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  • Writer's pictureSylvain Lupari

LOGIC GATE: From the Silence (2003) (FR)

C'est une très belle surprise fortement recommandable pour ceux qui s'ennuient des vieux jours de la MÉ analogue

1 Code Red 15:15

2 From the Silence 15:23

3 Biomorph 15:10

(DDL/CD-R 45:48) (V.F.)

(Vintage Berlin School)

La vie électronique et ses innombrables paysages musicaux recèlent toujours de ces petites merveilles cachées dans les méandres de l'oubli. Logic Gate est l'une de ces perles. Entité musicale fondée par Steve Grace, Logic Gate réalisait un premier album en 2003; FROM THE SILENCE. Album fortement recommandé par le célèbre webzine de MÉ Electroambient Space, FROM THE SILENCE est un superbe album aux parfums de MÉ vintage qui est construit sur les nuages ensorceleurs et les flûtes enchanteresses d'un Mellotron superbement musical ainsi que sur des lourds mouvements de séquenceurs dont les pesants rythmes circulaires piaffent de leurs approches ténébreuses. Tous auront reconnu les empreintes musicales de Tangerine Dream de leurs années psychédélicosmiques.

Des sabots de brumes claquent dans de lourds vents d'éther. Finissant par mouler une ascension alanguie sous un pesant nuage soporifique, ces coups de sabots, qui me rappellent avec délice l'Univers de Thierry Fervant, échangent une mesure qui s'évanouie pour permuter avec une lourde ligne de basse pulsatoire et à ses ions sautant paresseusement dans les caresses d'un Mellotron hyper brumeux. Et c'est ainsi que Code Red nous invite à un voyage dans le temps de Tangerine Dream, période Baumann-Franke-Froese. Une délicate ligne harmonique épouse la marche incertaine d'un rythme lourd et de ses accords qui sautillent du bout de leurs notes sur un étang gelé par des gaz iodés. Les lignes de rythmes et d'harmonies s'ajoutent et se compressent pour former une symphonie morphique où de vielles tonalités analogues, ainsi que des voix absentes, étendent leurs voiles fantomatiques sur une 1ière moitié qui se noie dans ses brouillards de Mellotron. La 2ième partie infiltre nos oreilles avec des notes d'un piano électrique qui dansent dans une délicate chorégraphie épitaphique. Fragiles, ces arpèges de verre entrelacent leurs harmonies dans les pulsations d'une ligne de basse séquencée et dans les souffles prismiques d'une autre ligne de séquences aux arpèges miroitants. Comme un architecte des structures minimalistes, Steve Grace superpose ses lignes d'harmonies avec une ribambelle de tonalités connexes pour les unir à une lourde ligne de séquences et de ses ions noirs qui sautent d'une démarche de diablotins dans une structure rythmique aussi lente que lourde dont les évidents charmes morphiques s'harmonisent avec les souffles d'un Mellotron aux nasillardes harmonies évanescentes. Une tendre et poétique flûte ouvre la pièce-titre qui entend ses souffles stridents être aussitôt aspergés par une brume irisée. De lourdes pulsations sautillent avec incertitude, moulant une approche rythmique ondulatoire qui s'embellit de cliquetis de cymbales et de d'accords flottants d'un piano électrique qui chante dans des vapeurs lunaires. On croirait être dans les sphères psychédéliques de Pink Floyd (Ummagumma) et de Tangerine Dream (Encore) avec ce rythme mi-flottant et lancinant qui accueille des frappes de percussions tambourinant une mesure encore plus hallucinogène. Un brouillard onirique tempère la tempête, plongeant From the Silence dans un bref passage ambiant où le Mellotron subdivise ses lignes de brumes et de vocales. Une autre ligne de séquences émerge, découpant l'horizon planant avec de vifs accords circulaires qui dessinent un bouillant up-tempo où s'agrippe continuellement les harmonies morphiques du Mellotron et des nappes de synthé à la Logos. Les premières minutes de Biomorph embrasse la quiétude lunaire émanant des brouillards harmoniques. Une belle flûte aux chants enchanteurs vient orner ce décor séraphique qu'une douce ligne de basse caresse de ses délicates pulsations, portant le premier songe de Biomorph sous les chutes de bruits blancs. Une note égarée dessine des cercles épars qui finissent par s'entrelacer pour forger un lourd rythme circulaire qui gobe au passage des notes carillonnées dont les tintements épousent les lents mouvements circulaires des bourrasques mellotronnées.

FROM THE SILENCE mérite d'être entendu haut et fort! C'est un superbe album d'une MÉ aussi musicale que poétique qui marche sur les traces du mythique trio Berlinois sans jamais tomber dans le panneau d'en être qu'un pâle reflet. Derrière son manteau de Logic Gate, Steve Grace réussit l'improbable pari de séduire avec un style que plusieurs ont épuisé à force de copier sans vouloir se donner la peine d'étreindre une quelconque originalité. Trop bon et hautement recommandable aux fans de TD ainsi que Jim Kirkwood et les premiers Arcane!

Sylvain Lupari (19/03/13) ****½*

Disponible au Logic Gate Bandcamp

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