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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Beyond Berlin Fine Tunes (2017) (FR)

Une bombe dans le genre Berlin School avec des rythmes sauvages dans des ambiances sombres et sibylline

1 Primum 24:48

2 Andra 27:52 3 Tercera 20:07

(CD/DDL 72:46)

(Berlin & Netherlands Schools)

On a perdu Beyond Berlin sur la mappe de la MÉ après que Music for Cosmic Nights soit apparu timidement sous les radars en 2013. Pourtant, cet album fut chaleureusement acclamé par les critiques comme étant une excellente surprise. Plus de 3 ans plus tard, et quelques 3 albums solos plus loin de Rene de Bakker et 1 de Martin Peters, le duo Hollandais revient encore tout timidement, cette fois-ci sur l'étiquette Groove, éblouir à nouveau nos oreilles avec une très belle ode à la Berlin School. FINE TUNES est un solide album. Un gros album d'une MÉ comme plusieurs d’entre vous aimez. Il y a du rythme. Du gros comme de l'intense. Les ambiances fouillent les interstices des caniveaux d'où filtrent ces chorales chtoniennes ou ces effets lucifériens alors que les mélodies tintent dans une étonnante fragilité pour un album aussi lourd. Reparti sur 3 titres aux dimensions très distinctes, FINE TUNES est ce genre de truc dont la faille est le temps. Il y en a trop sur un titre et pas assez pour les 2 autres...

Une pléthore de bruits électroniques, certains même inquiétants, font la ligne afin d'être identifiés. Ils forment l'introduction en 2 temps de Primum. Car si les bruits abondent et sont forts, des nappes de synthé aux brumes Floydiennes et d'autres sibyllines, comme la plus pure des essences de la Berlin School, font la chasse à ces effets bruiteurs en étendant de larges bandes de caresses ouateuses. Des élans de vagues synthétisées afflux, ajoutant une profondeur ésotérique à ces premiers moments de Primum qui reste toujours possédé par cette bruyante et luxuriante faune tonale. Les couches de synthé s'empilent en jouant avec leurs tonalités, j'entends des hiboux ululer et même des flûtes qui n'en sont pas, créant un dense magma sonore trop lourd pour s'épurer en si peu de temps. Il y a plus de 9 minutes au compteur, et toujours pas de rythme qui anime les instincts de Primum. C'est 30 secondes après cette marque que des premières pulsations se font ressentir. Derrière des petits siffles de flûtes, un essaim de séquences stationnaires scintillent vivement alors que 2 basses pulsations hésitantes, suivies de 3 plus fluides, structurent le rythme ambiant minimaliste de Primum. Des nappes et des lignes de synthé s'empilent dans ce dédale de séquences, qui font très Franke par instants, amenant les ambiances à atteindre des sommets d'intensité. Une savoureuse ligne de mélodie forgée sur des séquences en cascade procurent des frissons autour de la 15ième minute. Là où un genre d'anarchie sonique institue une intensité ambiante où le tout se fignole dans cette belle aventure électronique qui prend un nouveau visage avec Andra.

Ici le rythme est plus fluide et les ambiances plus méphistophéliques. Les séquences sautillent dans le chemin avec un mouvement plus sobre tandis que persifle une ruée de vents électroniques venue des enfers. Le parfum de Tangerine Dream est encore présent au niveau des séquences alors que les mélodies qui sont raboutées avec des parties plus ou moins connectables sonnent comme du Mergener-Weisser, sans la vision cosmique. La chorégraphie acrobatique des serpentins de séquences limpides est une petite merveille pour les oreilles. À ce niveau, la limpidité des séquences équivaut à des coups de marteau sur un gros xylophone de cristal incassable. Quasiment plus une symphonie pour séquenceur qu'un ballet pour séquences, Andra évolue avec ses différentes lignes de rythmes qui se croisent, s'entrecroisent et s'empilent dans une fascinante mosaïque rythmique qui ne nie en aucun moment ses ambiances électroniques avec des bancs de brume, des nappes de voix, des souffles de synthé et des effets qui situent toujours et encore le portail de la MÉ entre 2 univers. Un peu long mais très bon!

Nappes de voix, effets THX et rideaux en lumières et en tons, Tercera saute dans nos oreilles avec un rythme sautillant et vif. Un maillage de lignes de séquences et de percussions électroniques alimente une bonne structure de rock électronique avec de savoureux effets percussifs, mon péché mignon. Des nappes de synthé étendent des oasis flottantes alors que des lignes de synthé balancent des mélodies qui miroitent comme des reflets tonals. Des harmonies suggèrent une approche sous forme de solos alors que tintent toujours ces mélodies séquencées. Si la faune rythmique est riche, celle qui gère les ambiances et les mélodies déborde de sons avec des multilignes et effets de synthé plus que multiples qui fondent dans un gros rock devenu plus lourd. Les percussions viennent par paquet de douze élans, les solos de synthé sortent de leur cachette et les arrangements tissent des élans dramatiques et intenses à une structure qui épuise ses 20 minutes à faire chauffer la plante de nos pieds et à faire bouillir notre énergie dans un des titres les plus sauvages et endiablés que j'ai entendu dans le domaine. Une claque mes amis! En fait, tout de cet album est une claque…

Sylvain Lupari (08/03/18) **** ¾*

Disponible chez Groove NL

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