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  • Writer's pictureSylvain Lupari

SCHULZE & GERRARD: Rheingold (2008) (FR)

Un pur chef-d'œuvre qui fusionne deux talents dans une texture musicale unique

CD1

1 Alberich 24:54

2 Loreley 39:35

CD2

1 Wotan 10:03

2 Wellgunde 14:56

3 Nothung 11:20

4 Nibelungen 31:27

(Bonus studio track)

DVD 1 (99:00)

Live at Loreley 18th July 2008

1 Alberich 24:56

2 Loreley 39:35

3 Wotan 10:03

4 Wellgunde 14:56

5 Nothung 11:20

DVD 2 (120:00)

Documentary "The Real World of Klaus Schulze" – approx. 65 mins

Interview "A conversation with Steven Wilson and Klaus Schulze" – approx. 55 mins

SPV 306072 DCD

(2CD 131:18) (2DVD 219:00)

(Ambient Sequencer-based Berlin School)

Du vendredi 18 Juillet au dimanche 20 Juillet se tenait le festival Night of the Prog à Loreley, Allemagne. Parmi les invités, il y avait Tangerine Dream et Klaus Schulze ainsi que Phish,

Roger Hodgson, Barclay James Harvest et autres groupes dont la musique varie entre le rock et le progressif. Pour sa part, Klaus Schulze était accompagné de Lisa Gerrard sur 2 titres, Loreley et Wellgunde. Le reste de RHEINGOLD c'est du pur Klaus Schulze aux idées et designs improvisés qui nous remplit les oreilles d'un pur nectar, comme à la belle époque de son Live en 1980 mais dans une vision et version plus contemporaines.

C'est dans un tintamarre synthétisé que Maître Schulze ouvre son concert. Il est près de minuit. Alberich ouvre ses airs avec un synthé discordant qui alterne entre la folie hertzienne et la gare centrale. Schulze aime bien partir ses concerts de cette façon. De la cacophonie statique qui se meurt dans le creux d'une vague synthétique pour renaître sur un doux synthé aux mouvances éthérées, épousant à merveille les splendeurs d'une nuit tombante. Schulze introduit son orchestre virtuelle avec la patience d'un maestro aguerrit avec une chorale angélique sur un mouvement flottant et des arrangements orchestraux qui se fondent à merveille dans une douce ambiance sereine. Une ambiance à nous faire rêvasser sur les vieilles sérénades du créateur Allemand qui pimente le tout avec quelques effets sonores au doux parfum analogue. Conquit, le public suit patiemment la lente évolution de Alberich qui commence à s'agiter vers la 11ième minute avec une séquence qui tournoie en de cercles saccadés, créant un effet d'hypnose sur un rythme à peine tempéré. Des cymbales bien timides éveillent un peu plus ses cercles ébréchés jusqu’à ce qu’une lourde batterie martèle un rythme lent mais puissant. Du bon vieux Schulze servit à la sauce moderne avec des synthés aux arcs remplis d'écho. L'intro de Loreley est sereine. Klaus nous en met plein les oreilles avec un synthé rêveur qui épouse la errance des étoiles. De la grâce sur le bout des doigts qui nous rappelle un Schulze plus jeune, plus analogue. Cosmique et fragile, Loreley évolue comme une douce voix de sirène cosmique qui flotte dans un néant aux prismes irradiants afin d'introduire les superbes vocales de Lisa Gerrard. Au contraire de Farscape, la magie opère. La voix de Gerrard se fond admirablement aux arrangements tant vocaux qu'orchestraux de Schulze. Une splendide fusion qui évolue étonnamment vers un rythme séquencé névrotique et sautillant, supporté par la puissance vocale de Mme Gerrard. Du Schulze dynamique qui pousse la chanteuse Australienne jusqu'à ses limites avec de superbes mouvements animés, avoisinant presque la techno, sur de merveilleuses prouesses séquentielles (c'est en concert), animées de percussions à la Blackdance. Tout simplement superbe. Les 12 dernières minutes appartiennent à l'esprit de Farscape, tout comme Wellgunde d'ailleurs, mais c'est plus acceptable dans ce contexte plus mouvementé et fortement rythmique.

