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  • Writer's pictureSylvain Lupari

SHINPAL: Blue Stories (2021) (FR)

Il réussi toujours à imposer des sortilèges créatifs nous amenant à ses toiles musicales

1 Graduation 5:04

2 Northern Wind 5:33

3 Changing my Heart 6:08

4 A Hope in Darkness 5:43

5 Dual Wield 5:33

6 True Rive 5:03

7 Perseus 8:56

8 Solaris 7:23

SynGate Wave SP03

(CD-R/DLL 49:22)

(Progressive ambient music)

Graduation propose une mélodie ambiante tissée dans des boucles répétitives de ce qui semble être une fusion synthé/guitare. Très éthérée, la musique délivre ces boucles magnétisantes sur un tapis de percussions gamelan. Elles sont triturées par une couche de bruits ambiants dissonants, pour ne pas dire iconoclastes. Les violons qui détruisent la poésie des mouvements en staccato sont comme la pointe de l'épée de Zorro signant ses Z en séries. On y entend la guitare émettre de faibles miaulements et surtout un effet de cataclysme nucléaire qui irradie un silence éphémère sur ce ver-d'oreille insidieux autour de la 3ième minute. Par la suite, Graduation resplendit d'une nouvelle fraicheur sonore avec des tonalités mieux définies dans un dernier 2 minutes où les orchestrations me semble plus intenses. Un très beau titre pour débuter ce nouvel album de l'artiste japonais sur l'étiquette SynGate. J'avais bien aimé Momentary Disappeared Memory et c'est donc avec empressement que je me suis jeté sur BLUE STORIES. Le résultat est un album plus complexe dans le fini musical. Shinpal exploite plus le coté abrasif de la musique d'ambiances avec des textures granuleuses qui parfois arrivent à irriter ma patience. Globalement, c'est un bel album qui demande quelques écoutes avant de bien saisir le genre du musicien d'Osaka. Et comme dans ses précédents albums, Shinpal réussi toujours à imposer des trucs, des sortilèges musicaux créatifs qui nous amène dans ses toiles musicales.

Northern Wind fait très Ashra lors de leur tournée au pays du Soleil levant en 1997, Harald Grosskopf en moins. Le rythme est établi par une ligne de riffs séquencés qui courtise les percussions Indonésiennes. Nerveux, ce rythme donne l'impression d'avoir deux structures en parallèles. Une qui court de ses petits pieds perdus tournant en rond et une autre fait de cordes pincées sèchement. Et avec les percussions, le plancher devient saturé d'éléments rythmiques. Le mellotron expie sa poésie, excitant l'ossature rythmique qui devient spasmodique une minute avant le pont d'ambiances célestes nourries par et pour le mellotron. Un beau passage d'une 40taine de secondes, avant que Northern Wind ne retrouve sa forme spasmodique. Changing my Heart fait parti de ces titres difficilement explicables mais qui frayent son chemin, après 2 à 3 écoutes, entre nos oreilles. La texture est très dense sur un rythme circulaire dont l'essence tournoie comme un yogourt bien gras. Les percussions, elles sont très belles, et les boucles de rythmes battent et se confrontent dans un mélodieux panorama lyrique où la quiétude se mange comme on mange un gâteau des Anges. Nous arrivons à Hope in Darkness, un titre ambiant avec les textures qui composent les éléments rythmiques de BLUE STORIES transitent et dérivent sur place. Totalement à l'opposé Dual Wield nous balance une structure rythmique vive dont l'image donne musicale s'explique comme un vieux film en noir et blanc que l'on fait tourner à une vitesse plus vite que son niveau d'enregistrement. Ça donne un mouvement plein de saccades et à-coups secs avec ces petits pieds qui dansent maintenant la claquette sur des cordes de guitares isolées. Il y a un gros bourdon dans la pièce que je compare à une version anémique de Timbuktu, de l'album @shra. Autre titre ambiant, True Rive repose sur son nid d'oscillations et de graffitis sonores réverbérants. Les sons forment une masse sonore ambiante, comme un gros anaconda se déplaçant en trainant le poids du monde sur ses écailles. Perseus nous amène à des dimensions plus près de Seven Lives avec un beau mouvement séquencé à la Steve Roach qui devient prisonnier dans une tempête de sons dont l'intensité fini par avaler complètement la musique. J'ai trouvé les 3 dernières minutes insoutenables. Solaris sauve la mise et termine ce 3ième album de Shinpal sur SynGate avec un beau titre ambiant comparable aux hymnes pour déserts du célèbre musicien américain. Beau et lyrique, BLUE STORIES en avait besoin…

Sylvain Lupari (03/06/21) ***½**

Disponible au SynGate Bandcamp à partir du 4 Juin prochain

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