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  • Writer's pictureSylvain Lupari

GEIGERTEK: Soundtrack for City Living (2011) (FR)

Les essences de la MÉ se retrouvent dans des structures en constantes évolutions

1 Beyond the Garden 11:31

2 Beauty in Decay 9:15

3 Underpass 8:21

4 Devil May Care 5:17

5 Moonlight Interlude 4:50

6 A Rainfall Moment 7:45

7 West 9 12:38

8 Fast Lane 6:09

(DDL/CD-R 65:47)

(E-Rock, Synth-Wave, EDM)

Pour Geigertek, la principale idée derrièreSOUNDTRACK FOR CITY LIVINGétait de se sortir des influences spirituelles liées à ses 2 premières albums, The Garden en 2008 et The Timeless Mind sorti l'an dernier. Un homme de ville, Neil Fellowes étale toutes ses influences et visions de villes sur un album étonnamment diversifié. Oui, je sais que The Timeless Mind était déjà très varié, mais sur cet album il démontre qu'il a pris énormément d'assurance depuis son dernier. Une assurance et une confiance en ses moyens qui résulte en un album plus puissant, plus mélodieux et mieux construit que ses deux premiers ouvrages. Il signe sur cet album des compositions toujours aussi ambivalentes, sauf que les liens harmoniques sont tissés serrés, donnant un bel album où les arrangements donnent des frissons et des soupirs à nos âmes de vagabonds rêveurs.

Ce voyage à travers les méandres d'une ville chimérique débute par Beyond the Garden qui est un beau titre avec des harmonies évoluant sur une structure progressive. Une fine onde de synthé étend ses souffles éthérés jusqu'aux riffs d'un synthé qui prend les apparences d'une guitare pour dessiner une ambiance plutôt Lounge. Une ambiance qui permute vers une tendance jazzée avec des accords de clavier errant et un piano qui libèrent des notes mélodieuses sous une douce brume ocrée. Toujours aussi riche, l'univers de Geigertek se déploie avec un beau solo de synthé et des violons de brume qui accompagnent un rythme dont la cadence évolue subtilement. Après un bref passage où le silence est perturbé par des cymbales papillonnantes et une ligne de synthé ondoyante, une basse palpite autour des wah-wah de style disco et un piano courant librement sur l'ébauche d'un rythme à venir. Et il vient! Avec de tortueux solos d'un synthé incisif qui souffle dans le cou d'un rythme lourd et galopant. Il s'essouffle après 3 minutes de danse infernale dans une nuit où les étoiles filantes défilent au-dessus des autos qui se font rares et dont un piano solitaire en est le seul témoin. Après une intro sombre nourrie d'ondes de synthé caustiques et métalliques, Beauty in Decay dévoile sa mélancolie avec un piano nostalgique dont les notes errent parmi des fées étoilées qui miroitent dans l'obscurité. Le rythme bouge. Il dessine une structure de grisaille où les voix angéliques et les souffles de violons pleurent et planent au-dessus de percussions sobres et sombres et d'un piano qui égarent ses notes dans l'abîme d'un monde de tristesse. C'est un beau titre immergé d'un sombre mysticisme, tout comme le ténébreux Moonlight Interlude et ses lourdes notes de piano qui traînent auprès des lamentations d'un saxophone esseulé.

Avec Underpass nous entrons dans cette zone où Neil Fellowes démontre qu'il possède une belle voix émouvante (pour ceux qui ont manqué Endless Night) et qu'il est autant à l'aise dans des structures d'un synth-pop, tout de même assez progressif, que l’électronique. Une belle comptine avec un piano diabolique, du genre Halloween de John Carpenter, perce un voile sombre où les voix se perdent parmi les denses ondes de synthé. Dès lors une mélodie accrocheuse inonde nos oreilles avec une structure qui s'apparente à celles d'Ultravox et son album Endless Night. Fracturé par des ambiances et accroché à des percussions aux sonorités feutrées et conventionnelles, le rythme est lent et langoureux. La mélodie trouve assise sur cette fameuse ligne de piano et un beau mariage des voix homme/femme qui traverse une ambiance ténébreuse que des couches de violons se chargent d'amplifier. C'est un très beau titre, tout comme Devil May Care qui est plus mystérieux et où la voix de Candice Wells est aussi touchante que le saxophone qui pleure dans une belle brume synthétisée. A Rainfall Moment est le moment le plus intense sur SOUNDTRACK FOR CITY LIVING. C'est une incroyable ballade électronique avec une ligne mélodieuse qui serpente d'un mouvement ascendant entre les sobres percussions ceinturées de poignants élans de violons mellotronnés. Un piano vient consolider cette superbe ballade alors que des accords de clavier trompent nos oreilles avec une sonorité de guitare. C'est incroyablement délicieux et c'est le genre de titre qui marque les oreilles. Trop beau et trop bon, j'aurais voulu que ça dure plus longtemps. Profitant bien de ses 12 minutes, la structure de West 9 est plus complexe, passant des ambiances éthérées et cosmiques à l'approche jazzée pour finir dans une belle finale électronique. Après une lente intro très planante, le rythme s'installe. Il est léger et animé de quelques riffs de clavier, de sautillantes séquences et cymbales ainsi qu'une ligne de basse aux notes élastiques. Des solos aigus se transforment en souffles de saxophone, bercés par un bel ensemble de violons mellotronnés. Toujours aussi délicat, le rythme est abandonné mais la mélodie reste et est soutenue par un piano aux notes aussi mélancoliques que jazzées. Sur une structure hésitante, inondée des souffles de trompettes et de lourdes réverbérations d'une cité qui s'éveille, West 9 reprend la route du rythme avec une approche plus électronique où les séquences pulsent en augmentant la cadence alors qu'une autre ligne en ceinture le rythme qui s'enjolive de beaux solos aux sonorités de trompettes et de notes d'un piano plus enjoué. Fast Lane supporte très bien le poids de son titre. Un titre assis sur des séquences nerveuses, des pulsations hypnotiques et de beaux solos de synthé qui enveloppent un rythme synth-pop. Après avoir écouté les autos passées, le rythme revient plus lourd avec de bonnes percussions qui encadrent des flamboyants solos de synthé. Pas en reste par rapport aux autres titres, Fast Lane se déroule sur une structure ambivalente avec une musicalité très variée où le rythme frénétique croise quelques passages plus atmosphériques en conformité avec les œuvres du synthésiste et visionnaire musical qu'est Geigertek.

J'ai bien aimé SOUNDTRACK FOR CITY LIVING! Très confiant en ses moyens, Neil Fellowes aligne 8 compositions où toutes les essences de la MÉ se retrouvent dans de très belles structures en constantes évolutions et où la mélodie côtoie une étonnante diversité des genres. Il y a plusieurs bijoux sur ce dernier album de Geigertek. De loin son meilleur à date.

Sylvain Lupari (06/11/11) ***½**

Disponible au AD Music

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