“Ce nouvel album de Brainwork vient donner un second souffle à son style Berlin School”
1 Lights On 9:22
2 City Lights 9:02
3 Sparkling Lights 9:12
4 Berlin City 10:09
5 Dark Lights 9:33
6 Summer Lights 7:27
(CD-R 55:59)
(New Berlin School)
Le dernier album de Brainwork, Earcatcher, m'avait laissé sur mon appétit. Uwe Saher se rachète et vient remplir mes oreilles avec un splendide opus. CITY LIGHTS est un album charmeur et envoûtant où il enfile son costume de BW pour concocter des rythmes minimalistes qui s'empilent dans de fins croisements dignes des enchanteurs mouvements hypnotiques de la Berlin School. Le synthésiste de Berlin inonde nos oreilles de rythmes et ambiances aussi diversifiées que le jazz, le synth-pop et le soft techno qui s’arriment à des sinueux mouvements hypnotiques, parfois dynamiques mais surtout envoûtants. CITY LIGHTS baigne dans le Berlin School contemporain où les rythmes et séquences vont de pair avec des mélodieuses structures oniriques, romantiques et mélancoliques. Un grand album qui s'écoute les oreilles bien ouvertes afin de capter la fine subtilité des rythmes minimalistes.
De fins arpèges aux sonorités de verre sautillent dans un délicat mouvement d'alternance, comme un carrousel de prisme, pour ouvrir le doux et romantique Lights On. Ils cèdent leur mouvement circulaire à une autre série d'accords limpides qui tournoie pour épouser ce délicat ballet onirique. Dans la plus pure tradition des Berlin School, Lights On émet des séries d'accords qui suivent les rotations établies par les arpèges d'origines, amplifiant la profondeur d'un lent rythme mélodieux et hypnotique dont la fragilité survie aux assauts d'une ligne de basse et des percussions électroniques. Le rythme croissant d'émotivité, le titre devient plus lourd. Une lourdeur statique supportée par une superbe mélodie rêvasseuse et traversée par une brume synthétisée qui flotte comme une pensée perdue, alors que des solos de synthé tournoient et se lamentent au-dessus de lourdes réverbérations. De furtifs accords étouffés ondulent sur une nébuleuse ligne ascendante pour initier City Lights. Tranquillement le rythme devient groovy avec une bonne ligne de basse dont le mouvement sensuel est dissimulé par les bonnes frappes de percussions. Des nappes et riffs de claviers ajoutent plus de mordant à la musique dont les superbes solos de trompettes et de saxophones s'entrecroisent pour onduler de sensualité, consolidant l'approche groovy et lounge de ce savoureux titre. Sparkling Lights est un autre bon titre dans le genre de Lights On sauf que le mouvement circulaire est légèrement plus accentué. Un ruisseau de séquences nerveuses coule sous les souffles d'une voix éthérée. Une intro intensément mélancolique que des percussions et des riffs de clavier animent d'une structure finement saccadée. Émouvant, le synthé hurle de superbes solos criant de solitude et de mélancolie. Des solos qui sillonnent un mouvement où une étrange tristesse se dégage de ce très beau titre qui crève l'âme. Et les solos…Hum, tout à fait poignant!
Berlin City offre un savoureux mélange de Berlin School hypnotique et de rythme un peu plus sauvage, un peu dans le genre de Element 4 mais moins pesant. Une lourde ligne du séquenceur s'active avec des pulsations sautillant frénétiquement. Une autre ligne ceinture ce premier canevas rythmique avec des arpèges plus limpides qui scintillent furtivement. Des nappes de synthé jettent un zest de mélodie, conduisant Berlin City vers un rythme plus enlevant avec d'autres séquences, plus endiablées, qui sautillent furieusement dans un enivrant mouvement circulaire. Un mouvement frénétique que les percussions peinent à suivre et où les moments d'accalmie permettent de souffler quelque peu sur une époustouflante structure aux rythmes entrecroisés dardés de superbes solos de synthé. Les cymbales qui scintillent en ouverture de Dark Lights n'engagent aucun rythme à venir. Même si de fines percussions métalliques tombent et embrassent des séquences qui frétillent comme un banc d'éperlans cerné de baleines, même si ces séquences se multiplient dans des mouvements entrecroisés, le rythme de Dark Lights reste imperturbablement envoutant. Tournant sur lui-même et augmentant constamment sa profondeur rythmique le rythme reste sombre et statique. Il devient même mélancolique avec cette délicate brume tombant d'un ciel enflammé. Tout le contraire, Summer Lights bouge sur un rythme éclatant d'énergie, un peu comme dans Berlin City, avec des nappes de synthé qui recouvrent des séquences sautillant dans un furieux mouvement rotatoire. Le titre porte bien son appellation avec un lourd mouvement qui sautille dans une ambiance techno, nourrie de bonnes percussions, d'une belle ligne de basse et des séquences avec une tonalité de xylophone qui sont survolées par de superbes solos de synthé aussi lyriques qu'incisifs. Un titre très accrocheur et mélodieux qui cadre bien dans ce périple musical à la fois envoûtant et mélodieux.
Oh, que j'ai aimé CITY LIGHTS! Tout à fait inattendu, ce dernier effort de Brainwork vient donner un second souffle à sa MÉ de style Berlin School avec une panoplie de mouvements minimalistes que Uwe Saher orne de superbes élans de tendresse avec des belles mélodies qui nous emplissent de nostalgie. Pour notre plus grand plaisir, il retourne à son style habituel et nous offre un incontournable album où les mélodies, séquences, ambiances et rythmes minimalistes s'enlacent dans des structures envoûtantes et hypnotiques. Un must et assurément un des 10 meilleurs en 2011.
Sylvain Lupari (08/10/11) *****
Disponible au Brainwork.com
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