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  • Writer's pictureSylvain Lupari

PHOBOS: An October Evening (2015) (FR)

“An October Evening est une vraie fête, et pour les oreilles et pour les yeux, pour ceux qui veulent frissonner au son d'une profonde et sombre ode ambiante”

CD

1 Awakening 44:34 2 Evening Sky 15:14 3 Drift Away (Encore) 7:58

DVD 1 Awakening/Evening Sky 60:01 Phobos Music

(CD/DVD 67:46) (Dark ambient music)

Oui, la musique ambiante respire toujours. Elle respire de ses corridors soniques où les sons noirs sont propulsés comme les déplacements des navettes spatiales. Illusions auditives? Sommes-nous aux limites du cosmos ou sous celles de la terre? Du bruit lourd et noir! Des longs woosh qui ne finissent plus d'expirer et qui deviennent des drones puissants où crépitent une armada de particules prismiques qui se métamorphosent en grésillements radioactifs. Des ondes tétanisantes qui perturbent le sommeil, alors que l'autre visage de la musique ambiante tente pourtant de le dompter. Bienvenue dans l'univers de Phobos! Là où la musique ambiante respire à lente goulée et là où elle a captivée les amateurs du genre lors du dernier festival Awakenings en Octobre 2015. Sauf que nous sommes très loin du cosmos ici. En fait, AN OCTOBER EVENING est un genre d'invitation obituaire où la musique sombre et noire de David Thompson flotte comme une muraille de souffles et des sourdes lamentations de spectres. À quelques jours de la Fête des Morts, Phobos présentait un concert très intimiste où David Thompson performait sa musique ténébreuse devant un auditoire qui avait la chance de connecter leurs oreilles à leurs yeux.

Awakening débute avec des cloches qui tintent. Leurs rayonnements sonores soulèvent la sourde passion de chœurs chthoniens avec leurs murmures qui s'évaporent dans les restes ambiants des tonnerres. Des grincements, on dirait des portes qui s'ouvrent, enduisent nos oreilles d'une aura de mysticisme alors que les lignes difformes du synthé flottent comme des nuages mortuaires. Par la suite, c'est l'envolée de longs woosh passifs où traînent des effets sonores qui mystifient l'écoute. Entre l'espace et la terre, la musique mugit dans sa lourde enveloppe d'ambiances patibulaires qui sert de décor à des images et des vidéos de cimetières où les stèles et les croix se vident de leurs ombres sous les yeux protecteurs des immenses statues mortuaires. Comment je le sais? Parce que AN OCTOBER EVENING est offert dans une version CD/DVD qui explique un peu mieux les tenants et les aboutissements de la musique de ce dernier Phobos. C'est aussi intrusif que lourd et un état d'immense tristesse risque d'envelopper ceux qui ont perdu un être cher récemment. Sans ces images, nous aurions la nette impression que ce dernier album de David Thompson est une ode à un astronaute solitaire qui dérive vers le berceau de sa genèse. C'est du Phobos avec une musique d'ambiances pesante et très intrusive. Evening Sky est une belle petite surprise qui sort du répertoire de Phobos avec un rythme délicat, très magnétisant, qui sautille mollement comme un très bon down-tempo funèbre. Des percussions aux tonalités contrastantes sculptent une portion de rythme léger qui est transporté par des ondes moulantes, toujours très mortuaires, et des nappes de voix absentes. Ça me fait penser énormément à du The Glimmer Room ou encore à du Solar Fields. C'est très bon! Faisant contraste avec les lourdes atmosphères de veillées funéraires dans Awakening, Drift Away nous ramène dans l'univers ambiant quasi céleste de Phobos.

Quelques mots sur le DVD maintenant! Sans menu, vous le glisser dans votre ordinateur portable ou dans votre lecteur de DVD (il est région libre) et vous avez la musique et les images. Nous avons un sobre écran blanc où les images s'effacent et se fondent pour près d'une heure au cours de cette performance de Phobos au Awakenings la nuit du 17 Octobre 2015. Ça aide à mieux comprendre l'esprit de David Thompson. Cela aide à mieux cerner sa vision et ses inspirations. Et au final c'est une très bonne idée de coupler l'image à une musique pour laquelle nous essayons constamment d'interpréter ses sens. D'où sa beauté. D'où sa magie!

Sylvain Lupari (29/02/16) ***½**

Disponible au Phobos Bandcamp

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