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  • Writer's pictureSylvain Lupari

MAX CORBACHO: Nocturnes II (2018) (FR)

“Les ambiances organiques, cosmiques et de sérénité astrale coulent assez bien dans ce Nocturnes II, qui est un bon ode ambiant, tout comme les bons de Steve Roach”

1 Celistia 23:13 2 Nocturnal Bloom 3:38 3 Starlight Grac 8:43 4 Heart of the Night 3:33 5 Indigo Sphinxes in Dark Canyon 3:10 6 Timelapse 7:20 7 Moon Apparition 20:20 Silentsun | mc005

(CD/DDL/Spotify 70:02) (Dark ambient music)

NOCTURNES II est mon 2ième rendez-vous avec le sculpteur de musique ambiante Espagnol. Et si Source of Present a eu besoin de quelques écoutes avant de me convaincre, c'est tout le contraire avec ce 2ième opus de Max Corbacho sur les noirceurs nocturnes. Dès les premières envolées des nappes noires et anesthésiantes de Celistia on perçoit avec justesse les lents déplacements des ombres nocturnes. Tout d'abord un petit mot sur la pochette et ses photos, prises par Corbacho à Aragone, qui sont à couper le souffle. Offert tant en format téléchargeable qu'en CD, ce dernier album est une petite trouvaille qui accote sans problèmes les grandes œuvres atmosphériques de Steve Roach.

Et c'est très palpable avec Celistia. Du haut de ses 23 minutes, le titre se déroule par de lentes caresses ambiosphériques qui coulent comme des vagues sur une plage interstellaire. Nos oreilles perçoivent des murmures nocturnes qui se fondent dans un tunnel sans fin alimenté par des wooshh et des boucles bourdonnantes. Des aurores boréales soniques se forment dans ce panorama alors que la tranquillité chasse peu à peu ces drones qui se fondent maintenant dans un concerto pour criquets oisifs. Des bruits d'une faune mixe se mélangent aux structures électroniques afin de faire transiter la longue carcasse sonore de Celistia vers un paysage sonore plus organique. Et toujours ces nappes qui recouvrent notre état amorphe avec cette fascinante vision d'aurores boréales dont les couleurs animent l'effervescence d'une faune diurne. Le jour semble se lever sur la finale et une autre nuit s'installe avec Nocturnal Bloom qui se détache des sombres paysages de Celistia. Le titre est trop court pour élaborer sur son approche linéaire plus pellucide. Chaque titre se fond un à l'autre dans une immense mosaïque de mystères nocturnes. Starlight Grac nous tombe dessus avec une violence inouïe au niveau de sa teinture sonique. Des lignes aiguës époumonent leurs sortilèges crépusculaires dans les formes aléatoires d'un lit de brises creuses suspendu entre deux avenues. Heart of the Night donne ainsi une direction vaporeuse à ces brises devenues anémiques mais dont l'intensité renaît dans les textures organiques de Indigo Sphinxes in Dark Canyon. Les ambiances, et l'imagination aidant, sculptent une véritable descente qui se poursuit sur Timelapse. Récupéré par Moon Apparition, cette descente devient un véritable raz-de-marée sonore dans la 3ième partie de NOCTURNES II. S'abreuvant un peu des éléments et des textures organiques de Celistia, Moon Apparition déploie ses 20 minutes avec un degré de violence plus élevé. On perçoit des gouttelettes s'éparpiller dans de lentes et immenses vagues sonores d'où s'extirpe un langage organique. La force des vagues siffle avec une férocité retenue par le plafond sonore très bas de NOCTURNES II. Un drame se joue dans ce panorama qui n'est pas fait pour dormir mais plutôt pour contempler l'impact des sons, comme celles des vagues érodant les rivages, d'une palette de tons dont les couleurs griffonnent, et déchirent même, sur une toile sans fond. Intense et passif avec des éléments autant cosmiques qu'ectoplasmiques, Moon Apparition berce notre ahurissement entre turbulence et sérénité jusqu'à la toute fin d'un album d'ambiances qui peut nous faire relaxer, comme réagir. Ça été mon cas!

Sylvain Lupari (03/08/18) ***½**

Disponible au Max Corbacho Bandcamp

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