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  • Writer's pictureSylvain Lupari

MTA LAB: In Luv (2017) (FR)

“Du gros séquenceur et des percussions! Beaucoup de solos et d'effets; In Luv est un joyau de la rétro et de la nouvelle Berlin School avec une bonne touche de Pyramid Peak”

1 In Luv 14:18 2 Timeless 14:39 3 Synergy 9:17 4 Analogus 9:40 5 SynthFctry 7:08 6 Industrial Pulse 9:44 7 Sequenz Isolation 14:51 SynGate | CD-r MTA02

(CD-r/DDL 71:58) (Retro & New Berlin School)

Parallèlement à sa carrière en solo, Thomas Meier met en relief d'autres visions musicales au sein du trio MTA LAB qui comprend les musiciens Marcel Margis (Synthé, Séquenceur et Drumcomputer) et Andre Danker (Synthé et guitares) depuis 2016. Marchant un peu sur les cendres de Synthetica, surtout pour ces danses de Zombies sniffeurs d'éther, IN LUV exploite encore ces structures de rythmes évolutives où séquences et percussions s'affrontent ou se complètent dans un bassin d'effets percussifs encore plus séduisants. Disponible en format téléchargeable sur le site Bandcamp de SynGate, IN LUV affiche fièrement ses 80 minutes dans une belle mosaïque de rythmes et d'ambiances où chaque titre s'imbrique avec leurs différences. Et il y en a! J'ai découvert un très bel album où j'ai eu l’impression, et plus d'une fois, d'entendre du très bon Pyramid Peak.

In Luv démarre avec des ondes sinistres où effets de voix, effets vocaux et lignes ombrageuses forgent une introduction nébuleuse. Des fragments d'ondes se détachent afin de former des filaments soniques un brin plus mélodieux qui flottent dans ce décor électronique nimbé de murmures et de nappes de voix. Une séquence échappe à l'attention du séquenceur pour sautiller comme un dauphin qui perce l'horizon des eaux alors que commencent à affluer des ornements percussifs aussi séduisants que ces chants de flûtes astrales qui commencent à prendre des formes de plus en plus harmonieuse. Une ligne de basse ronfle dans ce décor, étendant des nappes réverbérantes qui donnent plus de profondeur à la lente évolution de In Luv. Même avec ses très bons effets percussifs, la structure de rythme reste aussi peu conventionnelle que les multiples capacités des équipements qu'utilisent le trio Allemand. Si un synthé charme avec des chants de flûtes aiguisés, un autre étend des lignes de basses réverbérations qui sculptent des solos dont les origines semblent naître des années vintage. Les percussions, les séquences oscillantes et une très bonne ligne de basse forge la base d'un rythme progressif qui est légèrement plus animé qu'ambiant. La finale fond dans les immenses cliquetis de Timeless, là où les nappes de synthé sont obligatoirement de cette période Backdance. Le rythme est plus animé avec une éternelle ascension du mouvement du séquenceur, sculptant même le mouvement d'un train en route vers les montagnes. C'est un bon titre qui sonne très Pyramid Peak (le superbe Industrial Pulse encore plus) avec de bons effets cosmiques, un rythme engageant et un séquenceur qui parsème la route d'ions sauteurs un peu incontrôlables. Un très morceau de musique qui décharge des derniers battements plus muets dans le tumulte introductif de Synergy, un titre chauffé par des multiples lignes de séquences qui s'arriment à des percussions robotisées. Ce rythme pétille entre nos oreilles avec une belle vivacité, laissant peu de place aux synthés qui restent en retrait, jetant ici et là des réverbérations d'ondes chantante et des effets électroniques très vintage. Sauf vers la finale où un synthé souffle une approche un peu plus dramatique, genre apocalyptique. À date, j'aime ce que j'entends. C'est une très belle fusion entre le rétro et le nouveau Berlin School.

Analogus met en lumière ce mouvement spasmodique du séquenceur qui fait osciller ses ions dans de beaux effets aériens et des solos siffleurs. Ce n'est pas la grosse affaire, mais ça passe très bien à cause des nuances dans la structure de rythme plutôt motorique. J'aime bien la richesse des nappes anesthésiantes aussi. Ajustez bien vos écouteurs car SynthFctry propose plusieurs petits trésors bruitaux et percussifs. Le rythme est attaché en spasmes saccadés qui défilent comme des coups tranchants sous les chants de synthé plutôt passifs. De très bons effets de percussions organiques malmènent cette structure alambiquée en 2ième partie, donnant ainsi le goût de réécouter SynthFctry aussitôt. Sauf que l'anarchie du mouvement de billes de cristal est avalée par un mouvement plus fluide du séquenceur, des basses percussions et un autre mouvement qui fait comme ces danses un peu délabrées des années 70-80. Entre SynthFctry et Timeless, Industrial Pulse nous visse à nos écouteurs avec un trop bon rock électronique où les cliquetis des percussions et le mouvement scintillant du séquenceur s'agrippe à l'effet élastique de la ligne de basse. Les solos sont immenses et intenses. Il donne du répit à un rythme qui respire avant de prendre cette forme de serpents fuyant un feu de forêt tel qu'imaginé par Chris Franke à la fin des années 70. Même le synthé respire parfois de ces parfums de Tangerine Dream avec de belles phases harmonieuses. C'est un très beau titre qui invite à une danse des doigts et à rouler du cou avec de très bons solos et des bribes d'harmonies dans un décor richement orné de multiples effets en tous genres. Et si on pensait avoir frapper le jackpot, Sequenz Isolation nous visse encore plus profondément dans l'univers de IN LUV avec une autre riche phase construite sur les ambiguïtés entre le séquenceur et le matraquage des percussions, j'entends du Jean-Michel Jarre ici, alors que les synthés, riche de solos harmoniques, sont visiblement intimidés par la robustesse et la créativité de Marcel Margis. Aussi bon mes amis que du très bon Pyramid Peak!

Sylvain Lupari (11/12/17) ****½*

Disponible au SynGate Bandcamp

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