“Une merveilleuse MÉ que nous pouvons écouter aussi ainsi que voir sur YouTube”
1 Movement 1 9:58
2 Movement 2 25:57
3 Movment 3 14:02
4 Movement 4 10:55
(CD/DDL 60:53)
(Pacific School Tribal Ambient)
Steve Roach a quelque peu démystifier la grandeur de son personnage, comme il a démocratiser son style avec les concerts qu'il a donné en 2020 et 2021. Quelques-uns de ses concerts se sont retrouvé sur YouTube dans le cadre de mouvements planétaires où chaque artiste performait dans son studio. LIVE AT SOUNDQUEST 2021 fut un de ces évènement qui s'est tenu les 27, 29 et 29 mars dernier. La mission de ce récent SoundQuest Fest avait pour but de créer 3 jours de connexion mondiale, de convivialité et d'inspiration grâce au pouvoir du son et de la vision pendant ce moment aussi unique que magique qui marquera l'histoire. Sans tomber dans l'aplaventrisme devant cet important moment que l'on doit à l'équipe de Steve Roach, qui est à l’origine du premier SoundQuest Fest en 2010, on peut dire que c'est mission réussie lorsqu'on voit l'imposante brochette d'artistes invités à travers la planète. De Steve Roach (Usa) à Ian Boddy (UK) en passant par Erik Wollo (Norvège) et une pléiade de musiciens américains, cet évènement planétaire fut aussi télévisé et enregistré sur la chaine YouTube de Steve Roach. Voilà pour le préambule!
La performance de Steve fut présentée quelque jours avant le lancement de As It Is. Donc on y retrouve de ses parfums, surtout dans l'évolution des rythmes. La performance de l'album peut aussi être visualisée dans son entièreté sur YouTube, on peut donc voir le musicien-magicien sculpté le très ambiant Movement 1. C'est avec le Moog One que Steve construit les étapes de ce titre ambiant dont la passion se fait sentir par les émotions du musicien transposées à ces doigts magiques. C'est purement ambiant et c'est très beau! Movement 2 est la plus longue séquence de cet album. Son débit introductif est aussi lent avec des pads de synthé résonnant sur le clavier. Des ombres forment des structures en mouvement qui donne un aspect prismatique à ce titre qui libère aussi des incantations sans voix de même acabit. Pleurnichards, ces pads sont une source de rythme ambiant et statique. Et c'est quelques secondes avant la 7ième minute que le rythme apparaît avec une série d'arpèges séquencés qui tournent avec un filet de résonnance afin de créer un mouvement ascensionnel ambiant. Steve Roach exploite le décor rythmique autour de ce mouvement hypnotique qui parfois déjoue notre captivité auditive avec un arpège soit enlevé ou placé tout simplement ailleurs dans ces boucles magnétisantes. Si des ondes de drone projettent une aura d'inquiétude, les nappes de voix et celles de synthé plus célestes font un bon contrepoids alors que les boucles rythmiques accroissent leur vitesse. C'est ainsi que le mouvement se met à chatoyer, fondant les pads aux arpèges qui deviennent un méga kaléidoscope pour devenir quelques minutes plus loin une impressionnante toile rythmique qui nous sort de notre état d'hypnose. Les nappes de basse projettent un frimas de terreur, alors que des séquences plus limpides font tinter un chapelet harmonique dans ce duel où Steve Roach sort une e-guitare pour sculpter ces hululements de la frayeur. Le musicien contrôle nos émotions en accroissant constamment la puissance et l'intensité de Movement 2 qui atterrit avec fracas dans le Movement 3.
Le poids des basses séquences ronronnent toujours et sonnent comme une contrebasse faisant vibrer ses notes basses dans ce tourbillon de séquences limpides qui continue de s'écouler, comme un mini barrage délivré de sa tension. L'approche à pas de loup hésitante a besoin d'autres percussions, plus manuelles on dirait, qui ajoutent une profondeur plus tribale électronique au titre. Le rythme de Movement 3 s'essouffle comme s'effrite de ses pulsations très lentement jusqu'à la 11ième minute où les gros bourdonnements occupent déjà les ambiances depuis 7 secondes. Il ne reste que les basses séquences et leur démarche sournoise qui titube sous de belles nappes de synthé aussi chaleureuses que lumineuses. On entend à nouveau ces pads nasillards de Movement 1 et le mouvement circulaire des séquences limpides écouler les derniers instants sous ces drones assourdissants. Et puis boom! Movement 4 explose de cette combinaison basse lourde, percussions électroniques organiques (qui semblent nous aspirer) et des séquences au fini moiré. Steve pousse l'aventure de LIVE AT SOUNDQUEST 2021 dans les terres aborigènes de sa nation avec ce splendide rythme fait de créativité qui fait trembler nos tympans, comme une feuille poussée par des vents féroces et violents. Il y a toujours ces nappes de synthé si accueillantes pour réchauffer des ambiances surchauffées par la transe hypnotique de cette séquence de rythme clanique. Ces nappes de synthé qui appellent à l'avalanche pour contrer ce rythme à la barre des 5 minutes, laissant Steve compléter ce voyage de LIVE AT SOUNDQUEST 2021 comme il l'avait débuter dans les 10 minutes de Movement 1.
Du grand Steve Roach mes amis dont vous pouvez voir et comprendre cet architecte des sons modernes bâtir une symphonie électronique à partie d’une ombre sonore de son synthétiseur Moog. Quel génie et quel musique! On peut tout visualiser sur ce lien LIVE AT SOUNDQUEST 2021.
Sylvain Lupari (25/08/21) ****½*
Disponible au Timeroom Direct Bandcamp
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