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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Erik Wollo: Sojourns (2022) (FR)

Updated: Sep 20, 2022

Plus ambiant que rythmé, cet album n'en reste pas moins poétique et émotif

1 Memory Waves 4:39

2 Sojourn 1 6:34

3 Gravity 5:44

4 Sound and Shadows 7:54

5 Shimmer 6:28

6 Arcos Iris 8:06

7 Peace Bells 4:24

8 Sojourn 2 7:47

9 Still Water 5:20

10 Chrysalis 5:07

(CD/DDL 62:04)

(Ambient Music)

C'est avec une onde légèrement ascendante, en son et en émotion, qu'Erik Wøllo transporte Memory Waves à nos oreilles. Se déplaçant comme une ombre fantôme, le mouvement flotte avec ce léger bourdonnement qui l'enserre. On y entend des fredonnements murmurés alors que la E-Bow lance ses incantations prismatiques, éveillant après ces longues lamentations cette ombre de basse qui ajoute à cette impression que la musique planante du barde norvégien est toujours en mouvement. S'il y a une chose qui ne change pas dans ce merveilleux univers de la musique électronique (MÉ) c'est bien la chaleureuse signature d'Erik Wøllo. Selon le réputé site Discogs, SOJOURNS serait le 46ième album, les singles et EP ne sont pas inclus, du musicien scandinave. Proposé en CD manufacturé et en téléchargement, SOJOURNS propose une collection de 10 titres qui ont toujours cet ascendant prismatique avec ces ombres de la E-Bow et de synthétiseur dont les couleurs contrastantes appellent autant l'apaisement que la passion. Plus ambiant que rythmé, ce nouvel album offert par Projekt Records n'en demeure pas moins poétique et émotif avec des incursions dans ces zones où nos sens répondent toujours au charisme de l'esthétisme musical du norvégien.

De lointaines boucles soudées entre une tonalité basse et une autre plus vive, ouvrent le magnifique downtempo lunaire qu'est Sojourn 1. Les percussions ont cette tonalité boisée avec une cadence séquencée qui sert de lit à ces ondes nuancées se lovant entre les cerceaux de l'ouverture. Une rivière argentée se met à couler derrière ce très beau décor lyrique, ajoutant un peu de lustre moiré à ce rythme qui vit de cette nouvelle ressource jusqu'à la finale d'un titre qui se joint à cette longue série de petites perles musicales du répertoire Wøllo. Un souffle dans une corne annonce la montée de Gravity. Un second titre ambiant-méditatif avec des nappes de voix sibyllines entremêlées à celles d’un jumelage synthé-guitare qui donne une texture intrigante à la musique. Il y a de beaux pads sibyllins qui rôdent tout autour, accentuant cette vision prismatique et mélancolique qui tenaille les émotions d'EW. Profonde et intense, la musique de Sound and Shadows rend justice au sens de son titre avec une structure ambiante et ses ondes de synthé qui circulent comme des ombres. Le rayonnement circulaire d'une fine poignée de séquences donne un semblant de vie animée qui est solidifiée par le lent processus ascendant d'une ligne de basse. Les lentes nappes ont une texture orchestrale, émoustillant ces frissons qui commencent à chatouiller la peau de mes bras. Ces nappes enrobent le rythme circulaire de Shinner qui est construit sur maillage d'une basse à des séquences percussives ascensionnelles. Finement saccadé, ce rythme accueille accords de clavier et nappes brumeuses avant de se faire carrément avaler par ces dernières dans une lente finale qui dépasse les 60 secondes.

Soufflé par un cornet aux tonalités en opposition, Arcos Iris s'accroche à une nappe de basse et de voix absentes pour emprunter cette rivière d'arpèges scintillants de la finale de Sojourns 1. La tonalité des nappes nous fait penser un peu à la musique de Patrick O'Hearn alors que le rythme déroule ses lentes boucles ascensionnelles qui sont picorées de cliquetis percussifs. Le son des harmonies possède cette texture métissée qui agrémente constamment une écoute hypnotisée par cette diversité tonale. Bien ancré dans le bourdonnement de ses cloches, Peace Bells propose une texture ambiante et méditative où se niche une lente évolution harmonique entendue via des accords de guitare coulant comme une berceuse lunaire. Le rayonnement des cloches de même que ces accords de six-cordes, en plus des lamentations flottantes de la E-Bow, remplissent un décor féérique. Placé entre ce dernier titre et le très ambiant Still Water, Sojourn 2 éclate avec son rythme vivant bien installé sur ces basses pulsations séquencées qui font office de percussions. Un mid-tempo très énergique, le rythme est encadré par des pads flûtés, d'autres pads sous formes de riffs harmonieux et ces larmes de la E-Bow qui attisent un voile d'orchestrations sur une structure qui se veut de plus en spasmodique. Sojourn 2 arrive vers une phase de transition autour de la 4ième minute, plongeant un court moment dans une ambiance sibylline avant de reprendre une forme rythmique plus nuancée au niveau de sa couleur tonale mais tout aussi attrayante que ses premières minutes. Un très solide titre sur SOJOURNS qui se termine avec le rythme purement électronique de Chrysalis. Des basses pulsations cognent un rythme minimaliste soutenu par des séquences qui voltigent tout en suivant un pattern circulaire. L'éclat des séquences tintent comme des bouteilles en verre ayant un différent niveau de liquide, donnant cette distinction qui rend cette ritournelle rythmique plus séduisante. Les ombres de la E-Bow sont ténébreuses, rehaussant encore plus l'éclat rythmique de Chrysalis.

Qu'écrire de plus, sinon que ce SOJOURNS est un très bel album qui fait une juste part entre la diversité de ses textures rythmiques et ses ambiances purement méditatives. Ça reste un album plutôt conservateur de la part d'un Erik Wøllo qui moins incisif au niveau des guitares mais qui conserve cette vision poétique et mélancolique qui fait les délices de ses fans.

Sylvain Lupari (26/01/22) ****¼*

Disponible chez Projekt Records Bandcamp

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