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  • Writer's pictureSylvain Lupari

DIGITAL HORIZONS: Logical Step (2020) (FR)

Il n'y a aucun doute dans mon esprit Justin Ludford est incroyablement talentueux et les 10 titres de cet album ont tendance à le prouver

1 The Herd 7:24

2 Irrational Leap 9:29

3 Race With Time 6:39

4 Urban Desert 10:26

5 Caught in the Storm 16:19

6 The Long Lost Story 6:23

7 Watching From Canaveral 10:17

8 Regenerate 10:50

9 Logical Step 16:09

10 Going Astral 7:14

(DDL 101:48)

(E-Rock, Cinematographic Themes)

Il y a beaucoup de musique sur ce dernier album de Digital Horizons! Plus de 100 minutes pour 10 structures, dont 2 atteignent les seize minutes, dans un décor où la MÉ se met au diapason de musique d'ambiances pour films à haute-tension fortement influencées par la période Flashpoint de Tangerine Dream, mais dans un contexte plus noir. Disons un croisement entre Near Dark, juste pour les ambiances, et Flashpoint pour la texture caoutchouteuse du séquenceur. Excepté pour quelques titres, les rythmes sont lents et les structures d'ambiances sont particulièrement intéressantes, certaines sont pas contre trop lentes, dans un album fait pour être entendu en sachant à quoi s'attendre. Sinon, on reste aux aguets pour des rythmes qui prennent beaucoup trop de temps à se former, certains sont même trop éphémères, dans des ambiances tout de même réussies. Et pour une musique d'ambiances, je trouve que le synthé est avare de solos. C'est la grande faiblesse de cet album qui reste tout de même assez intéressant.

The Herd nous met tout de go en appétit avec son rythme fluide, pas tout à fait circulaire, où le séquenceur structure une paisible ligne ascensionnelle dans une ambiance balayé par le rayon circulaire du synthé. Un beau départ sobre qui traverse une phase de contradictions où les éléments sont mélangés et/ou liquéfiés avant de revenir dans sa forme d'origine. Même si le mouvement de Irrational Leap est lent et stationnaire, la façon que Digital Horizons à d'imposer une texture prismatique dans son cercle d'ambiances apporte une intensité dramatique qui en fait un élément important dans le déroulement de LOGICAL STEP. Ici, une harmonica peine à créer sa mélodie, se contentant de souffles arides et glauques qui se fondent à des orchestrations vaporeuses. Un doigt invisible active sa deuxième phase avec un rayon réverbérant. Le séquenceur active son rythme statique qui papillonnera dans ces résonances glauques vibrionnant ici et là, alors que les violons et le séquenceur n'ont jamais cesser de flirter ensemble. D'ailleurs la deuxième partie de ce titre rayonne par une radieuse présence d'arpèges séquencés, créant un rythme ambiant lumineux qui me fait penser à du Erik Wollo. C'est avec une sonnerie matinale que doucement Race With Time sculpte une ascension rythmique submergée par d'imposants tintements de cloches. Ces tintements, dont certains s'évadent de mon casque d'écoute fixe une symphonie inachevée lorsque la course s'interrompt en mi-parcours, alors que d'autres tintements redémarrent cette course calquée sur le modèle intro-rythme-repos. La deuxième partie est toujours la plus intense avec ces beffrois sonnant toujours plus fort sur une structure vitaminée par de bonnes percussions claquantes. Un très bon titre sur cet album! Après avoir vidé son eau, Urban Desert entreprend une bizarre marche titubante sous les souffles lugubres d'un synthé toujours possédé par cet esprit d'épouvante. C'est un titre lent avec une ambiance à faire peur si nous longeons un couloir suintant d'histoires macabres par une nuit sans lune. Le synthé injecte une série de nappes qui ondulent avec une telle lenteur que l'on pourrait écrire dessus. Monte et descends dans une structure de stress horrifique, le séquenceur épouse le mouvement glauque des oscillations. Les ambiances se recueillent auprès d'un synthé aux appels symphoniques, genre TD de la tournée 77, donnant ainsi un second souffle, trop court pour mes goûts, dans un très bon rock électronique. Toujours trop court selon mes goûts! Caught in the Storm attire notre attention avec une panoplie de bruits qui jouent sur le tableau de deux dimensions atmosphériques. C'est un long processus ambiant où Digital Horizons exploite des ambiances avec des accords limpides qui se perdent dans le gouffre de ces ambiances. Des nappes de violon dissous se fanent, alors que ces accords continuent toujours d'exister. Cette introduction s'étire comme étant le titre jusqu'à que le séquenceur active la manivelle pour une structure rythmique papillonnant après la dixième minute. Un second tour de manivelle, et les ruades deviennent plus agressives dans un éclat qui nous surprend autour des 14 minutes, mais Caught in the Storm restera toujours un titre passif tout au long de ses 16 minutes. J'ai trouvé ça un peu long et j'aurais préféré que Justin exploite davantage cette texture de rythme.

