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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Michael Brückner Eleventh Sun – Revisited (2022) (FR)

Cette titanesque édition propose rien de moins que le meilleur des 2 univers d'une œuvre qui se découvre avec émerveillement”

Revisited Version 68:59

1 Caspiquan Part 1 (Liz In Mink) – ReVisited 9:04

2 Purjah – ReVisited 11:10

3 Chalamé – ReVisited 11:23

4 Caspiquan Part 2 (Liz At The Sea) – ReVisited 11:14

5 Khatroo Industry – ReVisited 14:00

6 Agens – ReVisited 12:05

Original Version 77:11

7 Caspiquan Part 1 (Liz In Mink) 12:21

8 Purjah 11:11

9 Chalamé 11:14

10 Caspiquan Part 2 (Liz At The Sea) 11:11

11 Khatroo Industry 13:15

12 Agens 17:57

Extra Bonus Track 64:11

13 Caspiquan Part 2 (Liz At The Sea) - 2012 Wild Mix 11:11

14. Kathroo Industry - ReVisited - Alternative Version 13:59

15 Purjah - ReVisited - Alternative Version 11:16

16 Caspiquan Part 2 (Liz At The Sea) - ReVisited - Alternative Version 11:17

17 Agens - ReVisited - Video Trailer Version 5:15

18 Purjah - 2012 Autobahn Mix 11:11

(2CD(r)/DDL 250:20)

(Progressive & Experimental Ambient Music)

ELEVENTH SUN – Revisited suit la même ligne de pensée que la version remixée de 100 Million Miles Under the Stars – ReVisited. Aussi réalisé par la maison de production de musique électronique (MÉ) SynGate en 2012, cet album de Michael Brückner inaugurait le toute nouvelle division du label Allemand; Luna. Une division qui avait, et qui a toujours, pour but de promouvoir une MÉ plus atmosphérique, plus ténébreuse et parfois plus expérimentale. Exactement comme cet album de MB que je n'ai toujours pas entendu. À l'époque je n'étais juste pas du tout attiré par le genre. Cette édition 10ième anniversaire est aussi présenté en format 2 CD(r) HQ, comprenant les 2 versions, et une édition 1 CD(r) HQ qui contient la version retravaillée, repensée par les musiciens invités. Sauf qu'ici, ELEVENTH SUN – Revisited est une œuvre de type mammouth avec plus de 3:30hres de musique, donc 64 minutes juste en titres extra bonus qui sont uniquement disponible en format digitale, lors de l'achat de une ou l'autre version de cet autre album 10ième anniversaire du musicien Allemand. Cette fois-ci, j'ai pris le temps de déguster chaque minute de cet impressionnant album où les 2 versions balancent les forces de l'un, par rapport aux faiblesses de l'autre.

Un éclat sonore étend son ombre en ouverture de Caspiquan Part 1 (Liz In Mink), irradiant une multitude d'ondes et de spectres qui s'entrelacent et fusionnent dans le sombre horizon de cette nouvelle version retravaillé avec ZenSugar. Purement atmosphérique, ce titre met en relief ces drones qui vibrionnent dans un panorama où les ondes irisées ondoient, comme pour valser sans compagnon. Des accords perdus sont avalés par ces drones bourdonnants, attisant une écoute qui se ravit d'entendre une forme de procession ambiante construite sur des accords qui croassent dans un langage organique. D'autres nappes s'additionnent toujours, coordonnant une quiétude troublée par ces woosshh insistants dont les couleurs ignées ajoutent une intensité passive à un panorama riche de ses couleurs tonales. Texture onirique à faire pâlir la spirale cathédralesque de Chronos, album de Michael Stearns, Purjah change littéralement de peau ici. En fait, la version retravaillée avec Robert Rich est la pierre angulaire de ce ELEVENTH SUN – Revisited. Ici, point de marche spiralée qui obsède tant les sens, mais une énergique structure qui n'a rien de comparable avec la version originale. Les vents bourdonnants de son introduction vibrionnent sur une plus grande distance, à peine 30 secondes en plus, avant de se transformer en une structure de rythme qui oscille comme un cheval sauvage effectue ses ruades afin de garder sa liberté. Des ondes translucides, ayant un petit côté mécanique, planent sur ce rythme qui solidifie sa structure avec une bonne ligne de basse et de fascinants accords percussifs qui ont cette apparence cabotine, comme l'élément central du rythme. Des lames de synthé découpent les ambiances avec des rotations légèrement stridentes, donnant une profondeur apocalyptique à ce titre intense qui se termine dans un dramatique bouillon atmosphérique. Mathias Grassow prête ses visions à Chalamé – ReVisited, un titre qui est au diapason de son style avec des ambiances turbulentes propulsées par de fortes bourrasques de vents qui font voleter une poignée de chauve-souris. D'autres vents sifflent et nous fouettent les oreilles au-dessus de ces ondes de drones résonnant qui flottent comme des déchets radioactifs. Les percussions qui commencent à tonner 30 secondes après la 2ième minute amènent une dimension dramatique à ce titre qui au final est nettement plus intense et rythmique, passif certes, que la version originale. Caspiquan Part 2 (Liz At The Sea) – ReVisited est très diffèrent de sa version originale. Revisitée avec l'artiste sino-américain Forrest Fang, son lit atmosphérique est plus chaleureux, moins bourdonnant. Tant que son ouverture est séraphique avec des ondes de synthé qui coulent comme une chute sans énergie. La texture est colorée de teintes opalines qui s'illuminent encore plus lorsque l'artiste invité met son empreinte tribale avec un concert de carillons qui résonne comme un chant ecclésiastique chinois. Les tintements créent un genre de procession lumineuse qui nous amène vers une seconde partie plus ambiante avec des ondes qui bourdonnent légèrement. Elles ondulent paresseusement jusqu'à ce que des tintements de cloches tibétaines ajoutent une vision plus méditative et spirituelle à Caspiquan Part 2 (Liz At The Sea) – ReVisited. La version alternative est construite sur des bourrasques de vents plus bourdonnant, diminuant l'impact lyrique de la ritournelle carillonnée.

