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  • Writer's pictureSylvain Lupari

CYBERNAUM: Electronic Dimension (2019) (FR)

Avec de superbes motifs de rythmes à la Berlin School menés par de splendides lignes de synthé et ses solos, c'est un superbe album. Point!

1 Beginning 3:13

2 Apollo 8:42

3 Volt 10:34

4 Pulse 9:21

5 Morning Lights 10:55

6 Metamorphosis 7:17

7 Blue 7:22

(CD/DDL 63:33)

(Berlin School, Cosmic & E-Rock)

Que diriez-vous d'entendre une abondance de lignes mélodieuses d'un synthé échappant de très bons solos, dont les tonalités hybrides font dans le Pyramid Peak, sur des séquences à la Tangerine Dream, année Poland? Ajouter à cela un décor, autant rythmique qu'ambiant, aussi riche que celui de MoonSatellite, et vous avez la recette musicale de Cybernaum. Qui est Cybernaum? Il s'agit d’un artiste Finlandais de Tampere, Tero Liedes, qui fait de la MÉ depuis environ 5 ou 6 ans. Son style, visiblement inspiré par Tangerine Dream et Jean-Michel Jarre, consiste à faire un mélange de plusieurs genres, incluant le Techno et le Berlin School, sans oublier l'ambiant et le riche environnement cosmique. En Avril 20, il a déposé un clip sur la page Facebook de Synth&Sequences qui a piqué ma curiosité par un joli hasard. J'ai reçu son album que j'ai oublié dans ma grosse pile d'albums à chroniquer. Je me suis mis à écouter ELECTRONIC DIMENSION en début Juillet. Des titres ont instantanément attiré on attention, dont le très solide Volt. Et je dois admettre que ça faisait longtemps que j'avais pas eu un coup de foudre aussi accrocheur. Le dernier en liste était sans doute Kurtz Mindfields

Plus court titre de ELECTRONIC DIMENSION, Beginning amorce notre voyage dans les dimensions électroniques avec un souffle irisé qui entraine des poussières soniques dans une lente ascension ambiante. Déjà, on remarque la richesse de la musique avec cette ombre sonore qui étend son emprise et qui soulève une multitude de particules de rythme désagrégé, tout en augmentant son intensité sonore. Des tintements carillonnés agités par un bras de shaman enrichissent cette masse dérivante qui a besoin d'une bonne paire d'écouteur afin de bien caser chaque filaments sonores qui se fondent dans l'ouverture de Apollo. Les processus introductifs de l'album correspondent aux structures de rock cosmique, de même que les finales de chaque titre qui se suive sans interruptions. Une onde sibylline envahit nos oreilles dès ses premières secondes. L'ascension est riche d'émotion, jusqu'au point des 75 secondes. Une première ligne de basses séquences annonce timidement le débordement rythmique de Apollo. Le mouvement monte et descend avec fluidité dans une masse d’éléments d'ambiances qui accompagne ce décor cosmique ornementé de chants interstellaires. Des cliquetis dansant la claquette attirent notre attention alors que le décor devient résolument cosmique pour ce rythme fluide et entraînant pour les neurones. L'arche des amples oscillations échappe une pulsation qui augmente subtilement une cadence imitée maintenant par cette masse de miroitements qui s'active autant que le rythme pour un bref instant avant d'embrasser une lente finale nous conduisant à Volt. En ce qui me concerne, c'est ici que ELECTRONIC DIMENSION prend véritablement son envol. Complexe, la structure de rythme émerge lentement du brouillard cosmique après les 60 secondes. Ça débute par des tonalités de claquettes en bois qui prennent de plus en plus d'assurance lorsque qu'une basse pulsation s'empare de sa timidité. Le mariage est bizarre avec ces séquences qui gambadent en formant des cercles et cette ligne de basse qui répond maintenant coup pour coup. Des percussions s'amènent pour compléter cette approche rythmique triphasée. Indépendant l'une des autres, chaque élément apporte sa nuance et ses différences dans une vision qui m'a littéralement vissée à mon fauteuil. Nous arrivons dans le milieu du titre et le sentiment d'être dans un panorama de Tangerine Dream s'accentue avec ces dizaines de billes rythmiques s'échappant sur un convoyeur et sa dysfonction spasmodique. Et les solos arrivent. Timide jusqu'ici, le synthé élabore une vision harmonique s'évaporant dans de superbes solos qui complètent à merveille ce rythme à trois sources qui fondent trop rapidement, autour des 8 minutes, pour s'arrimer à l'environnement cosmique de Pulse.

