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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Brainwork The Other Works (2013) (FR)

Updated: Sep 28, 2023

Encore une fois, Uwe Saher nous amène dans les sphères de l'EDM avec un savant mélange de styles qui nous rend accro à sa musique

1 French Love 4:43

2 White Desert 4:54

3 Bird Dance 3:46

4 Drive 6:20

5 Sweet Honeybee 4:01

6 Urban Groove 3:35

7 Spring Mood 3:37

8 Easy Go 5:06

9 Go Happy 5:27

10 Shirin 5:06

11 Skyscraper 5:49

12 White Desert- Impro Cut 5:04

(CD-r 57:52)

(Jazz, Lounge, Groove, New Berlin School)

Un des dangers qui guette un artiste ayant une entité artistique bicéphale est d'empiéter sur l'approche d'une personnalité au détriment de l'autre. Uwe Saher mène deux carrières de front dans l'univers de la MÉ contemporaine. Il y a son projet Element 4, qui est de la dynamite compressée avec des rythmes forts et puissants, et celui-ci de Brainwork, qui est une MÉ plus onirique moulée dans les sentes de la Berlin School et parfois du New Berlin School. Sur Earcatcher, paru en 2010, Uwe Saher avait déjà amené son bouillant personnage dans l'univers poétique de Brainwork avec un résultat qui avait déstabilisé ses fans. Après un doux retour aux sources en 2011 avec City Lights, Uwe fond ses deux entités avec un projet musical qui a pris racine au début des années 90. THE OTHER WORKS désigne parfaitement son appellation. C'est un album qui est totalement aux antipodes des deux entités musicales du musicien Allemand avec une MÉ qui est néanmoins une délicate fusion des deux approches. Un peu comme Software l'avait fait, Brainwork incorpore des rythmes de groove et de funk dans des enveloppes de brumes et des ambiances un brin cosmique qui restreignent la vivacité de ces rythmes. Si le résultat laisse son fan perplexe, il est vite séduit par ce mélange où les éléments de la Berlin School étreignent à merveille des rythmes qui sont parfois purs, sans jamais être durs.

L'écriture de cet album remonte à une époque où Uwe Saher avait les oreilles inondées par des fragrances de jazz progressif et expérimental. Flanqué du trompettiste Piotr Bal et du saxophoniste Erdal Tosun, il propose une collection de 12 titres avec de fines variances dans les rythmes où les percussions règnent en maître absolu sur des mélodies finement sculptées par une section de cuivres et un synthé aux solos accrocheurs. French Love donne le ton en étendant son envoûtant ver d'oreille par le biais d'une mélodieuse ligne d'arpèges qui scintillent avec hésitation sur un lit de séquences papillonnantes. Même si le rythme est finement saccadé, son enveloppe de funky-dance reste figée dans une ambiance feutrée où murmurent des souffles suggestifs, flottent des brumes de Vénus qui couchent ces ambiances de disco planante et chante un solo racoleur. Ces doux rythmes, un brin suggestif, qui sont trappés dans des ambiances morphiques légifèrent la beauté de cette ode à la dance-music lunaire. Plus près du groove avec une chétive approche sensuelle, White Desert met en vedette la section cuivre du tandem Bal/Tosun avec un saxophone qui étend ses solos rêveurs sur une structure de down-tempo lunaire. Bird Dance offre une approche de trip-hop cosmique avec un rythme très entraînant qui sautille sur un beau tapis de percussions aux frappes scintillantes et une ligne de basse aux lentes notes vibrant de sensualité rauque. La table est mise par un très bon duel entre une trompette aux harmonies enlevantes et un saxophone aux souffles nasillards étouffés par son cornet de solitude.

On aime? On aimera Spring Mood et son envoûtant hip-hop qui tinte dans nos oreilles avec des percussions frappées sur des bouteilles et sa section de cuivre très jazzé, ainsi que Easy Go qui est un peu plus du style lounge, et ses solos de saxophone qui pleure sur un beau maillage de percussions aux tonalités vivantes. Et plus on avance et plus on reste subjugué par cet étonnant jeu des percussions qui roulent en boucles. Sur Drive elles forgent un fougueux rythme Antillais avec des mitrailles de percussions et de steel-drums qui percutent une ligne de basse aux gargouillis élastiques. On croirait entendre un mélange d'Earth Wind and Fire, Phil Collins et Software sur ce titre très entraînant ainsi que sur des titres plus relax comme Sweet Honeybee qui est un beau mélange de hip-hop et down-tempo avec un synthé très lyrique. Parlant de synthé et de solos poétiques, Skyscraper est un très bon titre de New Berlin School avec de très bons solos qui défilent sur un rythme incernable. Purement funky, Urban Groove ensorcèle les sens avec son rythme cahoteux qui trépigne dans de suaves odeurs de jazz aux souffles harmoniques bourrés d'acide. Il y aurait un Herbie Hancock de cacher derrière les consoles que l'on le découvrirait avec Go Happy et sa structure de funk au rythme sec et hachuré qui croule sous des percussions de styles Tablas. Très entraînant, comme Shirin et sa complexe structure d'acid jazz. Même mélodie, même thème à quelques variances près, White Desert - Impro Cut met en vedette le saxophone très mélodieux d'Erdal Tosun.

Il est très possible que THE OTHER WORKS déroute les fans de Brainwork puisque ce n'est pas vraiment une œuvre à la Brainwork. C'en est plutôt une de Uwe Saher qui se donne à fond dans un univers de dance music aux rythmes difficilement étiquetable tant le métissage des genres se fond à l'intérieur de ces structures de 5 minutes. Sauf que Uwe Saher étant Uwe Saher, la musique et surtout les mélodies sont au final toujours aussi envoûtantes. La section cuivre? Bah…Genesis l'a fait! Pourquoi pas Brainwork et surtout dans un univers de MÉ. Elle coule doucement sur ce jeu des percussions qui est aussi vivant qu'imaginatif. Est-ce que j'ai aimé? Pas vraiment mon genre, mais je me suis plu plait à découvrir ces 12 pièces de dance music qui ont tous cette empreinte de Brainwork, même si très partielles. Mais pour ses fans, Brainwork étant Brainwork je crois que ça devrait bien aller...

Sylvain Lupari (23/04/13) ***½**

Disponible au Brainwork.com

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