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  • Writer's pictureSylvain Lupari

OPERA'S SPACE: Artefakt (2018) (FR)

“Artefakt n'appartient à aucune catégorie mais c’est une vraie aventure qui a fini par enchanter mes oreilles ... mais à petites doses”

1 Nanoschnaken 5:31 2 Phasenaggregat 7:26 3 Schwerdaten 7:16 4 ExpreSsservice 4:43 5 Raumfahrerlounge 6:02 6 Chronofant 9:20 7 Adrenalinmaschine 4:40 8 Erstkontakt 6:32 9 Erdkontakt 8:35 SynGate-Luna | CD-r pf17

(CD-r/DDL 67:52) (Neo-Psychedelic-Avantgarde-Space-Rock)

Je suis l'un de ceux, et ils sont nombreux, à avoir embarqué dans l'incroyable univers de Aus-Flug il y a 2 ans. Le groupe de Peter Schaefer remet ça avec ARTEFAKT, un deuxième album encore plus audacieux signé par un genre de Neo-Psychedelic-Avantgarde-Space-Rock. Tout ça! Eh oui… et j'ajouterais même abstrait, comme dans totalement déjanté. Les sons revêtent différentes formes et couleurs dans un album assez difficile à apprivoiser, tant chaque titre impose ses mutations continues. Les synthés sont bien encadrés par la batterie et la guitare électronique, comme dans Aus-Flug. Plus audacieux et plus créatifs, ils diversifient leurs harmonies et leurs solos dans une mosaïque de styles que très peu d'oreilles peuvent apprécier dans un même cadre de créativité, tant les écarts sont immenses. Disponible chez SynGate-Luna, ARTEFAKT n'appartient à aucune catégorie mais est tout une aventure où les sons, rythmes et ambiances sont des pépites sonores qui finissent par enchanter mes oreilles…mais à petites doses.

Nanoschnaken nous mets en appétit avec une brève introduction très sci-fi avant de nous tirer entre du Jazz et du Hip-Hop, la structure sautille constamment, avec des effets sonores très Kraftwerk, genre Autobahn. Les synthés sont mélodieux avec des harmonies et des solos bien détaillés alors que la guitare coud des riffs qui vont de pair avec un Dr. Where efficace et incisif à la batterie électronique. Les 5 minutes déploient aussi une belle collection d'effets sonores qui sied très bien aux nombreuses personnalités tonales de Mdme. Curry et Pete Farn aux synthés. Dans une identité volée à la pièce d'ouverture, Phasenaggregat fond entre du Jazz progressif, avec un synthé aux solos harmoniques trempé dans des arômes de saxophone, et un genre de down-tempo qui hoquète sur un fond de danse et arrêts. La machine Opera's Space étend sa panoplie d'effets sonores, ornant ainsi une structure, et toutes les autres en passant, qui étire bien ses 7 minutes avec de courtes phases d'ambiances. Jusqu'ici, l'impression d'être dans un Jam Session du quartet de MÉ sans frontières résiste à toute autres perceptions. Surtout que Schwerdaten s'amène avec ses implosions sourdes qui sautent avec une résonance dans les poses. Nous sommes en plein space rock très avant-gardiste ici et ça demande une bonne image mentale des 4 musiciens et de leurs connections afin d'apprécier ce genre de space rock plutôt acide, genre Ozric Tentacles ou encore Art Zoyd sans orchestrations, ni instruments à cordes ou à vents. Tout est purement électronique dans ce quatuor cybernétique! Le rythme délaisse un peu de sa lourdeur en deuxième partie, courant sans pieds et avec fluidité sur une splendide et étonnante ligne de basse dans un corridor cosmique.

La musique de ExpreSsservice est à l'image de son titre avec une structure vive et délicieusement déjantée. On aime ce titre où l'empreinte de la Düsseldorf School fond dans une ambiance d'une douzaine de lapins courant en tous sens devant une meute de renards sous un ciel sonique orné de fractures de tons bizarroïdes. Raumfahrerlounge est le premier titre qui m'a accroché dès sa première écoute. Sa structure stroboscopique en ouverture me fait penser à du bon Death in Vegas. Pour un bref instant! Très tôt, le rythme et la musique empruntent un autre croissant qui propose une musicalité toujours accessible, même dans une présentation toujours en mouvement et où quelques-uns de ces mouvements dérapent vers des sphères de rock électronique psychédélique. Mais peu importe, il y a toujours un brin de musicalité, comme une courte phase orientale tout à fait charmante, qui récompense ma patience. Et c'est à la grandeur des 68 minutes de ARTEFAKT qui foisonne de grands moments derrière son image de musique sans nom ni frontière. Chronofant est un titre lent avec des fuzz-wha-wha et des accords de clavier qui hantent les résonances d'une autre bonne ligne de basse. Je suis dans les zones d'un slow tempo cosmique et psybient avec des bons effets de guitare et des nappes de synthé aux parfums plutôt chthonien. Le titre évolue vers une autre phase de rock cosmique psychédélique, préparant ainsi nos oreilles pour la floraison tonale de Adrenalinmaschine qui nous amène encore plus loin dans les terres de la musique abstraite. La différence entre Erstkontakt et Erdkontakt? Si le premier est purement ambiant avec des sons venus d'une autre dimension, mais pas les nappes de synthé, l'autre est un bon rock trempé dans un down-tempo envahit par un essaim d'effets sonores. Un titre qui conclut de façon agréable ce ARTEFAKT, un album encore plus audacieux, et par moments tout à fait inatteignable, de Opera's Space. Sylvain Lupari (19/12/18) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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