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  • Writer's pictureSylvain Lupari

GROSSKOPF/BALTES/HEILHECKER: Viermal Drei (4x3) (2004) (FR)

Un superbe CD rempli de sonorités composites et qui s'appuie sur des rythmes endiablés

1 Blue Lake 19:38

2 Crazy Snake 7:29

3 White Deer Skin Dance 14:25

4 The Long Walk 12:44

Manikin Records MRCD 7056

(CD 54:18)

(Progressive EM & Krautrock)

Publié sur Manikin Records en 2001 et réédité par Groove nl en 2004, VIERMAL DREI (4x3) de Grosskopf, Baltes, Heilhecker, n'est ni plus ni moins une extension des œuvres d'Ashra, mais avec une touche plus industrielle qui s'arrime toujours à l'approche psychédélique sur une fine structure technoïde. Un très bel album qui renferme 4 titres tous aussi intéressant les uns des autres qui justifient ce besoin de réédition du label Hollandais.

Un vent désertique qui se transforme en une sirène dont la tonalité éraillée annonce une apocalypse ouvre Blue Lake. Un lac acide avec des vagues pesantes et métallisées qui ondulent en roulant dans une ambiance préhistorique, quoique très progressive aussi. Un monde oublié! Un univers industrialisé qui sautille sur des séquences nerveuses dans une mer de strates serrées qui sillonnent une rythmique croissante et névrotique. Les percussions de Harald Grosskopf dessinent une ambiance de fête, de carnaval, alors que doucement les boucles de la guitare de Axel Manrico Heilhecker fusionnent avec ce rythme carnavalesque sous des souffles torrides d'un synthé discret mais fort efficace. Cette mise en scène musicale nous fait oublier la progression rythmique de Blue Lake, tant les oreilles sont envahies par une horde sonore inimaginable. Une progression vicieuse sous des boucles d'une guitare à la Ashra et des percussions de plus en plus frénétiques par la présence des tam-tam qui s'agitent sous les plaintes d'une six-cordes en chaleur. Et nous ne sommes qu'à la 8ième minute. Des minutes de musique qui vont en croissant sans cesse sous une affluence musicale intense où guitares et percussions sont à l'avant-scène. Grosskopf prend le contrôle et martèle ses peaux comme un enragé sous une guitare hoquetante et un synthé apocalyptique, annonçant une fracture rythmique sous un solo de percussions…avant que le tempo n'explose d'un mouvement techno à la Juno Reactor sous une avalanche de stries, tant d'un synthé que d'une six-cordes. Cette guitare rugit et pousse de superbes solos sous un rythme frénétique. Blue Lake est une superbe ouverture à VIERMAL DREI (4x3). L'impact est aussi savoureux que celui de Echo Waves et Niemand lacht Rückwärts sur le concert d'Ashra au Japon. Crazy Snake démarre avec un rythme étrange, sans mouvement mais tapageur. Le mouvement des percussions métalliques papillonne sous une guitare statique et tonitruante. Subitement le rythme se façonne sous une guitare fuzzée qui roule sous une tempête de percussions et d'effets sonores industriels. Un titre lourd, moins technoïde mais plus fluide que Blue Lake et qui baigne dans une atmosphère surréaliste. Très bon et surtout très audacieux. J'aime bien cette grenouille métallique qui croasse dans ce bidonville musical. Une fine pulsation basse ouvre le rythme de White Deer Skin Dance. Des striures de guitares et de synthé couvent la progression du titre qui emprunte un rythme nerveux sous des accords saccadés de la guitare de Heilhecker. Moins laborieux que Blue Lake, White Deer Skin Dance n'en demeure pas moins très intéressant. Du rythme sauvage, avoisinant les ambiances technoïdes, dans une faune sonore industrielle et psychédélique. Le travail de Grosskopf est étourdissant et prend toute sa démesure dans la 2ième partie. Un autre très bon titre qui se rapproche des cadences subdivisées de Blue Lake. The Long Walk est un titre plus statique qui débute dans une ambiance tétanisée où les vocalises gutturales se moulent à des tonnerres métalliques. Le vent y est sombre et les foudres affluent sous une sourde pulsation croissante et des strates d'une guitare nébuleuse qui flotte comme un parfum d'éther dans un désert magnétique. En mi-parcours, le morceau s'anime avec une lenteur lourde sous de stridentes boucles d'une guitare arrimée à des percussions qui roulent paresseusement sur une structure musicale plus psychédélico-progressive qu'électronique.

VIERMAL DREI (4x3) de Grosskopf, Baltes, Heilhecker est un superbe album aux sonorités composites qui s'appuient sur des rythmes sauvages et indéfinis. Des rythmes purs et durs, avec une approche technoïde qui ont fait les délices de Sauce Hollandaise et des 2 albums d'Ashra au Japon. Un album tout simplement fumant que je recommande sans hésitations.

Sylvain Lupari (04/09/09) *****

Disponible chez Groove nl

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