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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Lambert Bon Courage (2023) (FR)

Entre complexité et accessibilité, voilà un très bel album qui plaira aux amateurs de TD

1 New Horizon 6:40

2 Dream Glide 7:40

3 Cave World 5:30

4 Fantasy Plays 5:08

5 Towards Truth 2:05

6 Runguar 2:30

7 Secret Call 5:27

8 Chain of Images 8:32

9 Deep Cloud 2:37

10 Fading Memories 8:02

11 Candle 1:52

12 Bon Courage 8:28

(CD/DDL 64:36)

(Melodic Berlin School)

Il faut quelques écoutes pour s'habituer à la structure changeante de New Horizon. Dès que c'est fait, nos oreilles entrent dans un univers de musique électronique (MÉ) qui respire drôlement celle des années Schmoelling (sommes-nous surpris?) avec un zest de Tangerine Dream des années Jive, Private Music et même de cette période de rock électronique flamboyante des années Seattle. Le tout débute avec une texture de guitare acoustique très pensive sur un lit d'ondes de synthé bourdonnantes. Quelques 20 secondes plus tard, c'est un rock électronique aussi enlevant qu'une horde de chevaux courant à vive allure sur une route étroite qui s'empare de nos oreilles. Le rythme épuise ses percussions électroniques dans un passage plus éthéré même pas 30 secondes plus tard où le synthé fait entendre de courts bouts de mélodies sur un timbre de clarinette. Ça fait très New Age. Et le rythme repart avec un galop soutenu pour repasser par ces mêmes étapes. Il tressaille comme une horde sauvage, parfois même comme ces cavaliers qui arrivent en renfort sur un champs de bataille, pour être entrecoupé par des bons airs de synthé et ces harmonies de clarinette. La première chose que je tente de remarquer en découvrant un album, est de faire un lien entre la musique et l'essence de son titre. Des fois ça se tient, des fois non! Les 12 titres, les quelques 65 minutes de BON COURAGE respirent à grandes bouffées le sens de son titre. Les ambiances, les rythmes et les mélodies ont tous un lien avec cette expression qui nous incite à continuer notre chemin…même si la vie peut-être difficile par moments. Admirablement bien composée, bien structurée la musique de ce dernier opus de Lambert suit la tangente de Drachenreise, déjà 8 ans, avec des structures plus ou moins longues qui s'inspirent toujours des univers de Johannes Schmoelling, il a coécrit Fading Memories sur cet album, avec ou sans Tangerine Dream, et du mythique trio berlinois de sa période Virgin à Miramar.

Dream Glide suit avec un délicat piano électrique qui étend des arpèges nostalgiques. Le synthé recouvre cette ouverture avec un chant qui accompagne cette mélancolie. Une ligne de rythme tambourinée et des percussions électroniques s'unissent afin de mieux cerner la danse des arpèges dans une structure qui évolue comme un carrousel tournoyant lentement dans des corridors astraux. Outre sa brume orchestrale, le synthé élabore des chants qui tranquillement s'éparpillent sur une structure qui se met à bondir avec plus de lourdeur, flirtant même avec une texture légèrement stroboscopique. Cave World est une fascinante mélodie obsessionnelle qui possède un cachet des soirées festives de l'époque baroque. Une ligne de séquences conçue avec un effet de résonnance d'une ventouse se met à sautiller en traçant d'oblongs zigzags. Le synthé dépose des courts solos harmonieux qui ont ce bouquet des romances françaises. Des arpèges séquencés s'invitent à cette titubante chorégraphie astrale. Le mouvement devient ainsi plus saccadé, un peu comme un long filament stroboscopique, et l'effet miroitant de ces arpèges modifie subtilement le timbre qui unifie résonnance et tonalité de clavecin, tandis qu'une ombre de basse vient y déposer une dimension plus chaleureuse. Fantasy Plays est une ballade électronique sise sur un mouvement de rythme qui trace d'oblongs zigzags harmoniques. Le timbre resplendit de la luminosité des arpèges séquencés. Le synthé y dépose des orchestrations qui soupirent sur ce rythme à moitié ambiant et à moitié entrainant pour des neurones allumées. Des harmonies de flûtes et des solos de synthé qui se twistent comme des lombrics sur du LSD nous font rêver, alors que la basse amène plus de chaleur à ce long mouvement qui collecte ici et là les richesses du synthé et une légère accentuation du séquenceur dans son dernier droit.