La texture vrombissante de la guitare de Markus Reuter donne un cachet industriel-organique à Khatroo Industry – ReVisited. L'essence de la version originale reste intacte avec cette sombre structure qui rampe et louvoie comme une ombre menaçante. La ligne de basse dicte ce rythme hypnotique qui monte et descend sans séquenceur, ni percussions. Cette structure ondule avec une lente démarche sournoise. Les tintements cadencés de la version originale sont disparus pour faire place à des mugissements métalliques et à des écorchures de cordes de guitare criantes. Des effets de voix emmurées et une couleur plus moirée d'une ombre de synthé projettent une aura sibylline à cette lente structure qui évolue comme une descente dans le corridors des enfers. L'intensité atteint son paroxysme dans une intense finale où nos oreilles tentent de discerner les influences de Reuter sur ce titre qui est très bon, parfois épeurant et poignant, en passant. Sa version alternative, toujours faite avec Markus Reuter, est purement atmosphérique-industrielle. Agens – ReVisited est retravaillé selon les visions Jan Peter Schwalm, un musicien-compositeur de musique plus du genre ambiante qui a déjà collaboré avec Markus Reuter et Brian Eno, entre autres. L'ouverture du titre est composée de clairons d'un paquebot qui fend violemment les eaux. Si la version originale proposait de belles structures de rythmes calfeutrées derrière une muraille de chants monastiques, cette nouvelle version est plus ambiante et ténébreuse avec de longs bourdonnements dont la colère fonce vers de grosses percussions résonnantes. Les chorales maintiennent leur place dans les 2 titres. Sauf que cette version, écourtée de 5 minutes, met plus en relief ces drones sonores qui bourdonnent avec une intensité qui effleure une violence passive. Je préfère la version originale, qui est du grand Michael Brückner en passant. Un petit mot sur Purjah - 2012 Autobahn Mix? C'est mignon comme tout! Le rythme est construit sur une ligne d'arpèges qui sautille harmonieusement sur une ligne de basses pulsations caoutchouteuses qui sautille et clopine de façon systématique. Ces deux complices rythmiques bondissent en symbiose sur un rythme mécanique qui connait quelques délicieuses ratées, ici et là. Une très belle mélodie synthétisée, creuseuse de ver-d'oreille, vient hanter périodiquement nos oreilles alors que des nappes d'orgue rappellent effectivement les débuts de Kraftwerk. Impossible de ne pas tomber sous les charmes de ce titre tout simplement délicieux!

Différent de 100 Million Miles Under the Stars, peu importe les 2 versions, mais pas moins inintéressant, ELEVENTH SUN – Revisited est une œuvre qui démontre le caractère très progressif de Michael Brückner en ce qui concerne ses visions de la musique atmosphérique. La musique est aussi percutante que méditative avec de belles séquences de rythmes et des passages d'expérimentations des éléments percussifs comme organiques. Cette titanesque édition propose rien de moins que le meilleur des 2 univers d'une œuvre qui se découvre avec émerveillement.

Sylvain Lupari (30/10/22) ****½*

Disponible au SynGate Bandcamp

(NB : Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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