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  • Writer's pictureSylvain Lupari

INDRA: Archives-Diamond Three (2016) (FR)

“Même avec des structures qui se ressemblent, la musqie d'Indra est toujours un cocktail de sons et de rythmes croissants qui saura toujours séduire”

1 Ticket to the Moon 19:40 2 Intermezzo 17:12

3 Rhythm & Elegance 22:26 4 Underground 13:36 Indra Music

(CD/DDL 72:57) (V.F.)

(Roumanian School)

Pareil pas pareil, la musique d'Indra est toujours un séduisant cocktail d'artifices électroniques finement élaboré par la vision très poétique du synthésiste Roumain. C'est donc sans surprises appréhendées que je découvre le 3ième chapitre de la série Diamond de cet imposant coffret de 25 CD intitulé Archives.

Sculpté autour de 4 longues structures minimalistes, DIAMOND THREE n'ajoute rien de plus de ce que l'on connait de l'univers Indra. Celui à qui l'on doit un autre ambitieux projet, la série The Tantric Celebration, aime bien se promener sur ses structures pour étendre sa poudre sonore qui prend différentes formes de rythmes évolutifs où perlent ces séquences aux visions rythmiques aussi diversifiées que leurs tonalités. Et comme à chaque fois, la musique d'Indra réussit à nous faire sourciller d'étonnement avec des déroulements inattendus ainsi qu'une flore sonique toujours très appétissante pour l'ouïe.

Ticket to the Moon attire notre attention tout de go avec une introduction sculptée par des amples oscillations qui coulent comme des ingurgitations d'une bête sous-marine. Des lignes de synthé s'agrippent à cette énorme ligne de basse, créant un ballet de reflux océanique aux couleurs d'une éclipse. Amphibien ou lunaire, cette introduction de tonalités bigarrées s'évade vers le coin des anges qui sortent clairons et hautbois. Des pulsations émergent alors autour de la 5ième minute. Elles sont arythmiques et structurent un rythme légèrement saccadé qui bondit sous les denses nappes de velours d'un synthé anesthésiant. Entre du up-tempo et du Techno, ce lit de pulsations étale son approche minimaliste en jouant quelque peu avec sa vélocité afin d'atteindre des sommets d'intensité qui sont aussi nappés par des lignes de brume et de voix. Des séquences se mettent à pétiller, ajoutant un élément rythmique qui donne plus de profondeur à cette ligne de rythme dont la voracité s'émiettera quelques 6 minutes plus tard. Par la suite, les éléments introductifs reviennent en force pour se fondre aussi dans un long couloir où sifflent une pléiade de vents astraux. Intermezzo suit avec des tintements vifs qui rejoignent un troupeau de séquences dont les tonalités et les sautillements s'affrontent dans cette structure de rythme astrale. Un filet de voix de moines amplifie des harmonies pastorales alors que l'ossature rythmique est en mode minimaliste et sert d'assise à des tonalités gargouillantes qui tentent de diriger Intermezzo vers une profondeur plus psychédélique. L'arrivée des percussions sobres redirige cette structure vers un up-tempo où chantent de très bon chœurs mixtes. Divers effets sonores et autres tonalités de séquences tintent, pétillent et dansent, alors qu'une superbe voix angélique amène une chaleur féminine à ce rythme placide. Indra scinde Intermezzo afin de l'amener vers une phase de brève méditation avant que le tumulte rythmique ne revienne avec plus de vigueur.

Un bon titre qui prépare le très bon et long Rhythm & Elegance. L'intro est éthérée avec des nappes d'effets évasifs et des tintements qui se dirigent vers une bonne pulsation sourde. Les séquences dansottent comme des lucioles électroniques et la prédominance des tintements accentue un effet de transe lascive bien maintenue par les palpitations de la batterie basse. L'évolution de cet ensemble d'éléments rythmiques pousse Rhythm & Elegance dans une séduisante faune de percussions et d'éléments percussifs plus nourrie en prenant soin de bien oxygéner ses 22 minutes. Mettons que la musique est à l'image du titre. Encore une fois, mon ami Indra a le flair pour sortir un lapin de son chapeau. Vivant sur une structure de rythme en perpétuel mouvement ainsi que sur des intermissions plus ambiantes, Underground volètent, et par moments résonne, dans un fort parfum de Klaus Schulze. Les séquences sautillent sur un pattern de percussions plutôt tribales. Si les cliquetis des percussions pétillent avec une approche hypnotique, les séquences qui dansottent tout autour, de même que ces vents sibyllins qui sifflaient dans la finale de Ticket to the Moon nous plongent dans l'univers Schulze. Et après une petite phase d'ambiance, toujours attachée aux palpitations de la basse batterie, la musique de Underground se dérobe avec une robe Techno, Dance & Trance qui reste toujours enduite d'un agréable parfum de sérénité astrale.

Comme je l'écrivais plus haut; pareil pas pareil, la musique d'Indra est toujours un séduisant cocktail d'une MÉ finement élaborée afin de satisfaire ces oreilles en quête de tonalités étincelantes et cet âme en quête de sensation, d'émotion. On se régale avec Rhythm & Elegance et le reste suivra. C'est toujours comme ça avec Indra!

Sylvain Lupari (05/03/2018) ***¾**

Disponible au Indra Bandcamp

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