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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Hyperion V Accretion Disc (2023) (FR)

Un surprenant album de musique de danse cosmique enrobée d'une texture sonore sobre et efficace

1 Astasis 4:25

2 Surface Gravity 4:06

3 Lagrangian Point 4:08

4 Spectroscopic Binary 4:36

5 Baryogenesis 5:48

6 Deep Sky Object 4:43

7 Oumuamua 4:23

8 Synchronous Orbit 5:02

9 Protoplanet 4:38

10 Graviton 3:15

11 Flare Star 5:23

12 Coronal Mass Ejection 6:31

(CD/DDL 57:05)

(Electronica EDM IDM)

Avec sa séquence de rythme chaotique et enrobée d’une membrane organique, Astasis attaque nos oreilles avec un hymne de danse groove. Un peu comme dans l'univers de Robert Schroeder, les séquences sautillent avec un effet de pépiement, de langage cybernétique qui irradie sur certains des battements. La ligne de basse étend son élasticité, on dirait qu'elle croasse en sautant mollement, dans un mouvement de va et vient, alors que les percussions électroniques percutent nos oreilles dans un style drum'n'bass. Le décor est riche de cette voix féminine qui nous parle à travers ces oreilles perdues dans le brume du sommeil et de ces tonalités d'un univers organique et artificiel propre aux expérimentations de Thomas Mystified Park. Et ça ne s'arrête pas là! Dès que Surface Gravity effleure nos tympans, on remarque cette étrange direction, pour le label de Portland, vers l'univers d'une Électronica progressive à la Massive Attack, sinon Portishead sans la délirante voix de Beth Gibbons, avec un trip-hop dans ce qui a de plus sobre. Entre ces deux styles, Lagrangian Point propose une enveloppe sonore plus musclée. Mais quel est donc ce ACCRETION DISC? Qui est, ou sont, Hyperion V? Spotted Peccary nous prend littéralement par surprise en proposant une nouvelle palette de styles à son agenda. Hyperion V est l'équivalent d'un supergroupe si nous étions dans les territoires du rock et/ou du rock progressif. C'est l'union artistique de Ben Cox, à qui l’on doit l'étonnant Consciousness and Other Tricks of the Light en 2020, de Thomas Park, reconnu pour ses textures expérimentales et ses collaborations avec Shane Morris, et de Plexus, un nouvel artiste sans , à tout le moins pour son nom. Ensemble, ils nous ont concocter un album où le groove, le drum'n'bass, le hip-hop et autres tendances dans le même genre, sont recouvert des paillettes sonores d'une Électronica plus intelligente, la IDM, qui n'a justement rien à envier à l'univers des grooves cosmiques du célèbre musicien de Aachen.

Spectroscopic Binary suit la tangente de Surface Gravity avec un rythme enjolivé d'une vision de night-club, le clavier, où l'essence Jazz de Ben Cox se fait sentir. Baryogenesis fait bande à part avec son oblongue structure basse dont l'effet lasso envoute sur un très bon jeu des percussions et de leurs mitrailles répétitives. Le rythme roucoule et envoûte dans un style particulier où la basse vaut son pesant en or. Des effets de voix, masculine cette fois, vient perturber les ambiances de la musique dans des envolées qui font tchack-a-tchack, un peu comme les percussions. Très bon et assez innovateur pour du downtempo savamment secoué par un fascinant jeu des percussions. Ici, comme ailleurs, les claviers sont en mode harmonique et les synthés ornent plutôt discrètement les ambiances. Deep Sky Object change la donne, avec le long Coronal Mass Éjection, en proposant une musique d'ambiances cosmiques cernée par une belle palette de sons complémentaires et d'effets sonores. Ces titres me font penser aux directions musicales d'un autre label américain, Synphaera. Oumuamua explore un rythme Électronica tribal avec des effets de réverbérations qui se contorsionnent dans un ciel ceinturant un hymne de danse spasmodique. Une voix féminine fredonne des airs sensuels, sans paroles, qui se fondent aux effets réverbérants des synthés Ils sont agressifs, les synthés, dans ce titre qui est bien animé par un brillant jeu des percussions. C'est de la musique de danse moderne! Plus explosif, le jeu des percussions est particulièrement brillant dans cet excellent groove ayant une tendance plus rock, Synchronous Orbit est un autre titre très fort dans ACCRETION DISC. La basse est une tuerie, à l'égard de celle dans Baryogenesis. Dans un style qui a l'air de rien mais qui est très efficace, Protoplanet est exactement dans le genre Robert Schroeder. Une fusion de groove, hip-hop et de rock dans une enveloppe cosmique où chaque seconde est bien dissimulée derrière une note, un effet sonore. Déchiqueté par des effets de guitare distordus, Graviton court à perdre son souffle dans une structure plus expérimentale qui me fait penser aux audaces de Robert Fripp. La guitare, à tout le moins ses textures, est aussi présente dans Flare Star. Un titre plus dans le genre rock alternatif tribal, j'entends des airs du Moyen-Orient avec cette texture de guitare-trompette, qu'électronica avec un rythme lent et sphéroïdal bien soutenu par des effets de dactylos et de cliquetis des percussions.

Comment je devais aborder ce ACCRETION DISC? Parce qu'au tout début, j'étais loin d'être convaincu de poursuivre sa découverte et de vous en parler! Parce que les genres proposés ne sont pas dans ma tasse de thé et que j'avais déjà donné dans les années 80-90. C'est plus une histoire de respect envers les dirigeants du label américain et de Howard Givens, qui est toujours aussi brillant dans le matriçage, qui m'a convaincu de pousser plus à fond la découverte de ce nouveau projet Hyperion V. Des titres comme Baryogenesis, Oumuamua et Synchronous Orbit sont vite devenus des incitatifs pour découvrir encore plus les dimensions de ACCRETION DISC qui, au final, est aussi bon, et même meilleur, que bien des albums de Robert Schroeder dans ses tentatives d'arrimer la musique électronique (MÉ) des années 70 au genre EDM, IDM et Électronica.

Sylvain Lupari (02/09/23) *****

Disponible sur Spotted Peccary Music Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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