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  • Writer's pictureSylvain Lupari

PERU: The Return (2018) (FR)

“J'ai été agréablement surpris par la musique de The Return qui mixe la Berlin School à une MÉ mélodieusement intelligente”

1 A New Start 4:25 2 The Loop 4:36 3 Day 2 4:24 4 The Return 8:57 5 Mirror 4:59 6 The Art Gallery 4:57 7 The Swarm 4:45 8 Orage 5:18 9 Desert Rain 4:42 10 Meteor 5:18 Peru Synth-Music (CD 52:45) (Melodic Berlin School, Intelligent Synth-Pop)

C'est avec beaucoup de stupéfaction et surtout d'enchantement que j'ai découvert l'arsenal musical de Peru. Parce qu'on parle bien d'arsenal avec cette panoplie de rythmes qui se transforment à l'intérieur de chaque structure qui avoisine à peine une durée moyenne de 5 minutes, si on exclut la pièce-titre, et des genres qui foisonnent dans un univers sonore d'une netteté incisive. Peru! Pouvez-vous croire que je n'ai jamais entendu la musique de ce groupe, pourtant légendaire, des Pays-Bas. Même si son nom a circulé assez souvent dans les divers groupes de discussions à propos de la MÉ contemporaine. D'après certains critiques, ce duo composé des musiciens (Pe)ter Kommers et (Ru)ud van Es, d'où l’acronyme Peru offrait une MÉ plus centrée sur le synth-pop et le rock électronique des années Tangerine Dream post-Jive que du Berlin School comme tel. Le duo, devint trio et quatuor au fil des ans, accueillant le célèbre Rob Papen dans ses rangs. C'est d’ailleurs ce dernier et Ruud van Es qui redonnent vie à l'aventure Peru quelques 25 après la parution de The Prophecies en 1993. Et comment a été ce premier contact avec la musique de Peru? Difficile à expliquer car la musique est difficile à cerner. Mélodieuse avec des bons arrangements et des claviers en mode harmonies, la musique propose tout de même de grandes versatilités rythmiques à l'intérieur de chaque titre, à cet effet on perd un peu notre boussole dans la pièce-titre, et d'innombrables solos de synthé qui sifflent et chantent avec de délicieux filets d'acuité. Je situerais l'approche à du Tangerine Dream mélodieux au rock tranchant de Jerome Froese et à du Johannes Schmoelling plus audacieux avec des arrangements volés aux cordes de l'émotivité, la musique de THE RETURN possède plusieurs flèches séductrices. Chaque titre est très mélodieux et plutôt entrainant avec ses habits de rock, de synth-pop et même de danse. Le seul truc qui m'agace sont ces chœurs grégoriens à la ERA ou encore à la Enigma. Et ce n'est plus grand-chose lorsque même nos oreilles dansent au son de THE RETURN. Après une courte introduction éthérée, nimbée d'une voix suave, A New Start plonge dans une fusion de synth-pop et de rock électronique classique avec un clavier qui fige une approche minimaliste sur un lit de séquences chatoyant et une ligne de basse vrombissante. L'univers musical de Peru change vite ici avec une essence plus flûtée des arpèges et leurs ritournelles séquencées qui voguent au travers de luxuriantes nappes de voix des sirènes électroniques. Une basse fluide, des percussions et des cliquetis de bois sculptant des ruades statiques sur un flux de séquences sobres, le rythme mélodique amène ses nuances dans une structure qui danse entre ses moments éthérés et ses phases de rythmes entraînants. The Loop suit avec un mouvement désarticulé du séquenceur qui donne vie à un rythme spasmodique où se greffent d'autres éléments percussifs qui ajoutent au travail méticuleux des structures de rythmes. Des belles orchestrations, tout en tendresse et émotivité, survolent cette approche qui devient plus fluide et plus intense avec l'arrivée de percussions bien serrées. Des effets de synthé ornent ce beau panorama rythmique avec des lassos sonores qui vont et viennent dans une vision de sifflements perpétuels. Les voix grégoriennes ajoutent un parfum d'ERA à la finale. Les phases de rythmes sont vives et entraînantes, frôlant même le techno ou la musique de danse avec des nappes de violons flottants. Idem pour Day 2, encore une fois les éléments percussifs sont désarmants ici, et The Swarm qui fait dans du bon Moonbooter avec un synthé en mode harmonie. Même Orage flirte avec ce genre avec ses pulsations technoïdes. La pièce-titre débouche par des chants celtiques qui foulent une délicate mélodie couchée par un piano plus romantique que mélancolique. Une ligne de basses pulsations vrombit entre les oreilles, propulsant The Return vers un rythme électronique saccadé. Des effets roucoulent sur cette structure énergique et un synthé lance une mélodie qui s'efface dans une structure ambiante à la Jerome Froese. Des orchestrations saccadées sont en mode attente. Le rythme qui sort épouse la forme d'un galop qui charge sous de bons solos dont les plumes bien aiguisés se retrouvent tout autour des 53 minutes de THE RETURN. Une phase ambiosphérique arrête ce rythme entraînant qui revient dans une forme plus lente avec des solos qui agonisent sur une évolution proposée par des séquences basses qui s'agitent nerveusement sous d'autres délicieux effets percussifs. L'esthétisme sonore est très riche, ici comme partout, avec des chœurs empruntés à la vision de Vangelis et de tendres orchestrations ambiantes. La 3ième peau évolue plus en mode psybient avec des solos très alambiqués qui charment et étonnent dans une approche plus mélancolique. Mirror suit avec un séquenceur qui délie ses ions sauteurs dans une phase de rythme statique qui sert de rempart à d'autres bons solos bien affûtés. Les séquences limpides qui y dansent allégrement rappellent certaines structures de Peter Baumann dans Trans Harmonic Nights. Étrangeté harmonique sur un autre rythme stationnaire, nerveux et enlevant pour nos doigts, The Art Gallery propose des effets sonores et d'autres effets percussifs qui font un tapage sous une nuée d'effets sonores et de chants arabes. Desert Rain débute avec une jolie berceuse progressive dont les légers accords du séquenceur tournoient en boucles minimalistes dans une phase cosmique assez éthérée. C'est comme rêver éveiller! Des séquences lourdes et nerveuses, ainsi que des percussions, secouent ces ambiances qui gardent toujours un cachet onirique avec des nappes de voix et des effets de jazz, amenant la musique vers une zone inconnue. La ritournelle revient cette fois-ci en dansant avec ces séquences lourdes et nerveuses, alors que le synthé tisse tout ce qu'il faut pour rêver encore les yeux ouverts. Meteor termine cet album retour de Peru avec une approche de rock électronique structuré sur des séquences agitées qui vont et viennent sur une mer de mélodies évasives.

Grâce à Ron Boots, j'ai passé de très bonnes minutes à absorber toutes les essences de cet album de Peru qui m'a littéralement charmé avec son approche de Berlin School, de par ses séquences nerveuses et houleuses, bien fusionné dans des phases de synth-pop, de rock allégorique et de musique de danse. Les arrangements et les nombreux effets claniques qui décorent des ambiances assez célestes et les nombreux synthés avec une signature tonale unique font de THE RETURN un des très bons albums de MÉ mélodieuse et intelligente à avoir percé la muraille de mes doutes depuis des lunes. Un des meilleurs opus et un incontournable en 2018! Sylvain Lupari 13/03/19 *****

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