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  • Writer's pictureSylvain Lupari

JUTA TAKAHASHI: Quiet Rain (Remastered 2012) (FR)

Updated: Nov 10, 2020

“Quiet Rain est tissé avec une telle sensibilité que l'on pourrait croire que Juta Takahashi compose sa poésie astrale sur les murs de nos rêves”

1 Dawn 15:18

2 Monochrome Sorrow 15:07

3 Quiet Rain 15:11

4 The Azure Dragon 15:17

(CD/DDL 60:53)

(Ambient Music)

Une larme de violoncelle soupire dans les calmes brises qui inondent nos oreilles et qui ouvrent le très méditatif Dawn. Entre la tristesse des souvenirs enfouis et l'espoir de jours meilleurs, Dawn est l'aube d'une vie qui se renouvelle dans les cendres de notre passé. C'est très beau, très morphique et très intense. Comme un peintre dessinant avec chagrin les couleurs d’une amère nuit de vie qui se verse de la tranquillité des multiples visages de l'aube, Juta Takahashi utilise toutes les couleurs primaires de ses synthés analogues et de son lourd Mellotron pour dessiner des arcs-en-ciel de mélancolie qui fondent dans l'oreille. Les couches de synthé y pleurent, bercées par les lourdes vagues d'un Mellotron enveloppant qui disperse ses intenses nuages de brumes sur une toile musicale apaisante qui inspire le plus total abandon de soi. Initialement réalisé en 2009 (format CD-R), QUIET RAIN (Remastered) nous replonge dans le très méditatif univers de Juta Takahashi avec 4 longs titres d'une quinzaine de minutes qui exploitent à merveille les nuances de la sérénité.

Monochrome Sorrow est une longue complainte astrale avec ses couches très irisées et ses souffles creux qui planent comme un long fleuve tranquille à la recherche de ses affluents. Le mouvement est lent et lourd, ainsi que très méditatif. Les nuances y sont subtiles, alors que ses seules impulsions sont ses lignes sous-jacentes qui s'éloignent afin de former des linéales mélodies à la recherche d'une oreille captive. Nous sommes face au néant à copuler avec nos émotions interdites de séjour. Ces vents creux éveillent l'intro de la pièce-titre où de fines gouttes de pluie tombent dans les éparses notes d'un piano errant. Immensément introspectif, Quiet Rain flotte comme une nuée de songes perdus dans les brouillards des matins printaniers où la pluie et la rosée forment les complices de notre émerveillement. The Azure Dragon emprunte une autre tangente avec des tonalités plus écarlates. Toujours très tranquille le titre est porté par des massifs bourdonnants qui dérivent dans un néant d'odes astrales, recueillant dans son immobilisme vampirique des strates fines et aiguisées qui fredonnent d'un ton légèrement hachuré. Ici, comme partout dans QUIET RAIN (Remastered), la richesse des textures musicales est intensément palpable, multipliant par 10 une étonnante musicalité ambio-sphérique qui transcende la simple musique de relaxation.

Fidèle à son style très méditatif, Juta Takahashi livre un album sans failles. Un album qui est un havre de paix intérieur pour ceux qui veulent échapper à la pression d'un monde qui va parfois trop vite pour que l'on puisse apprécier ses beautés. Dès les premiers souffles de Dawn nous sommes absorbés par cette envoûtante musique intimiste et intuitive qui allume nos souvenirs et apaise ses tourments avec une telle sensibilité que l'on croirait que le synthésiste japonais compose sa poésie astrale sur les murs de nos songes. Si c'est vrai que la musique ambiante se retourne souvent sur ses sillons, il est aussi vrai que certains artistes arrivent toujours à y apposer une signature unique. Juta Takahashi en fait partie et QUIET RAIN (Remastered) en est sa signature, tout comme Hymn, Silence

Sylvain Lupari (01/12/12) *****

Disponible au Juta Takahashi Bandcamp

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