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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Forrest Fang Ancient Machines (2019) (FR)

Updated: Dec 10, 2022

C'est un bel album qui est beaucoup plus attrayant et mélodieux à la première découverte que la grande majorité des albums de Forrest Fang

1 Ancient Machines 5:46

2 The Celestial Diver

I. Winds Of Betelgeuse 6:38

II. Shooting Star 6:22

III. Traceries 5:45

3 In Air, It Seems 5:04

4 Firefly Run 7:48

5 Smoke Rings 4:47

6 A Recursive Tale 5:45

7 The Other Earth 9:59

8 Zone One 8:09

9 Night Swan 6:54

(CD/DDL 73:06)

(Tribal Ambient)

Toujours enchanteur, l'univers de Forrest Fang coule avec ces multiples couches de réverbérations issues de lignes de synthé et de multiple effets de gongs et de percussions traditionnels auxquels se greffent le mystère avec des lignes de piano, des riffs de guitare et des filaments de violons. Une longue formule pour paraphraser les 73 minutes de ANCIENT MACHINES! Structurée dans une approche minimaliste qui rend hommage aux pionniers du genre, la musique de compositeur sino-américain est riche de sa tradition bouddhiste où virevoltent maintes percussions tambourinées sur l'argile. Les formes et les couleurs de ces récipients percussifs sont la base d'une richesse musicale propice à nos rêveries avec ses approches autant cinématographiques qu’électroniques, et ses panoramas qui fixent la musique de Forrest Fang dans un univers où les portes menant aux routes restent enfouies dans notre imagination.

Dans cet univers qui lui est propre, la pièce-titre donne le ton avec une structure animée par un maillage de percussions argilophones virevoltant dans un dense tissu sonore. Des grondements s'y réfugient et ils tonnent en sourdine avec une complicité entre les couches de synthé plus éthérées qui perdurera tout le long de ANCIENT MACHINES. Winds of Betelgeuse débute la saga de The Celestial Diver avec un rythme entrainé par des accords de guitare acoustique et diverses percussions tambourinées sur l'argile. Les ambiances, occises par ce continuel maillage de lignes sombres et des résonances des percussions, respirent les hymnes de fêtes tzigane. Shooting Star fait contrepoids avec une introduction ambiante remplie de nostalgie. Un mélodie acoustique s'y agrippe, figeant un rythme moins intense et plus accrocheur que celui de Winds of Betelgeuse. Et si je ne m'abuse, j'entends même des lointains fredonnements dont l'approche surréaliste danse avec ces lignes de synthé aux tonalités plus irisées sur ce titre dont les effets de remous, ici comme en ouverture, donnent finalement une apparence glauque au petit univers de The Celestial Diver. Apparence démentie par Traceries et sa mélodie sise sur un rythme entre le premier et le second entracte de cette longue fable dédiée à Piero Milesi. Et ce rythme plus mélodique que dansable, quoiqu'il soit possible d'y danser, tisse un ver-d'oreille qui refusera de quitter son cocon. Même si In Air, It Seems fait flotter ses ambiances autour d'une sombre mélancolie très émouvante. Un violon larmoyant sur un piano et sa structure de marche funèbre qui se transforme en un délicieux monument musical digne des funérailles de nos héros dans Game of Thrones. Nous sommes ici dans les plus beaux moments de cet album.

Dans une mise-en-scène privilégiant une orchestre symphonique ajustant ses instruments, Firefly Run propulse ses vents de poussières soniques dans un lourd voile atone avec des mouvements propulsés par ces vents. On y entend un instrument à cordes faire errer une mélodie qui souffre de son anonymat dans une structure aussi opaque que celle de In Air, It Seems. Mélodie en moins. Cet univers me fait beaucoup penser à la musique de Ray Lynch dans Deep Breakfast. Smoke Rings nous fait sursauter avec cette danse de percussions tibétaines qui tambourinent une structure de méditation transcendantale aux essences asiatiques. Le rythme est ambiant et s'abreuve d'une imagination sans limites au niveaux des couches texturales des percussions provenant de multiples tribus locales. La sonorité est exceptionnelle dans ce titre qui étonne de par la diversité des sons des percussions. A Recursive Tale offre une belle ritournelle qui tournoie comme une berceuse avec des notes de piano sculptées auprès d'autres phénomènes de percussions aux différentes couleurs de l'argile. Les ambiances sont aussi denses que dans Smoke Rings avec des voiles de synthé remplis de chuchotements secrets. The Other Earth suit avec une longue plaines d'ambiances où la musique dérive entre les wiishh et les wooshh dans un lent ballet morphique. Les particules des brumes sèchent entre le ciel et la terre, créant des poussières de sons qui sont propulsées entre les multicouches des vents dont les chants des accords percussifs finissent par charmer notre interrogation. Lent mais entraînant, Zone One propose un rythme lascif bien nourri par l'arsenal de percussions de Forrest Fang. L'enveloppe reste très électronique avec cette masse de couches de synthé brumeuse et bruineuse dont le maillage de ces deux éléments tisse un filet de voix astrales. Night Swan met un terme à cet album avec une vision qui respire un peu celle de Firefly Run et son opaque manteau d'orchestrations où filtrent cependant les tintements harmoniques de percussions argilophones. Un bel album qui est nettement plus attrayant à la première découverte que la vaste majorité des albums de Forrest Fang.

Sylvain Lupari (27/02/20) *****

Disponible chez Projekt Records Bandcamp

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