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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Paul Ellis Panoramas CD-II (2021) (FR)

Updated: Nov 29, 2022

“De longs segments se développant tranquillement dans de bons moments de tourmentes, rendant l'écoute obsessionnelle”

1 Silver Star Mountain in Winter Monochrome 32:02

2 Trillium Lake and the Blue Reflection 33:09

(CD/DDL 65:11)

(Soundscapes, Art for Ears, Ambient)

Paul Ellis débute PANORAMAS CD-II avec le tout premier titre à y avoir été composé pour le project. Un vent bourdonnant a préséance sur un vent azuré dès l'ouverture de Silver Star Mountain in Winter Monochrome. Ces murmures de drones prennent naissance dès qu'un accord gras tombe pour établir son cercle de réverbérations qui s'étend comme ceux d'un doigt plongeant dans une eau tranquille. Et selon la force des vents, l'amplitude peut-être vaste. Comme ici où les rayons réverbérants se contorsionnent pour onduler avec langueur jusqu'à ce que de discrètes orchestrations insufflent un peu de poésie à ces ambiances pour musique ambiante ténébreuse, le Dark Ambient. On arrive à la 6ième minute et les derniers soupirs des lignes bourdonnantes se terminent dans des sortilèges d'un violoncelle, instrument par excellence pour donner plus d'obscurité à nos réflexions. Un mellotron ausculte les cieux alors que les doigts réverbérants continuent de multiplier ces rayons et qu'un peu plus loin scintille un ruisselet suspendu. Silver Star Mountain in Winter Monochrome continu de se développer avec lenteur et atonie jusqu'à ce que le synthé fasse résonner une trompette quelque 35 secondes après la 11ième minute. L'obscurité cède le pas à une forme de luminosité et la vie éclate… de vie dans la Silver Star Mountain de la Colombie-Britannique du Canada. Les oiseaux se moquent des premières minutes en s'égosillant tout près de cette manufacture à créer des drones sonores qui reprennent leurs droits et leurs formes dès la 14ième minute passée. Un filament translucide enveloppe ce phénomène tonal, donnant deux teintes à cette masse sonore qui se déplace comme ces gros nuages noirs retenus par manque de vents. Un renouveau se crée après la 19ième minute, lorsque les drones cessent de ventiler et que le synthé ose des chants dryades. Des éléments de distorsions taraudent les profondeurs, donnant un aspect prismatique à ces chants qui trouvent refuge sur les nappes ambiantes du synthé. Il ne reste que 6 minutes pour que les éléments atmosphériques se déchaînent pour entraîner Silver Star Mountain in Winter Monochrome dans une finale où les spectres de bois gargouillent dans une tempête de wiisshh, alors que les nappes anesthésiantes tentent toujours de garder un semblant de contrôle dans les entrailles de cette montagne où même l'hiver ne tait ses secrets.

Un piano rêveur fait chanter ses notes sur une rosée forestière gorgée de murmures célestes en ouverture de Trillium Lake and the Blue Reflection. Sur ce sol chantant, le synthé étend sa rosée tonale avec des jets aux couleurs pastel qui s'étendent tels des stratus sur la lisière des bois. Le piano passe le relais au mellotron afin de poursuivre cette ode à la nature autour de la 11ième minute. Le titre se transforme de bout en bout! Des lézardes sur le mur des bois et des cognements contribuent à créer un tourbillon d'intensité sur une distance de 8 minutes. Des voix difformes, des ondes réverbérantes, des grondements sourds et des graffitis électronique sont autant d'éléments discordants qui virevoltent sous une ligne de rythme émiettant accord pour accord son sens premier. Ce segment, où Paul Ellis a même flirter avec les illusions du Cosmos, nous amène vers la 20ième minute, là où Trillium Lake and the Blue Reflection renoue avec la sérénité de son introduction. Pas de piano, mais des ondes de synthé qui revigorent une forêt resplendissante de sa sérénité habituelle. On peut y entendre des chants s'élevés avec ces ondes aux couleurs de la vie, de même que des pépiements discrets et des froissements de feuilles qui se bousculent pour habiller le sol. La musique est aussi présente avec des arpèges se retrouvant après l'abandon dans des sillons de synthé aux harmonies de plus en plus acuité, allant même jusqu'à fournir frissons et émotions dans cette dernière étape d'un long titre qui nous a fait passer par toute une gamme d'émotions.

De longs segments qui se développent tranquillement dans de bons moments de tourmentes et qui rendent l'écoute obsessionnelle tant le cornet d'abondance est plein de petites pépites sonores, PANORAMAS CD-II trimballe nos oreilles et nos émotions dans des structures qui reflètent son synopsis. Réalisé sur CD manufacturé en une édition limitée à 200 CD, il est dans le même moule que son prédécesseur, Panoramas CD-1 et s'apprivoise de la même façon.

Sylvain Lupari (01/11/21) *****

Disponible chez Groove nl

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