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  • Writer's pictureSylvain Lupari

KONRAD KUCZ: Railroad Paths (2008) (FR)

Un album tout simplement génial du synthésiste Polonais dont le seul défaut est d'avoir passé inaperçu

1 Path I 10:05

2 Path II 5:23

3 Path III 7:00

4 Path IV 14:46

5 Path V 13:26

6 Robotic Missions 4:24

(CD 55:07)

(Ambient, E-Rock, Berlin School)

Après un album lourd, hermétique et ténébreusement ambiant en Via Contemplativa Litania, Konrad Kucz frappe de plein fouet en offrant un splendide album aux sonorités d'antan. RAILROAD PATHS est à la croisée d'un univers analogue où des effluves de Jean-Michel Jarre et Tangerine Dream marinent sur des structures animées de rythmes en constant mouvements. Des structures interchangeables où l'ambiant épouse à merveille les rythmes et sonorités d'une MÉ française des années 70 (J-MJ, Space Art, Heldon et Thierry Fervant) qui croisent les préceptes d'une Berlin School à la Klaus Schulze et Tangerine Dream.

Une belle flûte harmonise sa mélodie sur un ruisselet qui scintille en ouverture de Path I. Les notes sont hautes et dessinent des arques de poésies sur un fond musical de forêt enchantée. Un synthé enveloppe de ses ondes sinueuses cette ode de centaure, l'amenant dans des antres souterrains. Là où de beaux cerceaux sonores ondulent, oubliant le rythme et coulant gracieusement sur un mouvement linéaire. Un mouvement qui transpire de lourdes ondes synthétisées. Elles fourmillent dans un puissant canevas musical où de fortes nappes d'un orgue ténébreux moulent ses mouvements dans un maelström empli de chœurs baroques et sinistres, avant de conclure dans un tapage sonore aux remous analogues. Une longue intro noire, ambiante et sinueuse qui décharge sa colère cadencée sur Path II avec un synthé aux vrilles qui roulent en boucles saccadées, dont le maillage des viroles sculpte une séquence ondulante sous un ciel couvert de sonorités bariolées. Ce train de séquences entremêlées suit sa course sous de belles strates ondoyantes, terminant sa route dans une quiétude mielleuse où chœurs et pépiements forment un nectar de sérénité. Path III est plus percutant avec des accords qui virevoltent en cascade dont les spirales zigzagantes forment un étrange ballet sur un mouvement lourd. La musique embrasse une tangente plus aérée et nettement plus progressive, rappelant l'univers d'Heldon avec des percussions qui martèlent un beat très rock cosmique et son vocodeur aux effluves très East-West de Richard Pinhas. Un bon titre!

Path IV offre une très belle structure séquencée qui roule comme un train sous de superbes solos de synthé. Des solos qui ondoient et zigzaguent avec une très belle dextérité, qui rappelle le synchronisme séquence et synthé de Klaus Schulze. En constante progression, le rythme plonge dans de scintillantes douceurs mellotronnées avant de reprendre une ascension rythmique identique à l'intro de Path III, afin de replonger dans des nappes pleureuses d'un dense et noir mellotron. Un merveilleux morceau qui éveillera une foule de souvenirs dans les oreilles des mélomanes des années 70. Path V ouvre avec une belle nappe de mellotron qui étend son manteau jusqu'aux 3 premières minutes. Par la suite, un rythme ondulant serpente une structure emplie de brume. Une brume qui se dissipe, laissant entrevoir une anarchie rythmique qui gondole sous des flûtes d'un mellotron hybride. Un titre où le rythme peine à percer la densité du mellotron à la brume épaisse et à la flûte ensorcelante avant de conclure dans les pénombres d'un train déraillant sous les effluves brumeuses de Tangerine Dream. Avec son rythme mécanique et son vocodeur archi mélodieux, un peu à la Kraftwerk, Robotic Missions détonne de cet univers enchanteur qui encercle RAILROAD PATHS. Mais encore là, Konrad Kucz tergiverse entre la simple mélodie et les complexités rythmiques qui pullulent sur ce brillant. Un album tout simplement génial du synthésiste Polonais dont le seul défaut est d'avoir passé inaperçu

Sylvain Lupari (16/10/10) *****

Disponible au Generator pl

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