Entre du Pink Floyd et du MoonSatellite, les ambiances flirtent avec une vision sibylline de par ses grosses impulsions réverbérantes qui tentent d'effrayer les élans linéaires de bipbips électronique. Le séquenceur tisse un panorama de Berlin School avec une structure ascendante où se greffe une autre ligne illuminée par des résonances scintillantes. Percussions et ligne de basses pulsations agrémentent cette envolée rythmique, tandis qu'une autre ligne du séquenceur active le mode convoyeur spasmodique. Jusqu'ici, le synthé est responsable du décor avant qu'il lance ses filets harmoniques et des solos qui s'entortillent autour de cette masse rythmique, échappant même des brindilles qui accentuent la portée rythmique de Pulse. Si vous me dites que Airsculpture est un peu influent sur les solos, je dirais que vous avez sans doute raison! Morning Lights vient jeter un petit 11 minutes de sérénité sur ce séduisant album avec une sonorité et de subtils effets sonores qui nous rentre dans la peau. Son ouverture est comblée par des multilignes et filaments multiples qui flottent dans leurs corridors contigus, avec une ascension émotive et des tintements séraphiques qui font penser à l'univers de Michael Stearns. Musical et mélodieux, Morning Lights flotte jusqu'aux portes du Dark Ambient, de par ses grosses nappes d'orgue ténébreuses, qui laisse le synthé libre de siffler des solos perçants alors que ces tintements qui suivent nos oreilles depuis le début de ELECTRONIC DIMENSION tissent une vision harmonique obsédante.

C'est ainsi que nous glissons vers Metamorphosis! Cet autre bon rock électronique débute avec un chant flûté flirtant avec les étoiles et cette chorale lunaire, un peu chthonienne même, qui le recouvre de nostalgie. La musique emprunte une touche harmonieuse à la Tangram de Tangerine Dream. Le synthé et ses attributs épousent le rythme circulaire du séquenceur qui s'appuie sur la portion mélodieuse, tisseuse de ver-d'oreille, alors que les percussions labourent un rythme plus enlevant, plus rock qu'ambiant. Hormis la ligne mélodieuse, le synthé tisse encore ici de très bons solos qui s'enroulent à la boucle harmonieuse de Metamorphosis. L'harmonie flûtée nous amène à l'ouverture ambiante de Blue et de son essaim de libellules qui volète et va-et-vient en masse stationnaire. Ces libellules deviennent des éléments séquencés radioactifs sur une structure habilement dirigé vers un Techno cosmique par de sobres percussions, alors que le synthé libère harmonie et somptueux solos dans une finale qui arrive trop vite. Le téléchargement de cet excellent album de Cybernaum, qui est aussi disponible en CD manufacturé par CD Baby, nous donne accès à un titre en boni.

Composé en 2016, Above Limits s'accroche à notre lobe comme un rock électronique dérivant entre deux sphères. Peu à peu, le rythme s'extirpe de sa membrane ouateuse avec des filaments stroboscopiques qui sautillent pour s'inspirer de la mélodie synthétisée qui propulse Above Limits hors des frontières de ELECTRONIC DIMENSION avec une vision orchestrale et cinématographique guidée par de superbes solos. C'est du gros rock électronique dynamisé par ce synthé qui trouve toujours son filon harmonique tout en distribuant d'imposants solos même sur ce titre qui n'a rien à voir avec cet album, mais qui démontre clairement que ELECTRONIC DIMENSION est plus qu'un coup de chance.

Un splendide album, point!

Sylvain Lupari (14/07/20) ****½*

Disponible au Cybernaum Bandcamp

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