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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Michael Brückner & Alien Nature The Dark Path (2017) (FR)

The Dark Path est à la croisée des chemins de la créativité avec un très solide opus de MÉ où les époques se fondent dans un scénario musical qui allie l'essence des grands noms

1 Mandala 16:49 2 Endemonic Howls 7:49 3 Auf Sibernen Pfaden 27:36 4 Blissful 12:15 5 Ionic Master 15:12 Neu Harmony: NHR 046

(CD(r) 79:41) (Berlin School & World Music)

Une collaboration entre une figure montante et une autre plus dominante de la MÉ de style Berlin School a de quoi alimenter les passions. Composé entre 2013 et 2015, THE DARK PATH met en scène la musique de Michael Brückner et Alien Nature (Wolfgang Barkowski) dans un album qui respire ces parfums de Klaus Schulze et Tangerine Dream dans un univers de nébulosité poussé par de très bons mouvements de rythmes séquencés qui m'ont séduit avec un grand S!

Mandala ouvre comme à la belle époque avec de lents voiles aux tonalités de vieil orgue qui planent comme de longilignes oiseaux sonores à la recherche de nos tympans. Des bruits électroniques et de fines modulations, ainsi qu'une autre vague ombragée porteuse de voix éteintes, donnent vie à ce long prélude d'ambiances qui flotte maintenant avec ce doux parfum de dérive cosmique à la Klaus Schulze. Les premiers battements s'éveillent à la 5ième minute, étalant une base de rythme soporifique qui reste prisonnier de ces somptueuses nappes méphistophéliques. Curieusement, ces battements semblent éveiller les voix fanées qui ajoutent maintenant une touche d'ésotérisme. Une ligne de basse séquences palpite en arrière-plan. S'ajustant avec les précieuses modulations qui donnent tant de charmes à Mandala, elle tournoie avec des bruits industriels avant de foncer comme un cyborg à travers une muraille métallurgique. Des percussions claquantes imposent une structure de rythme plus contemporaine, alors que les effets de synthé restent dans ces effets ossuaires qui charmaient autant que créaient une sensation de frayeur lorsque j'écoutais cette musique la tête et l'imagination ornées de fumée bleue. Ces effets se transforment en chants arabiques et le rythme devient plus entraînant, poussant Mandala loin de ses terres d'ambiances mais au-delà de celles de Endemonic Howls dont le pattern de danse morphique est alimenté par de bons effets de percussions et une ligne de basses séquences suggestives. Ce titre est plus dans le genre psybient avec une approche toujours ténébreuse qui est inspirée par des larmes de synthé et des effets de ruisseau sonique en suspension et dont les gouttelettes fuient dans un passage horizontal. Si le rythme reste en veilleuse, et s'endort finalement vers la finale, il reste très intéressant à entendre à cause d'une approche tribale ambiante qui me rappelle du bon Steve Roach.

THE DARK PATH est construit en une mosaïque d'effets d’ambiances et de rythmes de près de 80 minutes où chaque titre lie ses éléments d'ambiances. Les souffles qui ouvrent Auf Sibernen Pfaden instaurent un climat de mystère et nous plonge dans les années d'or de Tangerine Dream; périodes Phaedra à Stratosfear, surtout avec le rythme galopant qui émerge des nappes de brume après la 4ième minute. S'ensuit un revival de la période des années analogues avec cette structure de rythme qui gonfle parmi de nombreux effets de brume, de vapeur et d'autres effets à la fois cosmiques et lucifériens, notamment des bruits de tonnerres et d'ectoplasmes qui s'extirpent des nappes d'ambiances glauques. Ignorant les filtres des effets, un synthé allume sa section harmonie afin de souffler de superbes solos qui allument la portion rythmique plus sauvage de Auf Sibernen Pfaden. C'est du superbe Berlin School que nous avons ici les amis. Cette odyssée des rêves poursuit sa route de charmes jusqu'à ce que les ambiances sibyllines ne s'emparent du rythme, le rendant aussi étouffé qu'à ses premiers battements. Une chorale de voix chthoniennes dessine alors le paysage de Auf Sibernen Pfaden qui, en 27 minutes, nous a fait voyager vers les sommets de la Berlin School des années 70. Un splendide titre qui vaut à lui seul le prix du CD manufacturé et produit par le label Anglais New Harmony. Comment parler de Blissful sans parler de son introduction et de ses multiples reflets de séquences qui scintillent comme dans ces concerts de Tangerine Dream en 1986 et ces éléments d’ambiances de Jean-Michel Jarre dans Les Chants Magnétique? Quoique plus sombre, le paysage sonore envahit immédiatement nos oreilles avec cette structure de séquences stagnantes qui sert d'appui à d'autres magnifiques solos de synthé. Blissful verse ses derniers charmes dans Ionic Master et sa structure de rythme tribale plus contemporaine. Un titre étonnant et vivant, avec de bons effets de mélodies soufflées dans des flûtes païennes, qui détache un bel aspect de vélocité dans ses ambiances et dans le rythme, tout de même assez stationnaire, et qui nous rappelle un Klaus Schulze plus près des années 90-00.

Avec des noms tel que Michael Brückner et Wolfgang Barkowski, les attentes ne peuvent qu'être hautes. Et le duo répond à merveilles avec un solide album qui se déguste dès les premiers souffles de Mandala jusqu'à la finale de Ionic Master. THE DARK PATH est au carrefour de la créativité avec une MÉ très solide où les époques se fondent dans un scénario musical qui allie l'essence des grands noms de l'art, de Klaus Schulze à Jarre en passant par Tangerine Dream et Steve Roach, dans une approche où le passé sert de carburateur à la World EM.

Sylvain Lupari (17/07/2017) ****½*

Disponible chez Synth Music Direct

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