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  • Writer's pictureSylvain Lupari

P'FAUN: the golden peacock (2018) (FR)

“Ce the golden peacock est un autre album incontournable d'un trio qui est loin d'être une idée qui n'a brillé que le temps d'un concert”

1 so ham (a suite) 14:49 2 flying fish 7:01 3 king gong 9:15 4 house in the storm - part 2 10:58 5 number five (is still alive) 7:18 6 p'quences 14:39 7 blue pearls - part 1 7:23 8 blue pearls - part 2 7:05 Groove NL | GR-254

(CD 78:28) (Electronic prog rock, Berlin School)

Après un premier EP paru en début d'année qui laissait présager de bien belles choses de P'Faun, THE GOLDEN PEACOCK confirme que sp'roque était loin d'être une idée qui n'a brillé que le temps d'un concert. Pour ce 1ier album sur le label Groove, le descendant de P’Cock propose un brillant album où les couleurs de la MÉ se mélangent à du solide rock symphonique avec une surprenante musicalité. Lourd, incisif et tellement entraînant, cet album suit cette courbe de créativité que le duo Betzler & Brückner a initié en 2015 avec Two.

so ham (a suite) propose une introduction paradisiaque avec des cris de paons et des dialogues, assez humoristiques, d'explorateurs dans la jungle de P’Faun. Le violoncelle de Doris Hach tisse une ambiance morose qui lutte avec des effets de sitar et des gongs. Avec la densité des orchestrations et des nappes d'orgue, cette ouverture à THE GOLDEN PEACOCK se tiraille entre de lourdes ambiances cinématographiques, les dessins psychédéliques des synthés et les percussions nerveuses de Tommy Betzler. La guitare de Sammy David prend les guides et force une invasion vers un rock progressif électronique lourd qui reste coincé sous les multiples effets et solos des synthés qui ornent cette approche de rock ambiant d'un léger voile psybient. Entre ses phases de rythmes et de non-rythmes, ses houleuses ambiances méditatives et son empreinte cinématographique symphonique, so ham (a suite) dérive dans un univers sibyllin où le côté ambiant-tranquille est aussi opaque qu'omniprésent. C'est avec flying fish que le départ vers l'univers de cet album s'amorce. Le rythme est lourd et vif. Érigée sur des séquences fluides, qui sont en mode Berlin School, et les puissantes frappes de Tommy Betzler, le rythme s'appuie aussi sur une solide basse qui rappelle le jeu de Chris Squire dans Yes. Voilà un gros rock électronique puissant avec un beau duel entre Michael Brückner, solide sur le séquenceur, au synthé et Sammy David qui nous lance de très bons solos de guitare. king gong suit avec son rythme lourd et sa guitare Bleusy à la King Crimson jouée par Gerd Weyhing. Tommy Betzler bat ses fûts avec puissance tout en les harmonisant avec des clochettes sur cette structure dont la masse rythmique vacille vers des phases toujours un peu plus méditatives. Nous ne sommes pas vraiment loin de Frank Zappa sur ce titre qui nous demande un peu de temps d'écoute afin de découvrir ses beautés. House in the Storm est le titre-phare, à tout le moins sa deuxième partie qui figurait sur une compilation du label Innovative Communication, de l'ancien groupe de Tommy Betzler; P’Cock. J'ai toujours eu un faible pour ce titre et c'est donc avec plaisir, et un peu de méfiance, que j'ai accueilli house in the storm - part 2 entre les murs de mon salon. Et la méfiance n'avait aucune raison d'être puisqu' effectivement c'est cette 2ième partie, d'une durée de 9 minutes, qui s'extirpe d'une introduction d'ambiances remplie des parfums Indiens de Mind Over Matter. Le rythme est vif et circulaire, agrémentée de cliquetis percussifs et de brume bleutée par ses reflets argentés. La guitare et les percussions s'occupent du reste qui n'est plus ni moins l'exact reflet de ce titre remis à neuf, dans sa version contemporaine plus entraînante et plus électronique. La guitare est tout simplement fumante ici.

Parlant guitare, c'est nul autre qu'Harrald Nies qui fait courir ses accords, riffs et solos sur le rythme vrombissant de number five (is still alive). La basse, jouée par Sammy David, palpite avec passion dans une introduction où les riffs et accords d'Harald jouent de finesse avec une bonne programmation rythmique de Michael Brückner dont le mode Berliner est joint par les percussions nerveuses de TB. On découvre un rock lourd et stationnaire avec de bons élans entraînants où la lourdeur reste orchestrée par un synthé bourré de parfums de psychose. Composé par Michael Brückner et René van der Wouden, p'quences est le titre le plus électronique de THE GOLDEN PEACOCK. Son rythme est vif et structuré par ces lignes de séquences dont les clignotements agiles s'alignent comme de longs filaments ondulants qui se côtoient et s'entrecroisent dans un très bon Berlin School. Les percussions donnent plus de relief à ce rythme dont les variances dans le mouvement des séquenceurs vont de phases plus ou moins ambiantes à d’autres plus extrêmes au niveau de la vivacité. Les synthés imaginent des décors cosmiques avec de bons effets et des solos autant agiles que ces chorégraphies aériennes des jets supersoniques. Immense et très intense! Les 14 minutes de blue pearls clôturent cet impressionnant ouvrage de Tommy Betzler, Michael Brückner et Sammy David avec 2 parties scindées dans un puissant rock progressif électronique aussi ingénieux que mélodieux. blue pearls- part one propose une introduction vaseuse, vaporeuse où les 3 musiciens accordent leurs instruments aussi bien que leurs idées. Des bancs de brume sibyllins avancent avec un soupçon de voix irréelles. Si on entend à peine les tintements au loin, cela en est tout autre pour la basse qui est plus vorace que la toute timide guitare. Mais cela change tout doucement lorsque la guitare tente un jeu de mélodie évasive à la Mark Knopfler. Les riffs se mettent ainsi à hoqueter, éveillant les percussions alors que les nappes anesthésiantes des synthés libèrent des effets de gargouillis gutturaux. Des parfums d'orchestrations tentent de camoufler les intentions de Sammy David, mais trop tard les percussions s'agitent nerveusement et plongent blue pearls- part one dans un rock électronique plus lourd que lent avec une autre magnifique présence de la basse du genre Chris Squire. Et c'est avec l'arrivée de blue pearls- part two que le trio embrasse une phase de rythme électronique galopant comme ces cavaleries dans un heavy rock progressif symphonique où synthé et guitare harmonisent leurs duels dans une superbe fusion de MÉ de style Berlin School et de rock progressif symphonique. Un autre incontournable de Groove qui vient de lancer 3 petites bombes soniques avec les derniers albums de Spyra, Can Atilla et ce THE GOLDEN PEACOCK.

Sylvain Lupari (17/11/18) *****

Disponible au Groove nl

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