The Long Lost Story est un bon rock électronique avec un séquenceur et ses basses séquences élastiques et surtout son mode Flashpoint. Le synthé est très beau avec des harmonies cuivrées et des lignes un peu plus acuités, mais ça reste très musical. Et j'ai toujours cette foutu impression d'entendre des bouts d'harmonica! Ce n'est pas la première fois et je trouve cet élément particulièrement séduisant dans LOGICAL STEP. Mais revenons à The Long Lost Story qui est un bon rock filmique avec un beau tam-tam du séquenceur. Le mouvement se dissout peu à peu dans une phase méditative avec des voix fredonnées par un synthé. Le clavier domine les ambiances en laissant mijoter ses accords miroitants dans l'ombre des violons pleureurs. Effectivement, il y a un harmonica! Le rythme renaît 2 minutes avant la fin du titre dans une ossature nettement plus séduisante, notamment à cause des percussions. Un chant prismatique flotte sur le champs grouillant de séquences organiques de Watching From Canaveral. Cette sinistre ouverture rampe jusqu'à la troisième minute lorsque le rythme, sautillant comme un rock sans rock, étend sa membrane stationnaire qui permet aux séquences de sautiller dans une illusion rythmique bien utilisé par un corridor stroboscopique imparfait. Mais au final, ça devient un vrai bon rock électronique entraînant. Il y a une étrange ambiance autour de Regenerate et de sa procession introductive qui nous conduit vers un passage où les contrastes dans les couleurs tonales et la dissonance affiche ses perturbations soniques autour d'une séquence qui palpite sans envie de guider la structure pour un rythme soutenu. Intrigant, c'est une musique d'ambiances pour film de haute-tension. La longue pièce-titre est la plus intéressante du lot avec son enveloppe très Chris Franke, genre The Soldier, sur une structure évolutive. Le rythme gagne constamment du terrain pour arriver à une structure plus fluide ornée de beaux effets percussifs. La finale est le clou de ce long album où Going Astral, et ce après une introduction avec un synthé pleureur, nous entraîne dans ces rythmes mous et séduisants qui me font plus penser plus à du Alpha Wave Movement (étrange non?) qu'à du Tangerine Dream.

Il ne fait aucun doute dans mon esprit, Justin Ludford a énormément de talent! Les 10 structures de LOGICAL STEP sont là pour le prouver. Comme je le disais en introduction, le manque de solos est ce qui fait plus de tort à ces structures dont certaines ont des longueurs injustifiées. Mais pour le prix demandé, il y a moyen de se tailler un album parfait en dedans des 60 minutes, comme quoi que Digital Horizons soit un excellent conteur qui se perd parfois dans ses bonnes et longues histoires…

Sylvain Lupari (08/08/20) ***¾**

Disponible au Digital Horizons Bandcamp

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