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  • Writer's pictureSylvain Lupari

OLIVIER BRIAND: Transparences (2011)

"À date, ce que j'entends d'Olivier Briand est très percutant"

1 Transparences (5:11) 2 Prophetic Steps (8:03) 3 Gladiators (8:29) 4 Dans le Temple du Graal (7:09) 5 KS Revival (18:39) 6 Fonik 707 (3:51) 7 Mortal Nightmare (10:32) 8 Cold Emotions (4:20) 9 Après L'Orage (7:21) PWM Music (CD/DDL73:35)

(Progressive French School)

Je l’ai déjà écrit; la MÉ française recèle de petits bijoux cachés et Olivier Briand est l’un d’eux. Ceux qui ont aimé sa prestation lors du concert de Nantes en Août 2010 et qui fût à l’origine du DVD SpaceFish Live Inexxa seront ravi de retrouver les structures électroniques complexes et progressives du synthésiste Nantais. Tiré d’enregistrements non utilisés lors de son concert à Carquefou en 1996, Transparences est un mélange des genres et influences qui tenaillent Olivier Briand. On peut y entendre de belles réminiscences de Klaus Schulze (surtout), de Jean Michel Jarre (au niveau des rythmes) et de Tangerine Dream (au niveau mélodique). Bref, un beau maillage des styles qui s’enchevêtrent dans une vision parfois claustrophobique mais souvent mélodique. Un bel album de restes oubliés mais inoubliables!

La pièce titre s’amorce avec les accords d’une guitare électro acoustique dont l’âme ‘‘bluesée’’ erre sous les étoiles. Jean Jerez pince ses cordes avec douleur et les fait résonner parmi de sinueuses lignes réverbérantes qui en mordent la fragilité des émotions alors que tranquillement Transparences dévie vers un rythme plus nerveux. Un rythme à la croisée d’un free blues cosmique où des accords d’une guitare indisciplinée combattent des arpèges d’un synthé nerveux que des percussions supportent avec un bon tempo soutenu. L’intro de Prophetic Steps glisse dans les fougueux rythmes électroniques à la Jarre où percussions métalliques résonnantes et arpèges d’une froideur irisée s’entrechoquent sur une belle rythmique truffée de serpentins cristallins, de vocalises robotisées et d’envolées séquentiels aussi dynamiques que mélodieux. C’est très bon. On dirait une fusion de Kraftwerk et Jean Michel Jarre. Bien que son intro soit tout mielleux avec son souffle fluté qui flotte au dessus d’une brume angélique et qui se faufile parmi des jets de gaz industriels, Gladiators verse dans un furieux rock électronique où la guitare électrique de Pascal Férré mord et recrache des solos incisifs qui jettent leurs fiels sur des séquences spasmodiques et houleuses. Une tempête infernale inonde nos oreilles avec un tintamarre d’acier avant que le calme ne replanisse la surface musicale avec un superbe approche mélodieuse aux réminiscences de Tangerine Dream, période Legend et Underwater Sunlight. C’est un autre très bon morceau qui allie aisément complexité et mélodie. Dans le Temple du Graal est tout simplement hallucinant! Des strates philharmoniques entrecroisées en ouvrent l’intro, tel un ballet pharaonique. De sombres vocales se greffent à cette envoûtante danse des sables qui est aspirée par une multitude de trous aspirateurs qui siphonnent les enveloppes valsant sous de superbes roulements de tambours. Tel le monde claustrophobique et encéphalographique de Klaus Schulze, les voix se multiplient et s’entremêlent aux strates de violons synthétisés dans un étrange ballet cérébral qui n’a de démesure que les limites d’une imagination fantaisiste. C’est un incroyable morceau qui crache toute sa frayeur et sa profondeur à haut volume. KS Revival est une superbe immersion dans les années numériques de Klaus Schulze et de sa période des glockenspiels déchaînes. Les solos sont juteux. Ils recouvrent avec une intensité refoulée les mouvements saccadés des riffs et nappes d’un synthé sec et incisif, alors que les percussions roulent en boucles sous une structure dont l’évolution nous amène aux portes d’un cosmos bouleversé par une finale indisciplinée. Une finale qui se repente dans la courte quiétude d’un mouvement astral égaré. Fonik 707 est une courte ballade électronique où de scintillants arpèges sautillent sur un lit d’ondulantes strates spectrales. La ligne de basse est superbement musicale tout comme la finale qui est emporté d’un mouvement brusque et tempétueux, témoin des divergences conceptuelles et mélodieuses qui animent la créativité d’Olivier Briand. Très sombre et ambigu, Mortal Nightmare caresse effectivement les portes d’une nuit insomniaque où le cauchemar vogue sur de noires ondes de synthé qui se chevauchent parmi des souffles irisés et carillonnés ainsi que des chuchotements de paranoïa. Cold Emotions offre une rythmique dure et froide avec des oscillations qui croassent, empruntant les univers bigarrés de Klaus Schulze et les rythmes Caribéens de Jarre. Le synthésiste de Nantes tisse un univers musical riche en tonalités en greffant des vocalises irréelles, des riffs nerveux et des vrilles échoïques sur un rythme en permutation et ses pulsations aussi lourdes qu’hypnotiques. Des gouttes de pluie et des coups de tonnerres se dispersent sous les souffles minimalistes d’une flûte aux couleurs de l’arc-en-ciel chantant sous les accords furtifs d’un clavier romantique. La musique de Après L'Orage supporte poétiquement sa prose musicale avec une délicate approche de ballerines où les arpèges scintillent et flottent parmi une brume iridescente, des enveloppes de violoncelles fantaisistes et cette suave flûte d’un centaure des dunes cosmiques. À date, ce que j’ai entendu d’Olivier Briand est très percutant. Son style musical imprégné de mouvements brusques et de rythmes aléatoires où les mélodies caressent des corridors imprégnés d’une envoûtante paranoïa lui confère une place unique et très particulière, et ce tant dans l’univers de la MÉ (je le situe au même niveau que Remy) que dans le firmament de la MÉ de l’école française. Avec ses rythmes soutenus et tortueux, ses ambiances alambiquées et ses mélodies aussi métalliques que poétiques TRANSPARENCES vogue sur une odyssée musicale complexe mais assez accessible. C’est un très bel album qui va plaire aux fans de Klaus Schulze, Jean Michel Jarre (c’est tout de même assez curieux d’entendre ses deux styles se côtoyer), Tangerine Dream et Remy. C’est un album qui vaut amplement la dépense et Olivier Briand est définitivement un nom à découvrir dans l’univers de la MÉ. ! Sylvain Lupari (28/01/12) ***½**

Available at PWM Distrib

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