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  • Writer's pictureSylvain Lupari

NORD: Origins (2022) (FR)

Un bel album qui a tous les atouts pour plaire à son public

1 Origins I 10:03

2 Origins II 6:13

3 Origins III 11:19

4 Origins IV 12:30

5 Origins V 7:02

(DDL 47:08)

(Progressive E-Rock)

Comme autre rendez-vous avec sa musique électronique (MÉ) progressive à saveur de métal symphonique, Nord offre un album toujours aussi séduisant mais dont il faut savoir apprécier une lente introduction atmosphérique, tant ORIGINS marine dans une lente cuisson atmosphérique. Ce nouvel album-téléchargement débute avec un vent bourdonnant éjecté par poussées hydrauliques. Atmosphérique, l'introduction gave nos oreilles avec un essaim d'effets sonores, empruntés aux univers tant électronique que psychédélique progressif des années vintage, qui flotte sur des ondes de synthé à la fois dramatiques et méditatives. Ceux qui appréciaient les phases d'ambiances psychotroniques de Neuronium vont apprécier un peu plus cette lente ouverture avec ces ondes qui s'enlacent dans un ballet stellaire et où nos oreilles, bien familières avec la MÉ de Sztakics István Attila, restent à l'affût d'une première projection rythmique. Des arpèges organiques bien dodus, sonnant comme des gargouillements, se lient avec la lourde réverbération de ces ondes pour épouser un mouvement de dandinement statique tout juste après la 3ième minute. Il faut attendre une autre minute avant d'entendre une esquisse de rythme zigzaguer dans ce dense brouillard de réverbérations et de bourdonnements apocalyptique. Ce rythme séducteur pour neurones assoupies dans ce décor de fin du monde restera prisonnier du fragile équilibre entre les sauts pour équilibriste des ions séquencés dans un long titre conçu pour faire travailler notre imagination quant aux sens cinématographiques du mot ORIGINS. Origins II suit cette tangente avec un départ lent cousu dans le mystère du mot origine. Une délicieuse mélodie construite sur la limpidité des arpèges se met à vaciller autour de la 2ième minute. Soudée à ce décor lunaire, à ces arrangements cosmiques orchestraux et à sa vision diabolique à la John Carpenter, un thème mélodieux exploité aussi sur Pictures from a Distorted Mirror, elle vient et repart à 3 occasions toujours en ayant un peu plus de consistance.

C'est à partir de Origins III que ce nouvel opus de Nord prend son décollage. Ses deux premières minutes nous plongent dans une atmosphère assez intense avec des croisements et des empilages d'ondes de synthé aux bises annonciatrices de catastrophes, un peu comme le Blade Runner de Vangelis. Le séquenceur tisse une ligne de rythme qui serpente entre ces lamentations d'un bleu acier, jetant les bases d'un rythme flottant qui mutera pour du gros rock progressif tatoué par de lourds riffs après la 4ième minute. Entre ces premiers riffs, les strates de synthé valsent avec poésie dans une phase ambiante pigmentée de subtiles basse-pulsations et des cliquetis de cymbales qui nous rappelle où nos oreilles iront. Et c'est 30 secondes après la 5ième minute que percussions, issues du logiciel Logic Pro X, et riffs de guitare matraquent ces ondes orchestrales dans un furieux rock électronique progressif bien dosé par de bons éléments de percussions. Si Origins III nécessitait un lent décollage, Origins IV ne perd pas de temps à fusionner une approche électronique à du progressif avec une superbe structure sautillante très entraînante. Le mellotron tisse de beaux chants flûtés sur une ligne de basse-pulsations et des séquences spasmodiques qui voltigent sur une ouverture somme toute assez séraphique. Le synthé acuité sonne comme du bon Edgar Froese sur cette structure en constante évolution qui favorise un mouvement de rythme zigzagant sous une avalanche de solos de guitare, issus du Roland JD-800, et de synthé dans une seconde partie qui décape les oreilles. La musique augmente puissance et rythme à chaque tour de piste, amenant le titre vers une explosive finale de rock électronique progressif avec de bons solos de synthé et des accords tombant lourdement, amenant un bon niveau d'intensité avant que le titre ne meure dans une finale atmosphérique. Origins V nous amène à une vision plus électronique avec ce mouvement de rythme timide qui pose délicatement une séquence pour la retirer aussitôt, créant ces rythmes fragiles sautillant dans une très belle brume cosmique orchestrale. Nous rappelant ainsi toute la dimension et les vastes possibilités de la MÉ à son meilleur.

Nord étant Nord, on ne peut être déçu de ORIGINS. Sans rien ajouter, ni inventer à son style le musicien-compositeur Roumain tisse les lignes d'un bel album qui possède tous les atouts pour plaire à son public.

Sylvain Lupari (27/04/22) ***¼**

Disponible au Nord Bandcamp

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