Grosses éructations électroniques suivies d'une tornade par un synthé aux boucles harmonieuses, Wotan perce la nuit avec une agressivité pulsatrice hypnotique sur de belles séquences innocentes. Du Schulze audacieux et brillant qui fait un montage sonore tintamarresque sur des bribes mélodieuses entourées de solos décapants. Avec des ondes de synthé minimalistes qui reviennent sous formes de boucles sur de bonnes percussions, Nothung étale le talent du Maître Allemand pour voyager dans les sphères de ses décennies. Plus près de sa période médiane, le titre voyage allègrement sur un rythme qui transcende ses étapes musicales. On y retrouve des éléments de sa période analogue, digital et classique avec de beaux arrangements orchestraux. Un peu plus et on croirait entendre Harald Grosskopf à la batterie. Du pur Klaus Schulze! Nibelungen est un titre en prime sur le double coffret cd. Un long titre qui débute harmonieusement avec de douces voix éthérées qui épousent un mouvement très doucereux et fort mélodieux. So beau et prometteur, je crois rêver car j'ai un sentiment de beauté musical tel que je l'avais vécu sur Mirage. Le mouvement progresse avec force, mais toujours en conservant sa douceur initiale. Un violoncelle embrasse les émotions volages de ce rythme léger vers la 10ième minute, là où Nibelungen devient plus abstrait que musical, mais toujours avec cette touche harmonieuse qui veille en arrière-plan. Échantillonnages vocaux, flûtes, violons et violoncelles flottent dans ce décor cérébral, ajoutant les longueurs longtemps comprises et pardonnées au Maître Allemand. Vers la 23ième minute, Nibelungen vole plus haut avec de fines séquences qui déboulent sous un étrange cornet, maintenant intacte l'émotion des premiers instants et expliquant le sens des longueurs que Klaus aime exploiter. Un pur délice!

Bien voilà, certains diront que je me suis laissé emporter par ma trop grande passion pour ce musicien contemporain qui deviendra une légende dans quelques décennies, mais RHEINGOLD est un pur chef d'œuvre si on pardonne les usuelles longueurs des improvisations du musicien-synthésiste Allemand. Pour moi, c'est de la grande musique électronique (MÉ) qui alterne entre ses rythmes fous et ses approches d'une sensibilité qui se juge avec la progression d'une vie. J'ai adoré chaque minute, même le planant Wellgunde qui prend une tout autre dimension dans ce concert de feu que Klaus Schulze a donné à Loreley, le 18 juillet 2008.

Sylvain Lupari (08/02/09) ****½*

Après Oxygene Live In Your Living Room de Jean-Michel Jarre, le DVD de RHEINGOLD est une pièce d'anthologie qui aide à mieux cerner les complexités de la musique électronique (MÉ). Le DVD 1 présente le concert en entier sans coupures ni fades out. Le concert sans retouches avec ses écarts, tel que celui où Klaus Schulze se lève en pleine interprétation de Loreley pour remercier la foule de son enthousiasme, et les erreurs de synchronisations qu'il semble discerner via ses mimiques. Ainsi on y voit comment le maître travaille. Comment il effectue le montage de ses compositions et ses improvisations. C'est tout simplement renversant et éducatif pour un néophyte tel que moi, qui n'a aucune connaissance de la conception de la MÉ, que de voir avec quelle précision tout s'enchaine et finit par créer une pièce musicale de très haute qualité. C'est évident que certains instruments sont échantillonnés mais cela n'enlève en rien le travail de composition de l'artiste. La minutie de l'art minimalisme auquel s'ajoute séquences, voix, orchestrations, percussions sur un mellotron et un synthé qui sont réellement manipulés par les mains de Schulze, contrairement à ce que Edgar Froese et sa gang nous donne selon les diverses dénonciations sur le web, est un véritable cours sur la MÉ. Donc, un excellent document visuel qui vaut amplement le détour avec un superbe concert.

Le 2ième DVD est un documentaire sur la conception du concert. Majoritairement en Allemand, parfois en Anglais, Klaus Schulze discute du concert à partir des studios de Peter Gabriel. Klaus explique sa vision des enregistrements en concert, ce qui l'a amené à Loreley et la participation de Lise Gerrard. Documentaire fort intéressant où on y voit un Schulze décontracté, aussi humain que sa musique. La 2ième partie est une conversation, bien plus qu'une entrevue, entre Steve Wilson de Porcupine Tree et Klaus. C'est fort intéressant, quoique parfois difficile à suivre à cause des accents très prononcés des 2 personnages. Et le DVD n'a aucun sous-titre Français, une grave omission selon moi car un large public de Klaus Schulze est francophone.

Donc 2 érudits dans leurs bulles qui parlent et parlent, oubliant la caméra et ceux qui vont écouter…On se le procure juste pour le concert!

Sylvain Lupari (08/02/09) ***½**

Disponible chez Groove nl

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