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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Parallel Worlds & Dave Bessell Phosphenes (2021) (FR)

Updated: Sep 20, 2022

Phosphènes attire encore l'auditeur vers ces ambiances musicales d'horreur que les deux musiciens exploitent à merveille, ensemble ou en solo

1Transformation 5:20

2 Empire 6:27

3 Obscure Memories 11:32

4 Silent Observer 6:29

5 Darkest Colour 5:37

6 Mindgames 7:00

7 Dream Creator 8:12

8 Inner Beacon 5:22

(CD/DDL 56:13)

(Dark ambient cinematic music)

Un phosphène est un phénomène qui se traduit par la sensation de voir une lumière spontanée ou par l'apparition de taches dans les yeux. En musique ça peut se traduire par des rythmes soudains et une faune sonore qui équivaut à ces taches qui nous font voir différentes formes derrière des paupières closes. Troisième album du duo Dave Bessell & Parallel Worlds, PHOSPHENES tire toujours l'auditeur vers ces ambiances de musique d'horreur que les deux musiciens exploitent à merveille ensemble ou en solo.

Des pouls résonnants d'une ligne de basse entraîne un clavier à sculpter une douce mélodie horrifique sous des ululements de strates de synthé déguisés en loups. Et très tôt, le rythme de Transformation s'entête et vise une forme linéaire dans lequel il fonce tout droit. Pouf, nos oreilles entendent en noir et blanc! Théâtrale, le rythme augmente autant sa cadence que sa force en faisant fi de cette barrière d'effets sonores, de cliquetis et de trucs grand-guignolesques pour atteindre un passage qui s'éteint momentanément pour nous ramener à la case départ. Cette fois-ci, le décor garde sa vision théâtrale d'horreur qui s'accentue avec l'effet staccato de ses arrangements. L'intensité est tout autant compacte dans ce second tour qui nous amènes nulle part, sauf à une drôle de finale. Ce petit côté Électronica lié aux effets de percussions claquantes, cet air diablotin et ces ambiances nous sont familiers pour les avoir entendus dans Dystopia. Mais où est le lien? J'ai beau avoir épluché les 56 minutes de PHOSPHENES que toujours ce lien entre ses ambiances puisées dans son puits des horreurs me semble invisible. Et pourtant! Ces duperies pour les yeux peuvent devenir des pôles artistiques très intéressants pour des artistes créatifs qui voient le Mal partout. Empire fait son lit à côté de Transformation. Il s'accroche au même paysage et développe un rythme aussi entraînant que mélodieux. Un rythme diabolique qui creuse son ver-d'oreille dans une ambiances de vieilles sornettes et de sorcières sur balais électronique. Cette mélodie rythmique crache un venin de vomi qui coule sur un jeu serré des percussions. Son milieu est un rendez-vous glauque entre nos oreilles et cette mélodie devenue dévêtue qui tente de nous charmer avec son sourire sarcastique édenté. Un moment ambiant rempli de cette ambiance à faire peur et qui s'arrime à ce second élan de Empire qui se sauve avec un rythme trop énergique pour sa mélodie. Et ça ne sera pas le seul truc qui cloche dans ce grand album! Obscure Memories étale tout l'incroyable décor luciférien qui cerne chaque mouvement, rythmique ou pas, de PHOSPHENES. C'est un titre hybride, partageant ses 11 minutes entre des atmosphères Méphistophéliennes et des rythmes trappés dans des pièges d'ambiances lucifériennes. La guitare meugle comme une bête immondement blessée alors que les percussions martèlent une vision rythmique brouillonne avec des frappes qui ont besoin de cette écho pour devenir mémorables.

Silent Observer est un titre sans débats rythmiques. Le genre atmosphérique avec des percussions tambourinées délicatement, comme pour ajouter au suspense du récit. La faune organique inspire aussi cette émotion avec ses effets de stridulation rythmique. Pour le reste, c'est un genre de procession avec des moines vêtus de blanc et tournant en rond dans une nuit occulte. Le clavier possède notre esprit avec une mélodie rappelant vaguement les mythes et légendes de Michael Myers qui a toujours été un observateur silencieux. Flirtant entre l'ambiguïté des rythmes propulsés par saccades et ces ambiances dansant sur le rasoir d'un miroir, Darkest Colour est ce genre de titre qui pourraient vendre les couleurs de PHOSPHENES sans aucun remords. Ces ambiances de Darkest Colour respirent de cette aura énigmatique de Silent Observer. Son rythme est par contre mieux défini avec des percussions doucement battues et d'autres plus dramatiques alors que le titre envahit les territoires de l'Électronica. Les percussions ajoutent une nouvelle tinte avec des tsitts et des effets de bousculades dans le débit. Le côté harmonieux est défini par un synthé dont les chants restent aussi harmonieux qu'énigmatiques avec un filet de voix bavant dans les secondes sombres. Il y a une superbe intensité qui secoue le titre, donnant encore plus de folie démone à ce titre remplie de pépiements caoutchouteux, d'ombres sibyllines et qui se termine par des éléments statiques d'un vieux transistor communiquant avec l'au-delà. Mindgames copie le modèle mais avec une fascinante mélodie prismatique qui irradie sur le trésor des percussions et effets organiques percussifs. Mais pas autant que cette guitare Crimsonienne qui revient raviver des souvenirs de paranoïa collective.

Des souffles très acides ouvrent Dream Creator, un titre aux parfums de Mark Shreeve et de l'album Dystopia. Si le rythme est comme ces rythmes sans vie, il bat vivement par intermittences dans un somptueux décor pour film d'horreur. À faire frémir, les ambiances sont nourries par cette flore organique et percussive, toujours très créatrice, qui enserre une mélodie démonique soufflée par un clavier/synthé en mode berceuse pour nuit de terreur. Je vous le dit, écouter cet album par un soir où tout est éteint est une porte vers une petite frayeur intérieure. En plein jour et en pleine lumière, on craque aussi pour les mélodies enfantines écrites dans les territoires de Lucifer et pour ces effets sonores qui n'arrêtent jamais de faire pétiller la faune musicale de PHOSPHENES et qui se termine dans les attraits juvéniles de Inner Beacon. Sans doute le titre le plus hypocrite de ce répertoire de 56 minutes qui ne sert qu'à embobiner les oreilles plus virginales avec une belle mélodie et ses arrangements poignants. Les effets sonores, la faune organique et ce rire gras camouflé dans le décor de sa finale sont une invitation pour rejoindre l'antre des illusions barbares de PHOSPHENES. Un grand album mes amis. Un album à la hauteur de ce que DiN peut produire et à la hauteur Dave Bessell & Parallel Worlds. Un duo qui se complète à merveille et qui doit manger souvent à la table du Malin!

Sylvain Lupari (11/01/21) *****

Disponible chez DiN

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