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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Son Of Ohm Blackbirds (2018) (FR)

“Blackbirds est l'exemple parfait de comment était faite la MÉ au début des années 70”

1 Morning Dew 11:47 2 Blackbirds 27:52 3 Velvet Sky 10:13 Son of Ohm Music

(DDL/CD-r 50:00) (Berlin School)

Un effet sonore inspiré par le bruit d'un avion réacteur torturant le firmament ouvre les premières secondes de Morning Dew. Le mouvement hésitant d'un séquenceur qui fait dandiner un ion émerge doucement et gagne en fluidité, alors que les propulsions de réacteur étirent leurs effets qui deviennent des nappes piégées dans une approche de détresse. Hypnotique et magnétisant, le rythme gambadeur devient une ritournelle autant rythmique qu'harmonique qui sautille dans une faune sonore tachetée de longs soupirs mécaniques stigmatisés. La déroute du sobre mouvement s'organise autour de la 4ième minute alors que des dizaines de billes tintent sur un convoyeur mal ajusté. Malgré cette pluie de billes rythmiques indisciplinés, le rythme reste toujours aussi primaire avec ce même mouvement qui coule maintenant sous de beaux solos de synthé bien affûtés et les distorsions d'un vieil orgue qui emmurent Morning Dew dans une approche rétro. Composé en coup de vent, pour les besoins du Electric Spectrum Experience qui s'est tenu en à la fin de Juin dernier Groningen, BLACKBIRDS est un album qui respire cette promiscuité entre les instruments de base qui sculptaient une MÉ minimaliste dénudée de complexité dans ses longs parcours. Comme dans les albums Syrinx et Astronaut la musique de Son of Ohm s'accroche au modèle Berlin School du début des années 70 avec des structures de rythmes minimalistes qui roulent en boucles et servent de lit à une nuée d'expérimentation des synthés et des orgues. D'ailleurs, les 2 premiers titres ont été enregistrés en direct dans le studio de Leonardo Wijma, on peut entendre les murmures de merles dans la pièce-titre, témoignant de cette étroite collaboration créative entre le musicien et ses instruments. La pièce-titre est un bon exemple. Elle nous plonge dans l'univers d'éther de Klaus Schulze avec des nappes d'orgue qui dérivent entre des effets électroniques et ces vents vitaminés qui propulsent un mouvement de rythme linéaire après la barre des 6 minutes. Le séquenceur déploie une structure qui étale de longs zigzagues harmoniques sous des effets électroniques des années analogues. Le rythme est fluide et contourne de charmants effets qui s'y collent, dont certains de Kraftwerk, Autobhan. Hypnotique et entraînant, Blackbirds est un véritable hommage à la vieille Berlin School. Le rythme transite vers une fluidité autour des 13 minutes avec des riffs de guitare qui roulent en boucles, aidant à maintenir la base de cette structure rythmique. De bons solos de synthé épousent la courbe des nappes d'orgue tandis que la guitare accentue sa présence avec d'aussi bons solos, ajoutant une touche de psychédélisme et éveillant des réminiscences de Ashra à ce titre qui puise son inspiration dans les chants des merles lors de sa genèse. Composé en 2016 avec une approche similaire, Velvet Sky est un titre ambiant digne de la belle époque. La structure envoûtante est sculptée sur des boucles oscillatrices de basses fréquences qui roulent sur un long parcours minimaliste où sifflent une panoplie d'effets sonores qui embrassent les frontières du psychédélisme et de l'occultisme. Simple et minimaliste, on ne peut éviter les nombreux pièges d'envoûtement qui s'empare de nos oreilles en écoutant BLACKBIRDS. Au final, c'est le parfait exemple qui illustre la façon de faire de la MÉ au début des années 70. Avec de l'équipement réduit à son minimum, Son of Ohm façonne une musique construite afin d'être jouée en étroite connexion avec l'auditeur, tant dans notre salon qu'en concert. À ce niveau, BLACKBIRDS coule aussi bien avec ou sans écouteurs. Un bel album qui séduira sans détours les fans des premières œuvres de Ashra Tempel et de Klaus Schulze dont les sessions d'improvisations au début des années 70 font encore parler les fans quelques 50 ans plus loin. Sylvain Lupari 14/07/18 ***¾** SynthSequences.com Disponible au Son of Ohm Bandcamp

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