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  • Writer's pictureSylvain Lupari

LARS LEONHARD: Spaceflight (2020) (FR)

Un album de rythmes cosmiques dans une faune sonore où le métal goûte le miel et où les sons liquéfiés sont des organes vitaux

1 Spaceflight 6:09

2 Dragon Spacecraft 7:26

3 Gamma Ray Burst 6:22

4 Space Phenomena 6:40

5 Quasar 6:24

6 Unknown Matter 6:22

7 Blazar 5:48

8 Lenticular Galaxy 6:02

9 Chthonian Planet 6:16

10 Magnetar 6:32

11 Blitzar 5:24

(CD/DDL 69:27) (V.F.)

(Dub Ambient Cosmic Music)

Synphaera est devenu la confiserie de la MÉ de ce côté-ci de la planète. Depuis sa création en 2015, le label américain s'est vite taillé une réputation enviable tout en créant un univers électronique qui s'adapte à tous les genres. Chaque œuvre est soigneusement mixée et masterisée, ainsi que présentée dans des pochettes aux diapasons de la musique. La liste d'artistes grossie aussi et le label attire de nouveaux et de gros noms régulièrement. Je pense entre autres à Martin Stürtzer et K. Markov. Le célèbre Lars Leonhard, un pionnier du Dub Space Music, est le dernier grand nom attiré par Synphaera. SPACEFLIGHT est un 21ième album pour l'orgueil de Hilden, Düsseldorf. Un album de rythmes cosmiques dans une faune sonore où le métal goûte le miel et où les sons liquéfiés sont des organes vitaux.

Une ligne de basse ondoyant lascivement, des cerceaux en eau qui se désagrègent et se reforment pour devenir des bulles, ainsi que des effets percussifs, performés par des pic-bois ayant fumés un drôle de gazon, sont les éléments qui tissent l'ouverture de la pièce-titre. La ligne de basse est la première à s'échapper pour prolonger l'extension de son down-tempo lunaire alors que le liquide solidifié devient une horde d'arpèges qui voltigent comme des papillons d'eau. Chacun ayant un son et une direction harmonique alors qu'une ligne de riffs percussifs soutient une deuxième partie plus mélodieuse au niveau des claviers et des effets de synthé. Décrire les couleurs du Dub Space Music est comme faire des dessins psychédéliques ayant tous le même fil conducteur; soit des ambiances lunaires sur des rythmes mous. Dragon Spacecraft propose une ouverture assez lugubre. Une onde synthétisée se soulève pour flotter paisiblement dans un étroit corridor de wooshh et de waashh, alors que des premiers accords scintillent dans leur positionnement stationnaire. À travers différents effets psybient, Dragon Spacecraft déploie une insoupçonnable vitesse de croisière pour un titre ayant débuté dans l'incertitude. Des souffles prismatiques accompagnent cette éclosion, de même que de bons effets percussifs, comme ces castagnettes de métal se faisant des ruades dans un soir où le verglas a piégé la nature. De douces nappes sont à l'origine de Gamma Ray Burst qui nous propose une structure ambiante, malgré une approche mélodieuse cimentée dans un séquenceur et des percussions en mode Dub Ambient. Sculpté sur 3 étapes, l'ouverture de Space Phenomena offre un panorama cosmique sculptée dans des tons qui vont et viennent avec un léger effet accélérant qui prend une plus grande dimension lorsqu’un mélodie ondule dans des oreilles finement liées à cette autre excursion musicale dans le pays des tons ambiants de Lars Leonhard. Arrive tout juste après un séquenceur qui sculpte des séquences à la Tangerine Dream dans White Eagle, libérant l'emprise de glace cosmique qui retenait ses élans. Quasar dispose d'une toile rythmique soutenue avec des basses pulsations et un double beat de percussions sobres. L'approche mélodieuse y tisse un ver-d'oreille dans une faune sonore sculptée par ces accords qui viennent pour y mourir et des souffles de synthé tissés dans les Lunes de Tangerine Dream.

Unknown Matter propose un genre d'industriel ambiant avec une lignée d'ondes de synthé ondulant comme des brises de Vénus. L'ossature rythmique est assez similaire à ce que le musicien Allemand offre, soit un mélange de percussions et de pulsations qui font des toum-toum. Des effets percussifs agrémentent ce noyau alors que des arpèges y viennent toujours pour disparaitre. Blazar ressemble à une douce berceuse lunaire avec une mélodie circulaire sur un rythme roulant péniblement sur lui-même. Bien que j'aie bien aimé Space Phenomena, Lenticular Galaxy est le titre qui m'a accroché les oreilles à SPACEFLIGHT. Le rythme est soutenu avec le noyau de percussions et de basses pulsations et des effets percussifs papillonnant ici et là. Dans ses phases ambiantes, il devient circulaire comme ces escalades de Berlin School ambiant. Le rôle mélodique de ces percussions y est aussi fascinant que très créatif. Et tout cela se passe dans les corridors cosmiques de l'album. Bref, toutes les raisons sont bonnes pour apprécier ce titre à la première écoute. On retrouve plus d'une ligne de rythme dans Chthonian Planet qui est tout simplement exquis! Les arpèges festoient comme ces bribes de rythmes dans un canevas sans véritable but, sauf faire plaisir aux oreilles qui apprécient cette ligne de basse un peu Groovy ramper sur une surface en totale déconstruction et qui aime se reconstruire dans des influences contemporaines qui vont même à du rock progressif. Excellent! Comme Magnetar qui fait très style Robert Schroeder dans son style New Dance Music, notamment avec les effets de caquètements dans une structure Dub Ambient plus que très efficace. Blitzar termine SPACEFLIGHT avec une structure qui se soutient avec une dense nappe de synthé qui s'accrochera plus solidement à une structure plus dans le genre down-tempo morphique. Une douce finale pour un album dont le meilleur passe par la fin.

Enfin … à part quelques morceaux, j'ai eu un peu de mal à traverser ce nouvel album de Lars Leonhard. J'aimais beaucoup plus sa musique à l'époque de Ultimae Records où il proposait un ou deux morceaux par an, dans une compilation ou dans un E.P. Mais c'est un fan de Berlin School, ou encore de MÉ progressiste, qui vous en parle. Au final, je pense que les éléments extérieurs aux structures rythmiques, qui sonnent si près les uns des autres, sont les principaux atouts de ce genre Dub-Ambient. À ce niveau, ce SPACEFLIGHT est un album qui prend plus d'expression en dehors d'une paire d'écouteurs. La faune sonore y est si riche et son timbre est si cristallin que l'expérience est meilleure avec de bonnes enceintes. Et compte tenu de l'incroyable mastering de 24 bits de Don Tyler, alias Ascendant, Transponder et Remote Vision, je considère que la musique et ses ambiances incroyablement fascinantes valent l'achat du ddl.

Sylvain Lupari (16/12/20) ***¾**

Disponible au Synphaera Bandcamp

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