Towards Truth est court titre où on médite sur les airs errants d'une guitare acoustique. Runguar est un titre chanté sur une structure de rythme tout de même assez entrainante. Lambert orne ce rythme avec des arpèges scintillants comme mélodieux et autres effets de synthé, donnant plus de profondeur musicale à ce titre qui sonne comme un chant de motivation dans une excursion. Dans une structure qui rappelle la signature de Edgar Froese dans Stuntman et/ou Pinnacles, Secret Call nous ramène à une structure électronique plus alambiquée. Le synthé et le clavier unissent différentes textures d'harmonies tout en complétant cette spirale de rythme sise par des battements sourds. Le séquenceur réoriente la tangente pour un rythme plus accentué à mesure que Secret Call dévoile ses secrets musicaux. C'est le genre de musique qu'on raffole de plus en plus à chaque fois qu'on le réécoute! Chain of Images est aussi un très gros titre dont la bourdonnante ouverture n'est pas sans rappeler Silver Scale. Sauf qu'ici, le rythme se met à cahoter sur deux axes du séquenceur. Il sautille vivement dans ces arrangements très Dreamiennes. Ce morceau est un bijou pour ceux qui affectionnent les dimensions du séquenceur avec la technique du cliquet parmi des accords cadencés qui sautillent en séries comme en alternance dans une structure de rythme trop vive pour y danser. La basse synthétisée ajoute de la profondeur et de la chaleur musicale alors que les arpèges séquencés brulent différentes tonalités sous les caresses philarmoniques du synthé. Des cordes de violoncelle et des effets de gaz industriels sont d'autres éléments qui ornent cette structure de rythme où les séquences s'agitent comme si elles étaient possédées par la danse de Saint-Guy. Le dernier tiers du titre se développe en un bon rock électronique avec l'appui des percussions et d'un synthé aux armoiries de TD. Un très bon titre qui électrifie les tympans. Deep Cloud tempère les ambiances avec un titre atmosphérique. Un genre de ballade rêveuse aux dimensions très vaporeuses. Étrange que Fading Memories, composé avec Johannes Schmoelling, ait autant d'essences de Tyger de l'album du même nom! Mais la douce cadence respire l'univers de Hyperborea. Et l'album, comme la pièce-titre. Ça replace un peu l'univers de Schmoelling, sauf que la mélodie de Tyger, sans la voix de Jocelyn B. Smith, hante les 8 minutes de ce très beau titre. Cet album très musical et mélodieux de Lambert se conclut avec la pièce-titre et son rythme ascensionnel propulsé par un mouvement de galop du séquenceur. La structure est divisée par deux structures de rythmes, une qui est moins entraînante et légèrement saccadée. Elles est aussi plus mélodique avec de bons solos harmoniques du synthé, de ses arrangements, ses effets sonores et ses filets de voix spectrales. Pour le reste, c'est un titre entrainant basé sur une symbiose entre les harmonies du synthé et de la structure de rythme.

Vogant entre complexité et accessibilité, passant d'une structure docile et rêveuse à d'autres plus complexes, BON COURAGE est un très bel album de MÉ avec des structures plutôt hétéroclites qui se rejoignent par la vision très mélodique de Lambert. C'est un Lambert tel que nous le connaissons qui est au diapason de ces dernières collaborations avec Bertrand Loreau et Johannes Schmoelling, dans les albums Let the Light Surround You et 21. Vous êtes un fan de TD? De Schmoelling? De ce Berlin School qui rayonnait de ces textures plus métalliques des années Exit à Le Parc? Et même au-delà de ces années? La musique de Lambert, pas juste BON COURAGE, vous est destinée.

Sylvain Lupari (11/10/23) *****

Disponible au Spheric Music et au Lambert Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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