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  • Writer's pictureSylvain Lupari

CONRAD SCHNITZLER: Rektifikation (06) (FR)

Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai bien aimé l'étrangeté aliénante de ce CD

1 Alternate Currents 4:03

2 Zener Diode 2:25

3 Mr. Thyristor 2:44

4 Shunt Switch 3:09

5 Bahn Boarding 3:16

6 Avalanche Breakdown 2:44

7 Acceleration 3:34

8 Spandau Fast Track 4:19

9 Ducks of Dawn 3:41

10 Quantum Well 3:38

11 Electron... Tunneling 4:20

12 Galena 6:14

13 Thermions 3:11

14 Mercury Arc Valve 5:20

15 Zwrotnica 2:12

16 Excitation Electrode 1:49

17 Pentograph to Catenary 3:19

(CD 60:08)

(Abstract, Experimental, Ambient)

L'univers de Conrad Schnitzler est toujours autant structuré d'une richesse sonore qui repousse les limites des harmonies aux frontières d'une imagination fertile en designs musicaux de tous genres. Étant comme une suite de Conviction (Ricochet Dream RD014 en 2006), REKTIFIKATION est une agréable surprise en ce qui me concerne. Enfin, je perce le mystère du Con Man qui présente un long titre segmenté en 17 parties où des rythmes continus et des harmonies éclectiques s'entremêlent dans une mosaïque de sonorités toujours aussi avant-gardistes.

Alternate Currents ouvre avec une douce ligne de synthé aux échos stéréophoniques. Des sonorités d'arcades, style Pac-Man, assiègent cette intro qui nage maintenant en plein mystère sonore guidé par une pendule hypnotique. Alternate Currents défile dans un dédale sonore sur un mouvement linéaire qui se poursuit au-delà de Zener Diode. Quoique le tempo soit sclérosé dans un prisme aux diverses sonorités composites, on sent une douce évolution au niveau de la structure rythmique qui devient plus accentuée dans le monde acide de Mr.Thyristor. Les percussions tombent et roulent dans une parfaite désharmonie, alors que la structure initiale s'enrichit à chaque titre d'un élément soit harmonieux, soit bigarré. Les douces nappes de brumes et les stries d'un synthé métallique qui enveloppent Shunt Switch confirment l'uniformité minimalisme d'un mouvement hétéroclite qui change sa couleur et sa profondeur à chaque nouveau titre. Ainsi des pulsations aux fines résonnances allument Bahn Boarding, alors que la tangente du CD continue son mixage audacieux des sonorités de tous genres, comme ces notes de piano éparses et ces coups de xylophones qui s'entrecroisent dans le caustique univers de Avalanche Breakdown, modifiant par le fait même la structure maitresse de REKTIFIKATION qui délaisse son approche minimaliste pour sombrer dans un tintamarre de percussions martelées avec une frénésie d'automate entêté sous des strates agressives qui noircissent la douce folie d'un rythme surdimensionné. La folie hurle de ses strates métallisées dans Spandau Fast Track qui étrangement décline le rythme pour pénétrer une sphère où le bruit est roi et où l'harmonie s’est dissipée derrière ces frappes débridées qui sévissent depuis Avalanche Breakdown et qui continuent de nourrir l'apocalyptique Ducks of Dawn qui lui embrasse la totale folie de Con jusqu'aux derniers souffles et mouvements de percussions métalliques de Pentograph To Catenary.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai bien aimé l'étrangeté aliénante de REKTIFIKATION. Au-delà des bruits et des sons aussi disparates que novateurs, des sons uniques et particuliers aux idées de Con Man, cet album poursuit son étrange évolution fractionnée par des avalanches de bruits mais récupérée de temps en temps dans un tintamarre qui n'a d'égal que les limites de Conrad Schnitzler. Je ne connais pas vraiment toutes ses œuvres mais j'en ai entendues plusieurs, et je crois que cet album est la porte d'entrée de son univers extrêmement plus expérimental que musical. Mais celui-ci vaut la peine d'être écouté.

Sylvain Lupari (15/11/10) ***½**

Disponible chez Ricochet Dream

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