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  • Writer's pictureSylvain Lupari

TANGERINE DREAM: Particles (2016) (FR)

“Comment sonne le nouveau Tangerine Dream? Très bien! Trop bien même...”

CD 1 (52:28) 1 4:00 pm Session 29:14 2 Stranger Things - Main Theme 5:47 3 Rubycon 17:25 CD 2 (36:25)

1 Mothers of Rain 6:46 2 Power of the Rainbow Serpent 8:16 3 White Eagle 5:42 4 Dolphin Dance 5:16 5 Shadow and Sun 10:23 Eastgate ‎| 077 CD (2 CD 88:53) (Retro & New Berlin School)

Ceux qui suivent mes chroniques depuis longtemps savent à quel point j'ai sévèrement critiqué la direction artistique et créative du vaisseau sonique d'Edgar Froese. Pour moi, l'aventure Tangerine Dream aurait dû cesser avec le départ de Chris Franke. Mais voilà! Edgar a en décidé autrement. Il y a eu de bons albums suivant cette décision et quelques petits changements, de sorte qu'Edgar devint la légende derrière Tangerine Dream. Les années Melrose n'étaient pas si mal. Le reste? J'ai toujours de la difficulté à m'y faire. L'arrivée de Thorsten Quaeschning en 2005 allait changer les choses. Ce brillant musicien Allemand fut le match parfait avec Edgar. Les séries Atomic Seasons et Sonic Poem allait redorer l'enveloppe sonique et artistique de Tangerine Dream. Pour moi, il ne faisait aucun doute; sans rien enlever à Jerome, Thorsten Quaeschning était la solution au départ de Chris Franke. Et les Quantum Years arrivèrent. Ulrich Schnauss s'ajoutait à Froese, Quaeschning et la violoncelliste Hoshiko Yamane. Tristement, Edgar nous quitta peu de temps après la parution du très intéressant Mala Kunia. La suite? J'étais de ceux qui souhaitait que l'aventure de Tangerine Dream suivrait son maître dans une autre adresse cosmique. Mais voilà! Encore une fois, ce nom magique résistera aux temps, aux marées et aux tempêtes. Peter Baumann se désistait et le vaisseau créatif d'Edgar se retrouvait entre les mains de 2 brillants musiciens et compositeurs ainsi que cette violoniste qui donne tant de texture à la musique du Dream. On avait tous hâte à un premier album, surtout que les prestations en concert du nouveau trio donnaient l'eau à la bouche. Et PARTICLES arriva dans les bacs la fin de 2016.

La première surprise est qu'il s'agit d'un double CD qui totalise près 89 minutes de musique dans une continuité de ce qu'Edgar avait créé, les fameux Cup Disc. La deuxième surprise est le lieu d'enregistrement de 4:00 pm Session; le Dierks-Studios à Pulheim, Allemagne. Soit le même studio où Tangerine Dream avait conçu Alpha Centauri quelques 45 ans plus tôt. Autant vous le dire d'emblée, 4:00 pm Session est un très beau voyage réussi dans le temps. Mis à part le rythme lourd et saccadé du séquenceur, le titre plonge dans ces ambiances psychédéliques de l'époque avec une saine rivalité entre des instruments, notamment la flûte de Steve Schroyder, qui sonnent exactement, à quelques nuances près, comme à cette époque. Le rythme est décousu, laissant toute la place à de très bons moments ambiosphériques nourris par de belles nappes de Mellotron. La différence est cette transition entre les phases de rythmes, et de ses séquences gourmandes, et les ambiances qui nous donnent des petits frissons dans le dos. Si c'est ça la nouvelle direction du Dream, je connais des milliers de fans qui seront comblé! Par la suite nous avons droit à 2 titres confectionnés dans le Townend-Studio à Berlin. Une troisième surprise nous y attend avec une reprise assez bien réussie d'un hymne électronique qui charme les oreilles des amateurs de la série Stranger Things sur Netflix. Stranger Things- Main Theme est dans le moule Near Dark pour les ambiances. Le rythme est vif et tournoie comme une spirale saisissante. Je connais la série et la musique sans le générique est assez différente au niveau de la perception. Mais le cachet Tangerine Dream, notamment dans la 2ième partie, des années Franke, Froese et Baumann est tout à fait séduisant. La reprise de Rubycon est la plus grande audace, et surprise, de ce PARTICLES. Et autant le titre d'entrée de jeu; ça sonne comme de la pure dynamite! Dans une structure de temps qui ressemble à la version originale, le nouveau TD exploite une tonalité plus contemporaine et plus énergisante que tout ce qui a été refait sur le sujet. Et une chose que je retiens spécifiquement est cette sensation que le trio Quaeschning, Schnauss et Yamane semble vouloir retourner aux véritables sources du vieux Tangerine Dream des années Virgin. Mais je ne m'emballe pas trop vite…Le 2ième CD est un enregistrement du concert que le nouveau trio de Tangerine Dream donna lors du Schwingungen Festival am Wasserfall à Windeck en Allemagne le 3 septembre 2016. Quaeschning, Schnauss et Yamane remanient de bons classiques de TD des années 80, White Eagle et Dolphin Dance, avec une tonalité moins froide, moins germaniques des années du préprogrammation des bases de rythme. Ce sont deux solides interprétations qui revampent un peu la froideur de l'époque. J'aime bien les nappes du violon dans White Eagle et personne ne peut accuser TD de faire jouer du préenregistré. Mothers of Rain est bien fait, mais il y manque le ton mélancolique et mélodramatique d'Optical Race. Power of the Rainbow Serpent et Shadow and Sun sont 2 titres que l'on trouve sur Mala Kunia et les interprétations sont assez dynamiques et bien juteuses. Il y a de l'énergie au pouce carré ici, surtout la finale de Shadow and Sun.

Alors comment sonne le nouveau Tangerine Dream? Très bien! Trop bien même. Est-ce que c'est légitime de faire rayonner le nom de Tangerine Dream par 3 personnes qui n'ont rien à voir avec l'histoire originale du groupe? C'est un débat qui a dû avoir lieu à l'interne et qui ne me regarde, ni ne vous regarde, pas! Et si le trio Quaeschning, Schnauss & Yamane finissait par perpétuer la musique de Froese, Franke, Baumann & Schmoelling pour quelques années, et même plus, encore, on arriverait peut-être tous en même temps à l'adresse cosmique d'Edgar. Avouer que c'est tentant! Il y a Loom et il y a maintenant Tangerine Dream des Quantum Years!

Sylvain Lupari (05/05/2017) *****

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