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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Forrest Fang The Oort Cloud Meditations (2023) (FR)

Updated: Oct 23, 2023

Du Dark Ambient céleste et cosmique qui devrait plaire aux amateurs du genre

1 Planetary Hum 11:15

2 Diaphanes 18:12

3 The Lighthouse 15:30

4 Distant Signals 14:52

5 Solus 9:40

(CD/DDL 69:29)

(Cosmic & Dark Ambient)

Méditer autour du nuage Oort! Le nuage d'Oort est une vaste coque sphérique de glace qui résiderait à la périphérie de notre système solaire. Selon l'hypothèse de l'astronome néerlandais Jan Oort, le nuage contiendrait des milliards de noyaux cométaires, stables car le rayonnement solaire est très faible à cette distance. Rien dans ce nuage n'a encore été vu, mais il pourrait contenir des objets glacés, y compris des comètes qui se sont approchées du soleil. Il fournirait un apport continuel de nouvelles comètes, remplaçant celles qui sont détruites. C’est autour de ce nuage que Forrest Fang a décidé de construire son nouvel album. Nous sommes loin des territoires du style tribal ambiant que le musicien sino-américain nous a habitué depuis une couple d’années. En fait, Fang renoue avec les mouvements du Dark Ambient tel que connu avec son album Unbound réalisé avec la collaboration de Sans Serif en 2011 (Projekt PRO257).

C'est une petite brise de chaleur qui ouvre les dimensions de Planetary Hum. Cette brise devient une ombre bourdonnante dont le mouvement linéaire est comme le voyage d'un astre dans le Cosmos. Le mouvement se propulse de ses implosions, un peu comme le voyage en ligne droite d'un calmar géant se déplaçant à la vitesse d'un aï sur valium. Le son est très sombre. Il bruisse avec des jets ardents qui entoure son enveloppe et qui lui donne ces effets irisés, accentuant par moments la puissance tranquille de sa portée sonore. On ferme les yeux et on a l'impression d'être un corps céleste attiré par le nuage d'Oort. Ainsi est Planetary Hum, ainsi seront les 4 autres structures de THE OORT CLOUD MEDITATIONS, à quelques nuances près. Forrest Fang introduisant des luisances qui flirtent avec cet effet glacial lorsque le soleil fait bondir les arcs des banquises dans le Cosmos. Diaphanes est un long titre où cet aspect érafle le bruit bourdonnant de sa masse sonore qui fonce vers l'infini. En prêtant l'oreille attentivement, on peut entendre des nuances de voix comme d'orchestrations qui donnent une texture plus chaleureuse à ce titre dont la première partie est une véritable glissade entre les remparts du vide. Sa seconde partie est moins violente et procure cette sensation de flotter entre deux sphères où l'aspect céleste côtoie ce noir ébène qu'on peut imaginer pour dépeindre la solitude dans l'espace. En plus de ces horizons de musique d'ambiances cosmiques et ténébreuses, ce qui surprend à mesure qu'on découvre les dimensions de ce nouvel opus de Fang est cette absence d'instruments acoustiques, il semblerait qu'il y aurait des poussières de Gong parmi les particules de sons, qui faisaient les charmes de son style tribal ambiant. Ici, tous les voyages vers le nuage Oort sont conçus sur des synthétiseurs, rejoignant par moments les timbres de Michael Stearns et de Max Corbacho, une référence en musique d'ambiances cosmiques sans élans rythmiques.

Les ambiances sont plus nébuleuses dans The Lighthouse où le mélange de translucidité et d'opacité danse une fascinante valse ralentie sur des orchestrations ténébreuses. Bien que des nappes de grésillements bourdonnent dans son arrière-fond, les ambiances sont étonnement plus musicales ici avec de lents arabesques qui se fondent en demi-lunes fumigènes parmi des éclats qui tentent de former un lointain lien mélodique. Un peu comme cette ballerine dont la grâce s'évapore dans une neige artificielle. Plus on avance dans THE OORT CLOUD MEDITATIONS et plus les ambiances deviennent sources de musique pour se définir par des axes de mélodies séraphiques. C'est la route de Distant Signals dont les lourds bourdonnements de son introduction se mettent à glisser en compagnie de particules plus irisées. Les drones ont cette textures creuses où des filaments de voix astrales tentent une mutation pour une profondeur plus chtonienne dans cette chorégraphie atone propulsée par ses implosions rugissantes. C'est à l'intérieur de ce mouvement que des chatoiements de matières inertes scintillent avec la même discrétion que les voix aériennes. Ça créé une vague mélodie insaisissable qui gémit à travers une alliage de métal sonore, sans doute des percussions méditatives, et ces longs souffles unidimensionnels des effets de drones réverbérants. Solus termine cette symphonie pour ambiances cosmiques ténébreuses avec une texture sans rythmes qui s'apparente aux 4 précédentes, sauf pour cette enveloppe d'un bleu métallique qui émiette ses particules tout autour des drones mouvants. On a beau être dans le Cosmos, mais les orchestrations filandreuses ont une texture de métal soluble qui ajoute une présence sibylline à la musique. Présence plus notable ici qu'ailleurs dans les dimensions de THE OORT CLOUD MEDITATIONS, un album intense de Forrest Fang qui devrait plaire assurément aux amateurs de Dark Ambient à saveur cosmique et céleste.

Sylvain Lupari (26/09/23) *****

Disponible au Projekt Bandcamp

(NB : Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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