“De la belle EDM qui passe avec harmonie et sans contraintes”
1 Myopium 5:47
2 Honeychrome 6:04
3 Crystal Brain 8:06
4 Silent Lake 6:45
5 Starseed 7:28
6 Implanetary 6:10
7 Morphing 5:45
8 Summerender 7:19
(CD-R/DDL 53:27)
(EDM, Chillout)
Ceux qui s'ennuient de la musique électronique (MÉ) du genre de Tangerine Dream, dans sa phase plus contemporaine, auraient intérêt à suivre le parcourt de Lightform. Ce projet de Tim Darbyshire colle album après album, de la bonne MÉ bien structurée, genre intro, refrain, couplet et finale. Un défi digne de mention, surtout lorsqu'on pense qu'il est seul à la composition. Sauf que BUENO est plutôt différent. Privilégiant plus une musique de danse électronique (EDM) que son usuel rock électronique, le musicien canadien propose un album axé sur le chillout avec une touche de synth-pop dans ces airs harmonieux. Offert autant en CD-R qu'en téléchargement, ce nouvel album offre 8 titres, tous aussi séduisant l'un comme l'autre, qui défilent avec harmonie et sans les contraintes d'une musique plus progressive. Nous sommes loin de Circadian Rhythms, paru en tout début d'année. Mais c'est simple, mélodieux et accrocheur!
Ce nouvel album débute sous le signe d'un chillout avec Myopium. C'est sur de la neige cosmique et des arrangements en staccato que le titre invite un arpège à sautiller dans un axe mélodieux. Très tôt, les percussions électroniques raffermissent la structure en un rock électronique léger que d'autres accords, courant nerveusement sur le clavier, redirigent vers un genre de chillout qui se nappe d'une savoureuse nappe de basse. Après une introduction tout de miel, Honeychrome offre une belle structure mélodieuse qui est campée sur un rythme métronomique plus entraînant que passif. En fait, le débit est truqué par le mouvement du séquenceur qui veut injecter une profondeur harmonique périodiquement en faisant défiler des lignes aussi vives que les filets d'un ruisseau recouvert de miroirs. Crystal Brain profite aussi d'une lumineuse ouverture avec des prismes sonores brillant sur une chute d'accords en cascade. Le rythme ne tergiverse pas vraiment sur sa direction en prenant la forme d'une bonne musique de danse électronique (EDM) que la basse rend suggestif. On y entend des riffs de voix appartenant jadis au répertoire de Tangerine Dream. Au final, Tim Darbyshire propose un bon soft techno avec des effets de réverbérations du séquenceur sur une structure ayant ses affinités avec du bon Moonbooter. Les reflets de séquencées miroitées ont aussi la faveur de Silent Lake qui est un autre chillout très musical, et peut-être un peu plus ambiant, avec de belles pointes d'harmonies sur une structure de rythme bidirectionnel. C'est l'hiver dans BUENO puisque les chutes de neiges apparaissent assez souvent avec ces lignes miroitantes tombant en slalomant des cieux. Et c'est le principal décor du très beau Starseed est un croisement entre un rythme ondulant fluidement et une autre ligne de rythme plus saccadée. Le duel a lieu sous une bonne brume et une discrète nappe de voix célestes. Après ce titre, qui m'a donnée le goût d'entendre du Software, Implanetary est le joyau de ce nouvel album de Lightform en nous vissant un excellent New Berlin School aux limites de la EDM. Il propose un vif mouvement du séquenceur annexé aux sobres percussions d'un Techno anémique et exploite un rythme en constant mouvement, avec de séduisants effets percussifs, qui renouvelle ses sources mélodieuses. Nous changeons de registre avec Morphing qui propose un genre de hip-hop sautillant en fanfaronnant sur une autoroute cosmique. C'est comme courir au ralenti dans nos rêves où nous tentons d'échapper à la mort avec de bons effets élastiques dans le rythme. Summerender termine ce nouveau chapitre dans la carrière de Lightform avec un chillout embrasé dans une vision cosmique. Comme j'écrivais plus haut; beau, simple et accrocheur.
Sylvain Lupari (25/11/21) *****
Disponible au Lightform Bandcamp