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  • Writer's pictureSylvain Lupari

MERGENER Et Amici: Nox Mystica (2004) (FR)

Un album symphonique à très grande échelle avec des arrangements dominés par d'étonnantes couches d'émotions dans sa section de cordes

1 Soleae Umidi 3.15

2 Spectaculum 7.02

3 Fornix 3.27

4 Aquae Ductus 2.54

5 Porticus 7.14

6 Nox Mystica 4.54

7 Pyrricha 3.04

8 Cuniculus 2.27

9 Bestiarius 7.43

10 Aquarum Calentium Fontes 5.31

11 Te Deum 9.10

12 Video Addendum: Nox Occulta 6.57

(CD 56:50)

(Symphonic EM)

La beauté de la musique électronique, et des composantes qui aide l'art à développer les sonorités les plus extrêmes, est la possibilité de créer, de sculpter des œuvres complexes qui n'auraient sans doute jamais vu le jour à cause des frais financiers qu'elles engendrent. Évidemment, ça prend le talent. Savoir écrire, jouer de la musique et avoir une imagination débordante pour être capable de transposer ses idées, ses visions sur musique sans paroles. Peter Mergener est un artiste très talentueux doublé d'un incroyable sens de la composition et d'une immense connaissance des équipements électroniques. Il y trempe dedans depuis le début des années 80. Les années Mergener/Weisser et les années Software suivies de sa période solo débuté en 91 avec l'album Passage In Time. NOX MYSTICA est son 11ième album solo. Présenté dans le cadre du Bread & Games de 2003, NOX MYSTICA est composé avec la chanteuse Alquimia et performé avec le guitariste Achim Elsen et Oral Shakir aux percussions. C'est une pièce de théâtre musicale d'un réalisme étonnant qui est aussi proposé en format DVD.

Soleae Umidi ouvre sur une intro théâtrale aux strates violonées sur un échantillonnage sonore d'époque. Rien n'est laissé au hasard, des coups d'épées aux crépitements du feu, NOX MYSTICA étincelle d'authenticité dès son ouverture qui se fond sur Spectaculum. L'orateur de l'arène s'adresse à la foule en Latin et Spectaculum secoue les colonnes du temple avec son ouverture pompeuse, ses grosses caisses et ses clairons qui nous transportent à l'ère Romaine sur un rythme lent et lascif structuré de superbes strates d'un synthé orchestral. Les synthés sont d'une richesse sonore renversante. Fort bien structuré, chaque commande à son rôle dans cette somptuosité musical dense. De mouvements flûtés aux strates orchestrales à l'équivalence d'une section complète de violonistes, Peter Mergener livre un opus complexe dans les détails, mais harmonieux et mélodieux dans les résultats. Fornix et Aquae Ductus sont des couloirs atmosphériques aux effets sonores caverneux, structurant une ambiance détaillée, comme si nous y étions, sur la discrète et douce voix de Alquimia. Des accords de guitare s'entrelacent à des nappes de synthé qui épousent les mêmes modulations, alors que l'écho de fines percussions perce l'atonie du moment, alimentant un rythme fluide et mélodieux. Un beau titre aux arômes tribales d'une Grèce antique, relevé par le flair incontestable de Peter Mergener à la réalisation. Plus rêveuse, avec une guitare qui coule comme une harpe, Nox Mystica est une douce mélodie avec une flûte enchantée et des arrangements orchestraux qui valsent et imposent un rythme romanesque.

Pyrricha et Cuniculus sont des titres aux ambiances tribales d'une jungle inexploitée qui ouvrent les portes d'une arène sanguinaire avec les pratiques souterraines des gladiateurs parmi les rugissements de lions affamés. Avec une intro aussi sous le signe des lions, les souffles austères de Bestiarius jettent une ambiance inquiétante dans l'arène. Des tambours insufflent une marche progressive sur des nappes à la symphonie de l'Olympe aux modulations harmonieuses et aux effets sonores de percussions frappées sur enclume. Une flûte bédouine perce le silence de Aquarum Calentium Fontes et se berce avec la merveilleuse voix d'Alquimia formant une belle mélodie céleste. Te Deum termine ce théâtre musical sur une mélodie progressive dont les notes sillonnent un mini tourbillon séquentiel guidée par un excellent solo de guitare de Achim Elsen et la voix d'Alquimia. Un titre très près du répertoire mélodieux-cosmique de Peter Mergener.

NOX MYSTICA est un très grand album de MÉ symphonique à grand déploiement avec des synthés aux arrangements orchestraux dominés par des couches de synthé étonnantes d'émotions dans sa section à cordes. J'ai rarement entendu un synthé à la fois si structuré et si mélodieux dans des titres aussi courts. Intense et symphonique, ce NOX MYSTICA est aussi une histoire agréablement racontée sur des arrangements stupéfiants. Et là je ne parle pas seulement des violons ou des sections à cordes. Je fais allusion aux effets sonores, à ces petites percussions éparses qui gravitent ici et là, aux percussions manuelles et tribales, aux clairons, aux processions somptueuses, aux flûtes mellotronnées et aux sublimes agencements avec la voix céleste d'Alquimia. Bref, un travail colossal ou rien n'est laissé au hasard. Et, pour les fans de Mergener qui se sentent un peu perdus dans cet univers structuré, Te Deum est un superbe où il ne peut ne peut renier son passé, ni ses racines. Mais après 1 à 2 écoutes, vous retrouverez les arches et les modulations mélodieuses et ses coups de génie de son synthé magique qui a juste dévié de son cours pour nous présenter une merveilleuse pièce de théâtre musicale.

Sylvain Lupari (27/01/07) ***½**

Disponible chez BCS Music

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