et propose une introduction tout à fait dans le genre avec des ondes synthétisées, toutes de soie lyrique conçue, où scintillent ces premiers accords aussi perdus que ces étoiles loin de nos yeux mais tellement près de notre imagination. Cette douce introduction est soudée dans un amas d'ondes sonores qui joue des tours en imaginant des pépiements de moineaux qui deviennent des graffitis sonores qui ont traversés toutes les décades de la MÉ. Tout est calme dans le royaume de Prelude dont les muettes impulsions des teintes de basses articulent de lents mouvements de valse imaginés dans les noirceurs du Cosmos où toujours coulent ces gouttes de perles imitant les éternels gazouillis électroniques issus des rêves de Klaus Schulze. Elastique suit avec une ouverture toute aussi ambiante, mais avec des éléments percussifs courant comme des Rattus Norvegicus tout autour de nos oreilles. Le rythme impose sa stature assez tôt avec de bonnes pulsations alors que la mélodie respire par ses 3 accords suspendus et dont les teintes bleutées résonnent autant que les pulsations. Des souffles de vuvuzela passent au-dessus de nos oreilles alors que la carcasse stroboscopique fait sa remise à neuf et morceau par morceau, la vision semi-techno s'impose avec des ornements de danse créative, le Intelligent Electronic Music (IDM). Les 3 accords mélodiques ont résistés à cette mini tempête de Dance Music alors que le noyau rythmique n'a jamais cessé d'emmagasiner des éléments pertinents pour renflouer sa base afin d'offrir un bon titre de EDM. Resonance Part 1 & 2 n'a pas besoin de 30 secondes afin d'imposer sa présence. Si les multiples éléments percussifs charment notre ouïe, ce n'est rien comparé à cette ligne de basse rampant pour un bon Groove cosmique. Une courte mélodie flâne sur un piano esseulé derrière un rideau de sons chevrotant de nervosité. Ces effets de fuzz-wah-wah des années Disco aident à structurer ce Techno morphique qui plonge dans une phase endormitoire après 5 minutes. On flotte avec la musique et on se remet à bouger aux sons des percussions de bois et de cette basse à effets circadiens dans une seconde phase plus lente mais toujours propulsé par la nervosité de ses ornements dirigés par un délicieux mouvement stroboscopique.
La pièce-titre est le joyau de ZEN! Trois accords sautillant ou pulsant dans une mare ambiante est la recette de ces merveilleuses phases qui se recoupent à travers les horizons de ZEN. C'est le même principe sur Zen qui fait montre de patience et de lenteur avant de coucher entre nos oreilles une belle MÉ molle qui nous accompagne derrière des yeux fermés par la noblesse de voguer avec ces hymnes ambiantes d'une douceur onirique. Des effets de résonance et des chants de flûtes s'ajoutent à mesure que les percussions s'ajustent en mode slow morphique. La transition des percussions lors de la phase éthérée à celle de rythme lunaire est époustouflante d'authenticité conceptuel. Et que dire de ces nappes de voix flottants sur un rythme où l'on valse collé-collé entre les étoiles? Un superbe down-tempo! Point!! Nous sommes rendus au milieu de cet album pour entendre le piano électrique de Shut your Eyes. Autre down-tempo morphique avec une sensibilité qui nous ronge les émotions, le titre évolue entre le slow tempo de Zen et un rythme de EDM pas mal plus en forme pour danser mollement. Les percussions et ces coups de fouettes électronique qui châtient les ambiances de ZEN sont plus présentes et sortent mieux sur ce titre dont les élans dramatiques stigmatisent nos souvenirs à un endroit bien précis. Nous sommes dans le noyau émotif de l'album avec Salvation qui est une autre triste mélodie fredonner par ces chorales cachées dans les interstices des synthé. Ce deuxième pur joyau sur ZEN, profite de belles percussions aux effets de gaz brumeux pour ajouter autant de mystère que de chagrin dans un très beau titre dont la seconde moitié est nettement en mode faire brailler les tendres émotifs! Meditation se débarrasse de son ouverture de bruits blancs et d'ambiances psybient pour vrombir sur une ligne de basse tendue pour du rythme électronique. Seules les croassements organiques persistent et enjolivent une structure toujours bien servie par de bonnes idées au niveau des percussions, la musique reste à un niveau passif avec la structure stroboscopique de la ligne de basse, créant deux visions rythmiques bien scindées par un clavier aux accords toujours aussi nébuleux. Et si nous étions dans l'incertitude regardant la direction rythmique de Meditation, I keep Walking ne fait pas dans l'ambiguïté en explosant pour du pur techno après deux minutes d'ambiances vaporeuses. Axess nous amène dans les terres de la IDM dans une structure névrotique qui embrasse le même moule des rythmes débridés et saccadé de Moonbooter, incluant même ces voix de machines aux timbres éthéré à la Enigma.
Sans fausses notes, ce 8ième album solo de Axess suit les routes de Seashore avec un mélange de EDM et de Berlin School à la Software dans vision Dance-Music plus romantique, plus éthérée. Produit et réalisé sur la nouvelle étiquette Axess-Music, ZEN est offert autant en CD manufacturé qu'en format téléchargeable, il en va de même pour le prochain Pyramid Peak. Les 8 titres forment une mosaïque de 70 minutes continues avec une belle phase plus ambiantes qui restent toujours aussi vivante grâce à une excellente vision au niveau des percussions et d'éléments percussifs qui vont de Jean-Michel Jarre à du Stefan Erbe, sans oublier ces séquences mélodiques et rythmiques à la Pyramid Peak. En bref, du bon Axess comme on l'aime…
Sylvain Lupari (18/11/20) ***¾**
Disponible au Axess-Music Bandcamp
Commenti