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  • Writer's pictureSylvain Lupari

MEMORY GEIST: Benthos (2011) (FR)

Updated: Dec 26, 2020

Il y a d'excellent passages qui valent la peine de découvrir ce duo très créatif qui privilégie toujours une approche de style analogue modulaire

1 Metaphore 8:13

2 Mysticeti 5:31

3 Ocean Memory 10:39

4 Photophore 9:53

5 Carcharhinus 10:51

6 Bathosphere 12:14

(DDL 57:36) (V.F.)

(Dark Ambient, Gothic EM)

Voici le deuxième opus d'un duo aussi hétéroclite que ténébreux; Memory Geist. Album produit sur une période de 4 ans, où Steve Law et Bakis Sirros ont sculpté leurs visions musicales sur des textures sonores, BENTHOS se démarque de son prédécesseur Funeral Cavern, en explorant diverses facettes d'une musique aux possibilités infinies. De l'ambiant lourd avec son goût métallique à une musique toujours autant sombre qui cette fois-ci est enjouée et animée, BENTHOS est un très beau voyage au cœur des synthés modulaires et analogues, là où l'imagination prend ses formes et où les bruits se transforment en musique. Et là où la musique peut devenir aussi une source d'harmonies.

Metaphore ouvre avec une structure rythmique ambivalente qui tangue entre des rythmes incertains, poussés par de surprenantes percussions et des pulsations chamarrées qui battent dans les étranges et sinistres ambiances de Memory Geist. De délicates pulsations feutrées résonnent sur une fine onde linéaire qui étend sa sonorité jusqu'à un nid de pouls aux envies de battre variées et aux sonorités métalliques. De sourds battements résonnent comme des cognements sur une porte, entremêlant des pulsations fragmentées à des percussions à la recherche d'élans et des accords de clavier qui traînent comme des accords de guitare. Le rythme est en attente! il se balance sur ses accords et se déploie avec une forte incertitude sur une structure glauque qui est pressée de percussions arythmiques et de pulsations irisées, forgeant une rythmique ambiguë où le rythme va à la rencontre d'effets sonores bigarrés et des phases d'ambiances entrecoupés par de douces bribes mélodieuses. Mysticeti est de loin le titre le plus accessible et accrocheur offert par le duo Law & Sirros. C'est une très belle mélodie qui prend sa source à partir d'une ligne de synthé ondoyant sous des souffles spectraux, de nerveuses percussions au débit inattendu et des nappes d'un synthé orchestral. Des nappes saccadées qui violonent parmi des fins tintements de verres et d'un savoureux solo de synthé aux airs sinueux. Rêveur et romanesque, Mysticeti est une étonnante mélodie forgée dans un univers musical encore inconnu de Memory Geist, mais dont l'empreinte sonore y est indéniablement indélébile. Notamment avec ses réverbérations sourdes et torsadées qui enveloppent l'innocence d'une comptine joué aux portes des enfers. Ocean Memory nous transporte dans les douces quiétudes d'un univers océanographie où les arpèges scintillent et dansent telles des méduses dans un fond marin tapissé de sombres ondes musicales aux lentes oscillations oniriques et de réverbérations torsadées. C'est un long titre ambiant et enveloppant où les bruits environnants nous subjuguent tant la profondeur et la précision sculpturale dépeint le sens et les environnements de son titre.

De sombres pulsations ondulatoires issues d'un curieux univers de musique industrielle animent l'intro de Photophore. Des percussions aux frappes vives se joignent à ce rythme sec et fragmenté, attendant l'arrivée des frappes de batteries qui martèlent un tempo échevelé de style down-tempo. Photophore ploie sur cette cadence aux éléments subdivisés, mais soutenus, qui évoluent sur une structure électronique où le down-tempo fusionne avec un lent hip-hop nourri d'une bonne ligne de basse, de lamentations d'âmes errantes et d'un duel chimérique de batteurs qui martèlent des frappes furieuses dans un univers musical empreint de pulsations et toujours tapissé d'éléments sonores surréalistes. Carcharhinus éteint le rythme et met BENTHOS en phase atmosphérique avec des bruits de transmissions intergalactiques dont les grésillements flottent autour de sombre réverbérations et de sourdes pulsations. Le titre offre une lente intro aux sonorités d'un monde amphibien qui se colle à une structure qui se développe en une approche rythmique croissante nourrie par de fines percussions et de pulsations glauques qui battent dans un univers psychédélico-ambiant où sinuosités et longilignes filaments synthétisés noircissent un univers musical vivant dans du statisme et de statique. Bathosphere termine cet album avec un long mouvement ambiant dont les réminiscences avec Chronos de Michael Stearns nous emplissent les oreilles, mais avec une approche plus sombre où les couches de synthé cosmiques marinent avec de sombres chœurs qui tente de fuir les entrailles de leurs antres. C'est un très bon titre ambiant qui allie obscurité et clarté dans un monde limitrophe aux anges des ténèbres.

Ça serait mentir que de dire que la musique de Memory Geist est facile d'approche. Steve Law et Bakis Sirros sont passés maîtres dans l'art de construire une musique abstraite où les fines parcelles harmonieuses se terrent dans de lourdes atmosphères noires et corrosives. Par contre BENTHOS démontre une nouvelle facette du duo en offrant plus de places aux rythmes et mélodies sans pour autant laisser de côté l'approche abstraite et sépulcrale. Il y a d'excellent passages sur cet album qui valent la peine de découvrir ce duo très créatif qui privilégie toujours une approche de style analogue modulaire, donnant ainsi une chaleur et une profondeur à une musique complexe et sombre. Une musique qui charmera les amateurs de Redshift, ['ramp] et Ian Boddy pour sûr.

Sylvain Lupari (20/06/11) *****

Disponible chez DiN DDL Bandcamp

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