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  • Writer's pictureSylvain Lupari

CADENCED HAVEN: Peregrination (2010) (FR)

Updated: Feb 23, 2022

Cet album nous révèle une artiste étonnante riche en idées et audace

1 Devoted Loss 15:07

2 Confronting Conscience 6:36

3 Atmosphere of Amalgamation 9:42

4 Reversion to the Unborn 5:04

5 Path to Phenomenon 9:41

6 Virtual Reality 5:32

7 Catalysis 6:29

8 The Silent Visit 15:52

9 Conclusion 4:01

(CD/DDL 78:55)

(Melodious Berlin School)

Cadenced Haven est une artiste originaire du Bangladesh que Gert Emmens a découvert et pris sous son aile lors de l'enregistrement de The Nearest Faraway Place Vol.3. Elle y jouait d'ailleurs des synthés sur la pièce Conclusion et depuis, Cadenced Haven et Gert Emmens ont travaillé en étroite collaboration afin de peaufiner ce 1ier album de Laila Quaraishi, PEREGRINATION. En fait, 5 des 9 titres qui composent cet album sont le fruit de cette collaboration artistique, lui donnant ainsi une étrange signature artistique où le monde fascinant du synthésiste Hollandais se fond admirablement bien à celui de Cadenced Haven.

De fines percussions légèrement métallisées martèlent délicatement l'intro ouatée et brumeuse de Devoted Loss. Des voix féminines se joignent et gémissent sous de discrètes strates sinueuses d'un synthé vaporeux qui embrasse une phase aussi céleste que spirituelle. Devoted Loss offre une intro très éthérée qui tranquillement sort de sa transe morphique sous d'irrégulières pulsations, rappelant vaguement l'univers séquencé de Gert Emmens. Le rythme se dévoile enfin. Délicat, il pulse sur de belles séquences aux dandinements hypnotiques et des accords de clavier qui sautillent dans un tendre univers sonore. Un univers où tout semble fragile. Autant les douces strates d'un synthé symphonique, dont les solos sont coulés dans la soie, que les séquences qui dessinent une rythmique empreinte de tendresse. Une tendresse cosmique enveloppée de vocalises oniriques qui épousent à la perfection cette cadence hybride où le rythme tangue dans une ambiance céleste. Une ambiance bousculée par une finale dont les rythmes martelant vont et viennent dans un doux chaos aux odeurs de rébellion rythmique. Cette finale aux cadences tergiversantes donne le coup d'envoi à un album où les rythmes sont en constante dualité. Suivant les résonnantes voix de la NASA, des percussions métalliques à la Jean-Michel Jarre sur Calypso tombent avec fracas. Confronting Conscience débouche alors sur une intro cosmique où des voix spatiales s'entremêlent à des voix humaines teintées d'angoisse. Témoin de la scène, le synthé moule de longues strates sinueuses qui ondulent sous de fines pulsations. Et bang! Les percussions tombent avec fracas, dessinant un tempo lourd et lent emprisonné d'un synthé dont les lentes strates ondulent et s'entrelacent sur des frappes sèches et bruyantes qui martèlent un tempo constant. Du lourd et du sinueux sur un rythme martelé! Tout le contraire de Catalysis et son tempo infernal qui s'appuie sur une bonne ligne de basse et des séquences qui palpitent sous les strates d'un synthé syncrétique et de Atmosphere of Amalgamation dont les lourdes pulsations se succèdent à vitesse grand V sous les strates d'un synthé aux énormes sinuosités sans fins. Plus expérimental que purement électronique, Atmosphere of Amalgamation est l'équivalent rythmique d'une série de pulsations minimalistes qui chevauchent les rails d'un train roulant à grande vitesse sous les lents déploiements de lourd cumulus. Reversion to the Unborn est le tout premier titre où nous sommes seuls avec Cadenced Haven. Après une intro atmosphérique où de fines percussions Tablas moulent un tempo imprécis dans un univers sonore hétéroclite, une lente strate synthétisée ouvre un nouveau portail où le rythme est plus animé. Un tempo soutenu par de bonnes percussions et enrobé de belles strates d'un synthé mellotronné où chœurs et flûtes s'entremêlent pour offrir une douce mélodie qui flotte au-dessus d'un solide rythme.

Path to Phenomenon offre une étrange structure cadencée où les séquences palpitent et ourlent à grande vitesse, un peu comme sur Atmosphere of Amalgamation, avec un mouvement quasi atonal. Une longue série de pulsations divisée par des passages de synthés aux strates symphoniques, des accords de piano et de vocalises éthérées qui détonnent dans cet univers musical tout de même assez bouillonnant de séquences frétillantes. Virtual Reality nous plonge encore plus dans cette dualité des rythmes qui anime l'univers musical de Cadenced Haven. La 1ière partie offre un mouvement ambiant et flottant où les strates de synthé flottantes se perdent dans d'étranges voix étouffées. Symphonique, le synthé crache de brefs solos égarés alors que des percussions forcent le rythme. Un tempo qui s'appuie lascivement sur de solides percussions et un synthé aux strates langoureuses qui percent une structure toujours assise entre deux tempos. The Silent Visit est un superbe titre qui demande plus d'une écoute. Après une bonne intro atmosphérique et très nature, des séquences papillonnent sur place telles des ailes de libellules qui créent un rythme inanimé mais bien réel qui prend vie sur de bonnes percussions. Des percussions dynamiques qui défilent sous un synthé aux strates sobres et aux stries syncrétiques. De la sci-fi en musique. Du rythme chaotique où l'anarchie règne dans une somptueuse atmosphère électronique. Ceux qui ont apprécié l'étrange monde de Clara Mondshine vont en raffoler. Conclusion est similaire à la Conclusion de l'album de Gert Emmens sur The Nearest Faraway Place Vol.3. Le tout premier titre où Gert rencontra sa muse.

PEREGRINATION est aussi fascinant que mélodieux! Certes, les 5 titres avec Gert Emmens faussent les données car ça sonne très Gert Emmens. Par contre, sur chacun des titres on sent bien l'approche Cadenced Haven. Une approche soigneusement détaillée sur les 4 autre titres. Là où son paradoxal univers cadencé s'articule sur des rythmes et ambiances aussi inattendus qu'attirants. En réalité, PEREGRINATION offre du 2 dans 1; un mini album de Gert Emmens où on retrouve ses bouillantes séquences et un mini album introductif de Laila Quaraishi qui nous dévoile une étonnante artiste riche en idées et en audaces sur des structures rythmiques pleines de surprises.

Sylvain Lupari (05/10/10) ***½**

Disponible chez Groove nl

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