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  • Writer's pictureSylvain Lupari

POLLARD DANIEL BOOTH (2009) (FR)

Ce trio est synonyme de pur rétro Berlin School style de MÉ

1 Envelopes 30:40

2 Skaters 10:36

3 Ladders 25:30

(DDL 66:46)

(Progressive Berlin School)

Pour les amateurs de MÉ, Brendan Pollard est synonyme de MÉ style Berlin School rétro. Ses œuvres en solo, autant qu'avec Rogue Element, sont tous de superbes joyaux d'une MÉ qui embrasse tendrement les racines des années analogues de la MÉ, plus spécifiquement Tangerine Dream. Enregistré en une journée, en direct et sans prises additionnelles, cet album éponyme POLLARD DANIEL BOOTH ne fait pas exception. Brendan Pollard, Michael Daniel (Hashtronaut) et Phil Boot livrent un album qui respire une sombre tranquillité puisée par de somptueux mellotrons et une douce folie improvisée qui se rapproche du répertoire du Dream et des premiers albums de RMI.

Envelopes ouvre avec une chaleureuse flûte mellotronnée qui chevrote doucement sur un lourd mouvement linéaire parfumé de notes d'un piano Rhodes et d'effets sonores électroniques. Ambiant et atmosphérique, PDB nous plonge dans les profondeurs des ères Phaedra à Force Majeure avec une belle intro brumeuse, un brin nostalgique, qui se nourrit d'une ambiance secrète tout en bordant une approche spectral avec ses ondes réverbérantes et sa flûte enchanteresse se fondant à des oscillations aux résonnances intrigantes et un synthé aux boucles enveloppantes. Un lent crescendo se développe avec une vision chthonienne, créant un rythme lent qui croisse sans élans séquencées jusqu'à la 10ième minute. Moment où une séquence solitaire galope en zigzag sur des cymbales papillonnées, forgeant un rythme hypnotique qui graduellement nous plonge dans les rythmes surdimensionnés de Envelopes. Des ondes en cerceaux roulés de réverbérations caustiques dessinent une rythmique pesante d'où s'échappent des séquences limpides qui chevauchent des ascensions opposées ainsi que des séquences lourdes aux directions rythmiques aléatoires. Un rythme lourd et spasmodique qui circule en boucle sur une guitare aux solos biens effilés forme une 2ième partie vitaminée qui s'éteint lentement avec ses rythmes devenus anémiques et enveloppés dans les douces vapes d'un mellotron flûté qui faisait aussi les charmes de l'introduction. À l'opposé, Skaters dérive constamment dans une mer de sinuosités corrosives qui est aussi truffée d'ondes spectrales mellotronnées ondoyantes. Un titre aux ambiances postnucléaires qui dégage une aura troublante, quelque peu émouvante de par les lamentations du synthé.

De fines notes d'un piano mélancolique ouvrent les troublantes premières mesures de Ladders. Une intro noire où le synthé arque ses sonorités comme les cris d'un félin des enfers dans une atmosphère singulièrement glaciale. Une pulsation émerge de ce chaos rempli de réverbérations circulaires et animé de cymbales papillonnant comme des libellules en métal. Ces limbes s'éclaircissent par le biais d'un mellotron flûté et d'une séquence aux débits spiralés qui forge un rythme soutenu par un synthé aux odes symphoniques. Alimenté sans cesse de séquences, Ladders trouve une cadence soutenue entre des solos agressifs et un synthé aux résonnances corrosives. Un bon Berlin School progressif, voire psychédélique, qui emprunte des permutations cadencées bien structurées, se nourrissant de furieux solos de guitares sur un fond sonore tout de même assez éthéré. Surtout vers la finale avec ses subtiles sonorités d'orgue qui flottent sur des papillonnements de cymbales circulaires, signifiant la fin d'un titre étonnamment audacieux et furieux pour un Berlin School improvisé.

Le trio POLLARD/DANIEL/BOOTHoffre un très bel opus inspiré par le style Berlin School. Mais une Berlin School plus aventureuse où la simultanéité avec des éléments tribaux déjoue les langueurs avec une audacieuse approche nettement progressive. Dommage qu'il ne soit disponible qu'en 100 exemplaires. Mais il y a toujours moyen de le télécharger!

Sylvain Lupari (16/10/09) *****

Disponible au Pollard Daniel Booth Bandcamp

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